Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 2 juillet 2012 Saint-Martin. Les fouilles dérangent des scorpionsOn ne peut jamais être tranquille, même à proximité de l'une des plus vieilles églises de France ! En préparant ces derniers jours la campagne de fouilles qui va débuter, aujourd'hui, sur le site de Saint-Martin (lire ci-dessous), les archéologues ne pensaient sûrement pas faire une première découverte pour le moins contemporaine. Celle de scorpions mesurant de 3 à 4 centimètres. De quoi effrayer la foule des festivaliers de la voix ? Pas vraiment. Même si « voir un scorpion n'est pas si courant et évident que cela dans notre région, comme le reconnaissait Sylvie Delmas, guide naturaliste du secteur. J'en ai vu un il y a une dizaine d'années dans un parc toulousain et un second plus récemment en milieu méditerranéen ». Recherches faites, grâce à son aide, sur internet, il semblerait que le scorpion noir à queue jaune en photo ci-contre soit un Euscorpius flavicaudis (1), le specimen le plus présent en France, notamment dans le pourtour méditerranéen et au-delà dans le quart Sud-Est de notre pays. Sa zone d'expansion, en constante progression, s'étendrait vers le Nord, et visiblement dans le Sud-Ouest. D'après le site www.galerie-insecte.org, « il est facilement observable sur les murets de pierre ou de brique en fin des chaudes journées de printemps et d'été, il arrive fréquemment de rencontrer des Euscorpius dans les habitations en automne et en hiver ». Quant à sa dangerosité, la même source nous apprend les données suivantes sur son comportement : « très rapide et peu craintif, il préfère souvent pincer que piquer, privilégiant généralement la fuite à l'attaque. Son venin est peu actif sur l'homme : on estime sa toxicité à 1 sur une échelle de 4. »(1) La confusion étant possible, il existe quatre autres espèces en France l'Euscorpius carpathicus, l'Euscorpius concinnus, l'Euscorpius italicus et l'Euscorpius tergestinus« LE SITE DE CETTE ÉGLISE EST REMARQUABLE, ON PASSE DE L'ANTIQUITÉ AU MOYEN-ÂGE »Un bon bain dans l'histoire des premiers chrétiens. C'est ce que vont réaliser, au propre comme au figuré, plusieurs archéologues de Toulouse ainsi qu'une armée de douze étudiants venus des quatre coins de l'Europe sur le site de l'église Saint-Martin. Cet édifice fera l'objet d'une campagne de fouilles de trois semaines, du 2 au 21 juillet. Le bâtiment qui se dresse en bordure de la départementale 113 à l'entrée de la ville ne paie pas de mine et pourtant, pour les archéologues comme pour les amateurs de patrimoine, il constitue un cas d'étude unique. D'une villa cossue pour bourgeois romains, elle s'est transformée en thermes puis en église. Nous sommes aux alentours des premiers siècles de notre ère à une période charnière où Moissac se convertirait au culte chrétien. Bastien Lefebvre, archéologue qui dirigera les fouilles, coiffe son chapeau d'Indiana Jones pour nous guider dans cette nouvelle aventure du patrimoine moissagais.Quel est l'objectif de ces fouilles ?Ma collègue Nelly Pousthounis avait étudié l'architecture du bâtiment il y a un an et nous avons découvert qu'il y a beaucoup plus de maçonneries antiques que ce que l'on pensait. Ces fouilles devraient nous permettre de mieux documenter l'édifice.En quoi l'église de Saint-Martin est-elle remarquable ?Le site en lui-même est remarquable, il est rare d'avoir des thermes transformés en église. Mais ce qui est encore plus exceptionnel c'est d'avoir des éléments antiques conservés jusqu'à 5-6 mètres de hauteur. Tout le plan des bains romains est conservé. On passe de l'Antiquité au christianisme. La question est de savoir s'il y a une continuité d'occupation entre l'Antiquité et le Moyen âge.Vous voulez dire qu'on peut encore voir des vestiges antiques ?Bien sûr. Il y a par exemple dans le chœur de l'église l'hypocauste, le système qui permettait de chauffer les bassins par le sol. Et les bassins bien sûr, avec les parties chaudes et tièdes. Après quand on se tient sur le parking et qu'on regarde le mur sur du chœur on voit des arcs anciens avec leur alternance de briques et de pierres.Ce site a été très souvent fouillé, que pensez-vous pouvoir découvrir encore ?Nous allons réexplorer les fouilles anciennes, mais surtout nous allons réinterpréter les découvertes et compléter les documents laissés par nos prédécesseurs.Combien de personnes participeront au chantier ?Je serai le responsable d'opérations avec deux autres enseignants Florent Hautefeuille et Nelly Pousthounis. Il y aura aussi douze fouilleurs bénévoles qui viennent de toute la France, d'Espagne et d'Italie.Vous attendez-vous à mettre au jour des trésors ?(Rires). Non je ne pense pas. Comme le site a déjà bien été fouillé, on ne tombera pas sur des objets exceptionnels. Mais nous organiserons avec le service du patrimoine de la ville des visites pendant les fouilles pour que le public puisse voir nos découvertes !Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites