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Max|mum-leterrarium

Galapagos: des espèces éteintes de tortues prêtes à ressusciter

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Galapagos: des espèces éteintes de tortues prêtes à ressusciter

Puerto Ayora — On les avait cru disparues à jamais, mais la science veut faire ressusciter des espèces de tortues géantes dans les îles paradisiaques des Galapagos, à 1.000 kilomètres des côtes de l'Equateur.De nouvelles techniques de reproduction en captivité vont peut-être redonner vie à ces reptiles qui ont inspiré la théorie de l'évolution au célèbre naturaliste britannique Charles Darwin, lors de sa visite dans l'archipel en 1835.Réserve naturelle isolée dans l'océan Pacifique, les îles Galapagos, sont célèbres pour les espèces endémiques qui s'y sont développées protégées par l'isolement: chaque île renferme sa faune spécifique.Des recherches récentes ont permis de découvrir dans l'île Isabela, aux alentours du volcan Wolf, 17 tortues géantes hybrides ayant un patrimoine génétique très proche (jusqu'à 80% de gènes en commun) de l'espèce éteinte de l'île Pinta, ainsi que quelque 280 tortues ayant un patrimoine génétique proche (jusqu'à 90% de gènes en commun) de la tortue de l'île Floreana, elle aussi disparue."Cela nous ouvre la possibilité de ressusciter, littéralement, des espèces qu'on considérait comme éteintes", affirme à l'AFP Washington Tapia, responsable de l'unité de recherche appliquée au sein du Parc national des Galapagos (PNG).Ces îles, classées au Patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, abritent pas moins de 1.500 espèces végétales et 500 animales, dont près de 30.000 à 40.000 tortues géantes, pouvant atteindre un 1m80 de diamètre et vivre jusqu'à 180 ans."Georges le Solitaire", une tortue centenaire de l'île Pinta, décédée le 24 juin 2012, était considérée comme le dernier survivant de son espèce (Chelonoidis abigdoni), avant qu'une étude de l'université américaine Yale ne démontre, six mois plus tard, l'existence d'autres animaux de la même ascendance près du volcan Wolf.Parti aux Etats-Unis pour y être embaumé, "Georges" reviendra en mars 2014 aux Galapagos comme la pièce majeure d'un musée dédié aux tortues. Avant le décès de cet animal, découvert en 1971, les chercheurs avaient tenté en vain d'obtenir sa reproduction pendant des dizaines d'années et contacté tout aussi vainement des zoos du monde entier pour trouver un spécimen similaire.Les scientifiques font ainsi mentir la théorie de Darwin sur la sélection naturelle en redonnant vie, par la science, à des espèces, qui ne se sont pas adaptées à leur environnement.Pour ce nouveau projet de renaissance de sa lignée, les scientifiques de l'archipel vont sélectionner parmi les tortues hybrides qui ont été découvertes celles dont l'ADN est le plus proche des espèces rares, mais, à cause de la lenteur qui caractérise les tortues pour la reproduction autant que pour la marche, il faudra s'armer de patience."Nous ne serons pas là pour le voir", sourit M. Tapia, en soulignant que l'éventuel succès du processus ne pourra être évalué avant au moins un siècle, puisqu'une tortue géante de ce type n'atteint sa maturité sexuelle qu'entre 20 et 25 ans pour les femelles et entre 25 et 30 ans pour les mâles.La méthode de reproduction artificielle vise à obtenir des tortues ayant un ADN identique à 95% aux anciennes espèces. Pour le cas précis de "Georges", le chercheur équatorien n'exclut pas "la possibilité, même lointaine, d'obtenir un père pur", c'est-à-dire doté du même patrimoine génétique.Dans des conditions naturelles, une tortue ne pond que deux fois par an et l'éclosion des oeufs intervient huit mois après leur conception. En captivité, il est possible de réduire ce délai de moitié en contrôlant la température, qui a, en outre, un effet direct sur le sexe de l'animal. Il faut les conserver à 28 degrés pour un mâle, contre 29,5 degrés pour les femelles.Mais depuis plus d'un an, 92 spécimens d'une autre espèce de tortue de l'île de Floreana sont ainsi nées en captivité. L'objectif est de les réintroduire ensuite dans leur milieu naturel afin de rétablir la dynamique de l'écosystème qui a pâti à la fois de leur absence et de l'introduction d'autres espèces animales.Après avoir constitué un mets de choix pour les pirates qui écumaient la région durant les XVIIIe et XIXe siècles, nombre de tortues vivant en liberté ont été chassées par des prédateurs naturels, dont des milliers de rongeurs s'attaquant à leurs nids.Outre les espèces rares, objet de ce projet spécial de reproduction, l'archipel des Galapagos a impulsé dès les années 60 un programme d'élevage de reptiles en captivité, notamment à Puerto Ayora, la capitale de l'île Santa Cruz.

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