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Max|mum-leterrarium

La Cistude, tortue en péril

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La Cistude, tortue en péril

La réserve naturelle nationale de l’étang de La Mazière abrite une espèce de tortue rare et menacée. Depuis 2006, elle bénéficie d’un plan de sauvegarde de l’espèce.



L’homme est un animal théoriquement doué d’intelligence. S’il pouvait s’en servir de temps en temps, ça serait profitable. » Alain Dal Molin est responsable de la gestion de la réserve naturelle de La Mazière. Ouverte depuis le 17 juin 1985, elle abrite 235 espèces d’oiseaux, 44 espèces de mammifères et 18 espèces de reptiles et d’amphibiens. Parmi toutes ces espèces, la Cistude, seule tortue aquatique continentale et seule espèce autochtone, en France métropolitaine.En voie de disparitionCette tortue est venue s’implanter dans la région car elle bénéficiait de prairies humides, zones propices à la ponte des œufs. Malheureusement, ces prairies ont été reconverties en champs de maïs dans les années 1960. Les embryons ne pouvaient donc pas se développer au milieu de ces cultures et le passage des tracteurs se révélait fatal aux œufs. Cette modification de leur espace naturel a eu pour conséquence directe un déséquilibre dans la pyramide des âges de l’espèce.Pour préserver cette espèce en voie de disparition de la réserve (on comptait moins de 20 individus à l’époque), l’équipe décide de constituer un dossier de renforcement de population en 2001. Il sera le premier à être accepté au niveau national concernant la Cistude. Dès 2006, le milieu naturel de la Cistude est reconstruit. En avril, les femelles sont capturées et équipées d’émetteurs de suivi. Lors de la ponte, deux possibilités existent : si l’œuf est dans un endroit protégé, il y reste et poursuit son développement normal ; s’il est dans un endroit à risque, l’équipe de la réserve le récupère pour le placer en incubateur. Son développement est alors strictement encadré : il faut scrupuleusement contrôler la température et l’hygrométrie.Le plan de renforcement de population est terminé depuis maintenant 18 mois, après 50 000 euros investis dans le projet en cinq ans. Pour Alain Dal Molin, « le bilan est positif en termes d’image, de survie de la population et surtout de savoir-faire ». Avec un taux de réussite des œufs situé entre 85 et 90 %, le nombre de Cistudes est passé de 20 individus avant le plan, à 200 à l’heure actuelle. Mais le danger guette toujours la Cistude.Nouvelles menacesLa tortue n’est toujours pas à l’abri de ses prédateurs. Après l’homme, elle est aussi menacée par d’autres espèces animales. Ainsi, elle est en concurrence avec des tortues allochtones : « Il faut absolument contrôler la population de ces tortues car elles sont très nuisibles à la Cistude », explique Alain Dal Molin.Autre prédateur notoire de cette tortue : l’écrevisse de Louisiane. Introduite en France il y a 50 ans environ, elle a colonisé la plupart des plans d’eau. Et s’attaque aujourd’hui à la Cistude. Depuis quelques années, la réserve naturelle de la Mazière a donc mis en place une vingtaine de nasses pour capturer cette écrevisse. Avec déjà 8 000 individus en moins, le résultat est impressionnant. Selon Alain Dal Molin, « c’est une affaire de volonté ». Mais cela reste une goutte d’eau face à la prolifération extrêmement rapide de l’espèce. Un nouveau projet est donc en place : construire un prototype de nasse plus efficace, en partenariat avec la réserve naturelle de Bruges.De même, le nouvel objectif pour la réserve naturelle de la Mazière est de repeupler toute l’Ourbise en Cistude. Un chantier colossal.1/7 FAUNE ET FLORE Visibles mais plus souvent cachés, nuisibles ou indispensables dans la chaîne alimentaire, dans l’eau ou dans les airs, ils sont une composante de la nature. Retrouvez notre série chaque mercredi.

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