Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Max|mum-leterrarium

Le lézard "iguane" qui envahit la Réunion

Messages recommandés

Le lézard "iguane" qui envahit la Réunion

Vous habitez l'Ouest et sa dégaine de reptiles sortis du fin fond des âges n'a pas manqué de vous effrayer. L'agame des colons est bien parti pour envahir la Réunion. La lutte contre sa progression semble perdue d'avance. Sa rencontre avec les espèces endémiques de l'île inquiète les passionnés.

"Dire qu'ils sont quelques milliers ne serait pas exagéré". C'est en estimant le nombre de lézards de type "agame des colons" que l'on se rend compte de la grande vulnérabilité de l'île face aux espèces invasives.

Ce n'est pas une surprise, c'est du côté de l'Ouest que sa population a été détectée pour la première fois, informe Mickaël Sanchez, chargé de mission au sein de l'association Nature Océan Indien.

"Cet agame aurait été introduit involontairement à la Capitainerie du Port Est vers 1995, sans doute arrivé avec des bateaux en provenance d’Afrique", précise-t-il. L'agame est en effet naturellement présent depuis le Sud-Ouest du Sahara au Nord, jusqu'à l'Angola au Sud, et l'Ouganda à l'Est.

A la Réunion, les premiers témoignages sont en effet remontés de dockers ayant exercé dans les années 1994, 1995. Depuis, l'espèce n'a eu de cesse de s'étendre. On le retrouve en limite Sud jusqu'à Saint Paul. En hauteur, on en a signalé récemment à Plateau Caillou. En limite Nord, c'est à la Grande Chaloupe que l'on peut retrouver ses représentants. Quelques poches existeraient également dans le Nord vers la Rivière des Pluies. Là encore, ce sont encore les transports de marchandises du Port vers ces destinations qui sont mis en cause.

Le reptile ne passe pas inaperçu. Pas étonnant d'ailleurs que les premiers réunionnais en contact avec cette espèce lui aient donné un ti' nom révélateur : "l'iguane". Evidemment, on en n'est pas à de telles familles de reptiles que l'on rangerait facilement dans la catégorie des nouveaux animaux de compagnie mais toujours est-il que sa forme impressionne. L'agame de taille moyenne atteint une longueur de 40 cm. Pour comparaison, le lézard gris habituel des cours réunionnaises (dit "caméléon" par erreur) n'en fait que 30.

"Il détale au dernier moment"

Son allure en impose : "il est d’aspect massif impressionnant", reconnaît Mickaël Sanchez. Pas de doute possible : l'agame des colons est reconnaissable d'entre tous. Le mâle possède une coloration brune, parfois bleutée, avec deux marques rouges, l’une enveloppant la tête et l’autre au milieu de la queue. La femelle est brune teintée de gris avec les flancs marqués d’une bande orangée.

Notre lézard gris (ou "agame arlequin") n'est pas directement menacé. "Ils se tolèrent", explique le spécialiste. Mais il n'en sera pas de même pour les deux espèces de geckos endémiques. "Il ne vit pas encore sur les zones du gecko de Manapany et des forêts. Une fois dans ces espaces, il pourra prédater les geckos et venir en concurrence avec son habitat", s'inquiète Mickaël Sanchez. L'agame des colons ne fait effectivement pas dans la dentelle : il peut s’alimenter d’animaux comme les oiseaux, les invertébrés et même de cousins lézards.

Son estimation incertaine est la preuve d'une lutte presque perdue. "Il n'est plus irradicable même si pour freiner sa progression, on peut quand même lutter sur certaines zones", précise le spécialiste. Dernier détail : ce lézard n'est pas très impressionné par la présence de l'homme. "Il détale au dernier moment", assure Mickaël Sanchez. La cohabitation s'annonce difficile pour les herpétophobes.

---------
La NOI récolte vos signalements à cette adresse : natureoceanindien@gmail.com

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...