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L’antirides de demain grâce aux crocodiles de Pierrelatte ?

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L’antirides de demain grâce aux crocodiles de Pierrelatte ?

La ferme aux crocodiles de Pierrelatte est le deuxième site touristique payant le plus fréquenté en Rhône-Alpes. Il reçoit plus de 300 000 visiteurs chaque année. Mais ce parc zoologique unique très apprécié des familles est aussi un pôle scientifique qui travaille avec des chercheurs du monde entier.

Grâce aux crocodiles de Pierrelatte, le généticien suisse Michel Milinkovitch vient de faire une découverte remarquable, qui pourrait faire avancer la médecine dans des domaines très variés, comme les rides dues à la vieillesse ou les effets sur la peau du diabète, du psoriasis, de l’eczéma et de la malnutrition.

Des reconstitutions en 3D

Le professeur Milinkovitch et son équipe du laboratoire d’évolution naturelle et artificielle de l’université de Genève (Suisse) ont étudié pendant quatre années la carapace des crocodiles. Ils ont notamment utilisé des reconstitutions en 3D pour analyser le processus de formation des écailles.

Leurs travaux ont permis de démontrer que les écailles de la mâchoire et de la tête des crocodiles sont le résultat d’un “craquage”. Contrairement aux poils, plumes et écailles de la plupart des animaux qui se développent selon un motif défini par les gènes. Le “craquage” est un phénomène purement physique qui distend, creuse et craquelle la peau des crocodiles. Exactement comme une boue séchée au soleil ou les rides sur la peau humaine. Un phénomène bien connu en physique mais inconnu jusqu’à présent en biologie.

Cette découverte riche en perspectives dans le domaine médical vient d’être publiée dans la prestigieuse revue américaine “Science”, qui fait autorité. Le résumé de l’étude réalisée par Michel Milinkovitch et l’équipe scientifique de la ferme aux crocodiles a été adressé à plus de 8 600 journalistes dans le monde entier.

Pendus à la verticale

Michel Milinkovitch a anesthésié puis photographié 15 crocodiles pierrelattins sous toutes les coutures. Certains pendus à la verticale, avec des balles de tennis pour maintenir leur bouche ouverte. Les chercheurs ont pris 120 photos haute résolution de chaque animal. Ces images ont été injectées dans un programme informatique complexe, pour une modélisation en 3D analysée avec des mathématiciens de l’université de Namur (Belgique).

Le chercheur genevois a également étudié en laboratoire des jeunes crocodiles, ainsi que des embryons et des œufs provenant des incubateurs de la ferme aux crocodiles. Il a d’ailleurs suivi une formation avec l’équipe animalière du parc pour savoir comment se comporter avec les bébés crocodiles.

“L’analyse des mécanismes responsables du développement des écailles sur la tête des crocodiles pourrait nous aider à mieux comprendre des phénomènes similaires chez l’homme”, explique Michel Milinkovitch dans la revue “Science”.“Il y a des similitudes troublantes avec les rides sur le visage, ainsi qu’avec les craqûres de la peau associées à des pathologies telles que le psoriasis, le diabète, l’eczéma ou tout simplement les craqûres sur la peau sèche”, ajoute-t-il.

“Une vraie consécration”

Pour Samuel Martin, son directeur, cette découverte est une vraie consécration qui récompense la vocation scientifique de la ferme aux crocodiles. “Depuis longtemps, la recherche est ancrée dans nos fondamentaux et nos valeurs”, explique le vétérinaire, co-auteur de l’article publié dans la revue “Science”. “Dès 1998, nous avons créé un laboratoire doté d’un incubateur et d’une nurserie pour les scientifiques”. Cette année, une douzaine d’équipes de chercheurs sont venues régulièrement à Pierrelatte.

Samuel Martin imagine déjà d’autres applications des recherches sur les reptiliens pour l’homme. “Une étude est en cours sur les mécanismes génétiques qui font que les crocodiles ont une cinquantaine de jeux de dents dans leur vie. On pourra peut-être arriver à faire des dents humaines qui repoussent toutes seules”.

L’hémoglobine des crocodiles est capable de stocker beaucoup d’oxygène. Ils peuvent ainsi rester longtemps en apnée. “En s’injectant du sang de crocodile, on pourrait rêver à une conquête des fonds marins”, avance le vétérinaire, toujours enthousiaste quand il parle de ses protégés.

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