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Max|mum-leterrarium

Les grenouilles, reines de l'imposture en matière de séduction

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Les grenouilles, reines de l'imposture en matière de séduction

Face à un concurrent au chant qui attire particulièrement les femelles, certaines grenouilles préfèrent essayer de se faire passer pour lui plutôt que de le surpasser. Les individus les plus chétifs rodent ainsi sans vergogne autour de leurs congénères à la voix de stentors. Cela leur permet de compenser leurs désavantages naturels.

On connaissait bien les aptitudes acrobatiques des rainettes, mais une équipe de l’université de Lyon I vient de révéler que ces grenouilles excellaient également dans l’art de l’imposture. Alors que les mâles les plus imposants coassent à tous vents pour attirer les femelles, certains amphibiens plus chétifs se rapprochent des ténors afin que leurs dulcinées les confondent avec les vrais auteurs de ces chants nuptiaux.

Au cours de l’étude publiée dans la revue Animal Behaviour début octobre, les chercheurs ont voulu savoir si les grenouilles concernées se livraient à ces bassesses pour compenser leur petite taille ou pour économiser de l’énergie. L’emploi de tactiques de séduction classiques nécessitent en effet de s’investir dans des appels nuptiaux répétés et de se surpasser en présence de concurrents.

Les grenouilles face à des hauts-parleurs
Pour mener l'expérience, cent rainettes mâles, hyla arborea, ont été prélevées dans des mares de la région lyonnaise et installées au sein d’un laboratoire. De tailles différentes, les spécimens ont tous subi un lavage d’estomac puis été séparés en deux groupes égaux pendant une semaine. Les premiers ont été nourris normalement de mouches et de criquets, les autres n’ont eu que la moitié de cette ration.

Placées seules dans des mares improvisées, les grenouilles ont alors été confrontées à deux enceintes qui diffusaient un appel nuptial réussi et un appel moins sexy. Les amphibiens adoptaient trois attitudes possibles différentes. Certains entraient en compétition et répondaient du mieux qu’ils pouvaient à cet appel, d’autres ne faisaient rien et, enfin, les derniers s’approchaient du haut-parleur qui diffusait les meilleurs appels.

La taille est le facteur déterminant

Malgré ce que l’on aurait pu penser, les mâles affamés n’ont pas plus tenté de jouer les parasites que ceux qui étaient bien nourris. Tous groupes confondus, ce sont avant tout les petits mâles qui ont eu tendance à l’imposture. D’ailleurs cela leur arrive d’autant plus souvent que le croassement qu’ils entendent est bon, c'est à dire qu'il rentre dans les critères d’un chant efficace pour attirer les femelles.

"La découverte la plus importante dans ces travaux est que les contraintes énergétiques imposées par un manque de nourriture subi n’ont pas d’impact significatif sur la probabilité de passer d’une tactique à une autre, explique Loïc Brepson de l’université Lyon I à la BBC. Cela est surtout flagrant quand on compare au désavantage inhérent d’être petit. Pour la première fois dans cette étude, nous pouvons comparer quantitativement, grâce à une approche expérimentale, ces deux effets et affirmer que l’un d’eux est complétement négligeable par rapport à l’autre."

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