Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 10 octobre 2012 Le scorpion des villes et le scorpion des champsUn scorpion peut en cacher un autre. Ainsi, le scorpion au corps sombre et aux pattes jaunes, petite bête avec laquelle tous les Languedociens et Cévenols sont familiarisés dès leur petite enfance, n'est finalement pas le plus répandu de ces animaux. Buthus occitanus, son cousin éloigné au corps plus allongé, jaune éclatant et pinces fines, est bien plus répandu dans la région. Mais plus discret.Dans cette sympathique famille des scorpions, l'un cohabite très bien avec la présence humaine, l'autre a tendance à la fuir. Le Languedoc et particulièrement le département comptent en fait un scorpion des villes et un scorpion des champs. Le corps du premier, appelé scorpion à pattes jaunes ou Euscorpius flavicaudis ne dépasse pas les 4 cm. Il se caractérise par un corps brun ramassé. Ses pinces sont trapues et cet arachnide apprécie tous les lieux humides et abrités, principalement les caves et les murs intérieurs des habitations.Au contraire, le corps du scorpion languedocien, Buthus occitanus, peut atteindre les 7 cm, et même jusqu'à 8 cm pour la femelle, il est entièrement jaune et ses pinces sont fines. Principale différence avec le premier, l'habitat du Languedocien est exclusivement rural. Il apprécie les milieux naturels arides où la journée, il reste tapi sous les pierres pour ne sortir qu'à la fraîche en quête de proies. "Ses lieux préférés sont les cantonnements pauvres de végétation, où le roc émergé en feuillets verticaux se calcine au soleil, se déchausse par le fait des intempéries et finit par crouler en plaques. On l'y rencontre d'ordinaire par colonies largement distantes, comme si les membres d'une même famille, émigrant à la ronde, devenaient tribu. Ce n'est pas sociabilité, de bien s'en faut. Intolérants à l'excès et passionnés de solitude, ils occupent constamment seuls leur abri", écrit Jean-Henri Fabre dans ses Souvenirs entomologiques.La rencontre d'un Buthus occitanus est donc naturellement bien plus aléatoire que celle d'un Euscorpius flavicaudis.Et c'est tant mieux car sa compagnie n'est pas vraiment agréable. L'animal n'est pas naturellement agressif mais s'il se sent menacé, il a tout les attributs nécessaires pour piquer et quand c'est le cas, sans être mortel, son venin entraîne une violente douleur qui peut persister plusieurs heures. Au contraire, si le scorpion à pattes jaunes est peut-être plus impressionnant que son homologue des champs, sa piqûre n'a rien à voir. Elle est bien moins douloureuse que celle d'une guêpe et elle s'estompe en quelques instants."Le vulgaire scorpion noir, répandu dans la majeure partie de l'Europe méridionale, est connu de tous. Il fréquente les lieux obscurs, au voisinage de nos habitations ; dans les journées pluvieuses de l'automne, il pénètre chez nous, parfois même sous les couvertures de nos lits. L'odieuse bête nous vaut plus d'effroi que de mal. Quoique non rares dans ma demeure actuelle, ses visites n'ont jamais eu de conséquences de la moindre gravité. Surfaite de renommée, la triste bête est plus répugnante que dangereuse.", note encore l'entomologiste Jean-Henri Fabre.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites