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Reportage : élevage d’alligators en Géorgie

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Reportage : élevage d’alligators en Géorgie

Les élevages de volailles, rien de plus banal. Mais des fermes où l’on élève à la fois des poulets et des crocodiles, c’est moins fréquent. A Camilla, une localité située au sud-ouest d’Atlanta, la capitale de l’Etat de Géorgie aux Etats-Unis, un éleveur de poulets s’est branché sur les alligators.
« Alligator Alley »

Aux environs de Camilla, au fin fond d’une rue surnommée « Alligator Alley », la voie des alligators, une dizaine de bâtiments blancs sont parsemés dans une clairière. Un homme s’avance. Il s’agit de Mark Glass, éleveur de volailles et de crocodiles, sont l’exploitation compte une vingtaine de poulaillers et 100 000 alligators.

Des prédateurs superbes, originaires d’ailleurs des marécages et rivières du sud des Etats-Unis. Les reptiles peuvent atteindre jusqu’à 4.5 mètres et peser 400 kilos.
Récolte des œufs

Chaque année, Mark Glass doit récolter dans la nature des œufs d’alligators, qui ne se reproduisent pas en captivité

M. Glass reconnait volontiers qu’à ses débuts, il n’avait aucune idée qu’il exercerait un jour un tel métier. En fait, il a commencé sa carrière comme paisible éleveur de poulets et s’il a un jour songé aux alligators, c’était tout simplement pour se débarrasser des restes de volailles à moindre coût.
De la volaille à l’alligator

Normalement, fait-il valoir, 5 pour cent des volailles meurent avant d’être achetées. La majorité des éleveurs brûlent les carcasses ou les enterrent. C’est d’ailleurs ce que Glass faisait au début mais voilà, le propane, ce n’est pas donné.

« Nous avons commencé à expérimenter avec les alligators, à donner les volailles mortes à la ferme où l’on élevait des alligators. A l’époque, aucun éleveur de poulets ne s’était lancé dans l’élevage d’alligators » explique M. Glass.
Carcasse de poulet

En fin de compte, il a acheté 750 bébés alligators et les a relâché dans une mare. Mais si au début, les reptiles se sont contentés de carcasses de poulet, très vite, ils ont eu d’autres besoins. Glass s’est adapté, en se lançant dans l’élevage d’alligators, pour vendre à la fois leur peau et leur viande.

Comme les alligators ne se reproduisent pas en captivité, chaque été, Glass disparait dans la nature pour ramasser des œufs d’alligators et les ramener à sa ferme. Ce qui est légal, vu que les alligators ne sont plus une espèce menacée aux Etats-Unis. Certains diraient même qu’il y en a trop.

Calme surprenant

Même si la ferme recense 100 000 alligators, il y règne un calme surprenant. Car ce n’est pas bon de laisser les reptiles se disputer, au risque d’abimer leurs peaux. Les grands de la maroquinerie ne veulent pas de peaux irrégulières ou couvertes de cicatrices et d’égratignures.

Donc, les alligators de Glass sont choyés, installés dans des mares protégées contre les éléments, dans de l’eau chauffée à 30 degrés pour qu’ils n’hivernent pas. « On les laisse grandir jusqu’à 1 ou 2 mètres de long, selon les exigences de l’acheteur. Les petites peaux servent à fabriquer des bracelets de montres de luxe. Les plus grandes, des sacs pour femmes » explique M. Glass.
La Pointe de l’alligator

Il faut un an pour que l’alligator soit suffisamment grand pour que sa peau serve à fabriquer des bracelets. Trois ans pour les sacs. Le temps venu, les peaux sont enlevées puis séchées et expédiées vers les tanneries européennes et asiatiques, où elles deviendront des produits de luxe.

M. Glass est le premier à reconnaitre qu’il n’aurait jamais imaginé finir ainsi. Mais il ajoute qu’il aurait dû se douter de son sort le jour où il a demandé son épouse en mariage. Il avait choisi un site inhabituel pour présenter sa demande : un site de villégiature en Floride surnommé : la Pointe de l’alligator.
Filed in: Economie, Sur le terrain

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