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La salamandre aux mœurs crépusculaires et nocturnes cohabite si bien avec l’homme

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La salamandre aux mœurs crépusculaires et nocturnes cohabite si bien avec l’homme



A Pérignat-ès-Allier, la famille Brémond collabore avec Laurent Longchambon. Une à une, les salamandres sont comparées aux précédents clichés grâce aux tâches de leur livrée (). - Photos S. Grand et P Ribeyre


Pline l’Ancien pensait la salamandre capable d’éteindre le feu ! Créature étonnante que les légendes ont aussi rattachée à l’alchimie, cet amphibien est avant tout un animal proche de l’homme et très présent dans le département.
Salamandra salamandra terrestris… Même son nom ressemble à une formule magique. La salamandre terrestre d'Auvergne a prêté sa livrée aux mythes, comme d'autres leurs pelages aux canons de la haute couture. Mais elle, au moins, elle n'a pas encore reculé sous la pression humaine jusqu'à intégrer la liste des animaux en voie de disparition. À l'exception de la grande Limagne, elle reste installée presque partout dans le département. Et elle est réputée survivre jusqu'à 1.500 mètres.

Offrez-lui un point d'eau (mare, rigole ou puits) pas trop loin d'une friche ou d'un vieil appentis, et vous risquez de la retrouver pendant vingt ans… Enfin, sans certitude sur l'espérance de vie des salamandres. Mais on en saura sans doute bientôt plus : depuis septembre 2011, l'Observatoire des amphibiens d'Auvergne suit l'espèce dans le cadre d'un état des lieux financé par la Région, l'État et l'Europe.

Science participative
À Saint-Maurice-es-Allier, toute une famille s'est prise au jeu depuis que le papa a découvert une colonie dans un vieux puits. « On dit à nos amis qu'on a des dragons dans notre jardin », expliquent Noé, 11 ans, Robin, 9 ans, et Coline 5 ans.

Ce jour-là, il y a comptage. Au fur et à mesure que les bestioles sont sorties par Laurent Longchambon, écologue chargé de mission à l'observatoire, les enfants comparent leur livrée avec celles des individus photographiés en 2011, puis début 2013. « Celle-là, elle est nouvelle, on ne l'avait pas encore vue ! »

Chaque livrée est unique, ce qui permet à l'observatoire de suivre chaque salamandre. « Le travail que l'on fait ici nous sert à estimer la fluctuation des espèces dans différents milieux, d'avoir des statistiques sur la longévité, sur les phases de croissance… », explique Laurent Longchambon.

Ailleurs, l'observatoire veille à l'état de colonies bien intégrées dans le tissu urbain. Ainsi, à Corent, dans le cadre d'un chantier d'insertion, la communauté de commune Gergovie Val d'Allier a rénové un ancien lavoir en conservant ses vieilles pierres et son gros mortier. Un travail qui a permis aux salamandres de continuer à utiliser l'ouvrage pour leur reproduction.

Rénovations et colonies
Dans les algues de la partie basse, toute une nouvelle génération tortille des pattes et de la queue. Maladroites dans cette phase aquatique, les larves promènent entre deux eaux leur tête de dessin animé japonais.

« Nous essayons de valoriser ces restaurations-là, qui ne sont pas déconnectées du vivant. Ici, dans un environnement plutôt sec, un lavoir permet de perpétuer une colonie ».

À l'inverse, il suffirait que l'on coupe l'eau dans un vieil abreuvoir de coteau sec - où que l'on rase un mur en bord de rivière - pour qu'elle disparaisse. Les deux milieux indispensables à ses cycles aquatique et terrestre ne doivent pas être déconnectés.

Formule magique
Laurent Longchambon plaide donc pour la rénovation raisonnée de tout le petit patrimoine bâti dont la salamandre sait faire bon usage.

Cet animal aux m'urs crépusculaires peut même hiverner pendant des années à l'abri d'une vieille maçonnerie ou d'une réserve de bois.

C'est d'ailleurs ainsi qu'est née la croyance populaire voulant que les salamandres vivent dans les flammes : à la Saint-Jean, on sortait les fagots que l'on jetait directement dans le feu ; réveillées en plein hivernage, et parvenant à s'extraire du bûcher grâce au mucus protecteur qui recouvre leur peau, les salamandres apparaissaient à la lueur du brasier. Salamandra salamandra terrestris ! Presque par magie…

Dimanche prochain. Les mouflons.

Anne Bourges
anne.bourges@centrefrance.com

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