Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 9 juin 2013 Sortie en famille dans le village des tortues de GonfaronDepuis 1988, le village des tortues de Gonfaron (Var) informe le grand public sur la protection de cet animal sauvage, trop souvent considéré comme un compagnon domestique« Il faut avoir de bons yeux et être patient. » Perché sur une barrière, Cyril, 12 ans, guette l’apparition d’une tortue de Grèce. Pas facile de repérer sa carapace jaune et vert, et l’aileron qui recouvre ses pattes arrière dans les épaisses touffes d’herbe. « Là, il y en a une ! », s’écrie ce jeune garçon à l’adresse de ses parents. Sa sœur Célia, 15 ans, plissera, elle aussi, les yeux pour discerner une tortue russe placide, qui croque de la salade et des pommes. Au village des tortues de Gonfaron (Var), la visite tourne invariablement au jeu de piste familial pour trouver les animaux cachés dans leurs abris en bois ou nichés au fond des bassins. Pas moins de 1 200 tortues, représentant une quarantaine d’espèces, vivent dans ce parc de deux hectares, né en mai 1988 pour protéger la tortue varoise d’Hermann, et, par extension, ses congénères. « Les gens considèrent à tort les tortues comme des animaux sympathiques pour les enfants. Or ce sont des reptiles sauvages qui doivent rester dans leur environnement. On n’a pas idée d’élever un crocodile chez soi. Pour une tortue, c’est pareil », martèle Bernard Devaux. Cet énergique ancien cinéaste animalier a fondé en 1986 la station d’observation et de protection des tortues et des milieux (Soptom), qui gère le parc dont les recettes financent les actions de conservation de la tortue d’Hermann, espèce classée en danger dans le Var. 110 000 visiteurs s’y rendent chaque année. Depuis 1997, un centre y élève ces tortues à la carapace noir et jaune orangé dont les effectifs (50 000 environ) ont fondu de moitié en vingt-cinq ans, sous l’effet des ramassages sauvages, de l’urbanisation et des incendies.« SUR 260 ESPÈCES RECENSÉES, PLUS DE 150 SONT EN DANGER »Dans le parc, toutes les tortues ont été données par des particuliers ou saisies par les douanes. « Les propriétaires, qui les ont achetées petites dans les animaleries les ont abandonnées car elles devenaient grosses », explique Audrey Lafaye, écovolontaire en préambule d’une visite.Laquelle débute par la clinique des tortues, structure unique en Europe. Chaque année, 300 animaux par an, blessés par des voitures ou lors de débroussaillages, y sont soignés. Dans un enclos de convalescence, une tortue à trois pattes se déplace avec énergie, une autre affiche une carapace blanchie, reconstituée avec de la résine de polyester. Au fil du parcours arboré se dessine la diversité des espèces. Les petites tortues lépreuses aquatiques côtoient les imposantes tortues de Madagascar aux carapaces étoilées. « Elles sont grosses ! », s’étonne Éthan, 7 ans, devant ces animaux herbivores qui pèsent jusqu’à 18 kg.« Elles sont très rares car les gens les tuent pour les manger ou faire commerce de leur carapace », reprend Audrey Lafaye.Une carte du monde localise la vingtaine de centres de conservation existants. L’occasion pour Marilène de faire réviser sa géographie à Jade-Éva, 8 ans. « Où se trouve Madagascar ? », lui demande-t-elle, avant de lire la légende. « Sur 260 espèces recensées dans le monde, plus de 150 sont en danger ou en voie d’extinction. C’est énorme », s’alarme cette infirmière scolaire de 37 ans. DES ANIMAUX PLUS VIEUX QUE LES DINOSAURES QUI ONT SU S’ADAPTER Lors du « parcours paléolithique », elle mesure un peu mieux, maquette grandeur nature à l’appui, les différentes évolutions de l’espèce, apparue il y a 210 millions d’années, avec Proganochelys, un ancêtre doté d’épines sur la tête et de protubérances osseuses sur le cou, la queue, les pattes. « Ces animaux sont plus vieux que les dinosaures et ils ont su s’adapter », réalise Mickaël, le mari de Marilène.Dans les serres exotiques, chauffées à 25 degrés, le couple assiste au spectacle d’une tortue d’Afrique qui creuse avec énergie un gros trou.« Même si elle a l’air molle, elle est très puissante », note Jade-Éva, qui s’étonne à la vue d’une tortue d’eau, dotée de pattes palmées, d’un long cou souple et qui respire grâce à un museau étiré. À la sortie, elle observe, sous de fins filets, les nouveau-nés qui grandissent en nurserie, jusqu’à 3 ans, avant de passer cinq ans dans l’enclos des « sub-adultes », puis d’être relâchés. « Contrairement à une sortie dans le parc, on apprend des choses tout en dialoguant avec les enfants, c’est très interactif », apprécie Julien, professeur d’histoire géographie, venu avec Lena, 5 ans et Maxime 3 ans. Camille, 8 ans, originaire de Grasse, conclut : « La tortue n’est pas un animal domestique. Avant, je pensais que c’était comme un chien car une amie en a dans son jardin. » -------------------------------------------------- À la recherche d’écovolontaires À l’année, le village des tortues ne fonctionne qu’avec sept permanents. « Grâce aux 140 bénévoles, nous pouvons consacrer plus d’un tiers des recettes du parc aux actions de conservation », souligne Bernard Devaux, cofondateur du village des tortues. Ce dernier cherche régulièrement des bénévoles majeurs et disponibles pendant une durée minimale de deux semaines pour nourrir les animaux, nettoyer les enclos…Ouvert toute l’année et tous les jours.Renseignements et réservations : tél. 04.94.78.26.41,www.villagetortues.com CORINNE BOYER, à Marseille Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites