Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 15 août 2013 Des espèces sans danger, réitèrent les expertsLES SERPENTS ONT LA COTE DANS LES MOULINSUne semaine après que deux jeunes enfants de Campbellton eurent été étranglés par un python, le caractère monstrueux et inusité du drame continuait d’alimenter les médias. Dans la région des Moulins, le fait de posséder un serpent comme animal de compagnie est d’ailleurs chose commune, tout comme le fait d’en retrouver en vente dans les animaleries.À cet effet, le journal La Revue a contacté l’ensemble des animaleries du territoire pour constater non seulement que la plupart d’entre elles vendent des serpents, mais qu’il y a aussi une bonne demande pour ce type d’animal. Ils sont toutefois vendus bébés, et les espèces pouvant potentiellement atteindre la barre des 6 pieds ne sont pas vendues à n’importe qui : les acheteurs sont alors informés et outillés au mieux des connaissances de l’animalerie.Sur Internet toutefois, des gens de tous azimuts, éleveurs ou propriétaires souhaitant se départir de leur animal, vendent avec beaucoup de facilité des serpents de tous genres. Le 7 août, sur le site LesPAC, il était même possible de se procurer un boa constrictor de 6 pieds pour moins de 300 $ auprès d’un particulier de Mascouche. L’animal, qui a à peine 4 ans, peut atteindre l’âge de 35 ans et donc grossir encore plus s’il est alimenté dûment.Outiller animaleries et propriétairesLa situation ne semble toutefois pas inquiéter Marylin Defoy, propriétaire d’Accès Animal et préposée à l’Animalerie Bouffe-Tout, bien qu’elle soit d’avis qu’un plus grand travail d’information et de sensibilisation doive être fait auprès des instances gouvernementales, des animaleries et des propriétaires de reptiles. «Le problème, ce n’est pas le serpent, mais plutôt l’être humain qui décide de se procurer une race de serpent qui, par son venin et sa force, peut représenter un danger pour lui. Il doit alors être bien informé et outillé pour encadrer son serpent, et ce ne sont pas toutes les animaleries qui sont en mesure d’épauler les clients à cet effet.»Selon Mme Defoy, véritable spécialiste des serpents, il existe au bas mot 2 900 espèces de serpents, dont seules 400 pourraient représenter un danger pour l’être humain, en raison de leur venin et de la taille qu’ils peuvent atteindre. «J’ai personnellement plusieurs serpents, dont un python de Birmanie de 12 pieds que j’utilise justement pour montrer aux gens que ce n’est pas le type d’espèce qu’ils doivent se procurer s’ils souhaitent avoir un serpent. Ce ne sont pas tous les serpents qui sont faits pour la captivité et la cohabitation humaine», insiste la jeune femme qui a grandi à Terrebonne et qui, en raison de la règlementation municipale, a été contrainte d’emménager à Saint-Calixte pour y élever les 105 espèces animales «hors du commun» d’Accès Animal.La faute à «l’être humain»La Mascouchoise Maryse Beaulieu, responsable de la section Rive-Nord d’Éducazoo, qui dessert notamment Terrebonne et Mascouche, est du même avis. «L’incident survenu à Campbellton est une exception à la règle, comme un éclair qui tombe sur une personne : ça n’arrive jamais, et ça n’arrivera probablement plus jamais. Parce que pour qu’un serpent réagisse de cette façon, il faut qu’il ne soit pas bien, soit en raison de la mauvaise condition de ses habitations, soit parce qu’il est sous-alimenté, soit parce que les conditions de cohabitation avec son propriétaire sont inappropriées.»Dans tous les cas, c’est l’être humain qui est fautif, toujours selon Mme Beaulieu. «Souvent, les animaleries ne sont pas assez bien encadrées pour conseiller les gens lorsqu’ils achètent des serpents ni même pour décider des espèces qu’elles doivent vendre. J’ai récemment vu des anacondas en vente dans une animalerie. Ce type de serpent, à maturité, peut avoir raison d’un bovin. D’où l’importance de revoir la réglementation en ce qui a trait à la vente et la possession de certains serpents. Ce sont des animaux populaires auprès des gens, mais il faut savoir quoi se procurer et comment s’en occuper. Parce que ça demeure un animal, et qu’un animal réagit par instinct.»Une règlementation inadéquateMme Defoy croit que les villes, qui interdisent actuellement pour la plupart tout boïdé, soit tout serpent dans la famille des pythons et des boas, n’ont pas une réglementation adaptée à la réalité du milieu. «Il y a des pythons comme le python royal qui sont tout à fait inoffensifs et qui, à maturité, ne dépassent pas la taille d’une couleuvre. Ils sont encore moins dangereux qu’un chat ou un chien. Ce n’est donc pas sur la base de la famille de l’espèce qu’il faut élaborer la loi, mais bien sur la taille que l’animal peut potentiellement atteindre et sur sa force.»Et à cet effet, Mme Beaulieu croit que cette décision devait être du ressort du gouvernement plutôt que des municipalités, et qu’on devrait adopter une loi claire à l’échelle nationale. «Je demeure à Mascouche où il est interdit d’avoir des pitbulls et j’en croise dans la rue. La réglementation municipale ne changera rien : pour que les gens n’aient plus d’espèces potentiellement dangereuses, elles doivent être interdites de vente. Et pour qu’elles soient interdites de vente, seul le gouvernement a un réel pouvoir.» *** La règlementation municipale ignorée…À Mascouche, le règlement 1142 interdit tout animal sauvage décrit dans l’article 1 comme étant un animal qui, à l’état naturel, vit dans les bois, le désert ou la forêt, descriptif auquel répondent toutes les familles de serpents. À Terrebonne, l’article 13 du règlement 3500 interdit à toute personne de garder en captivité ou dans un immeuble un animal sauvage appartenant notamment aux catégories suivantes : les vipéridés, les serpents de la famille du python et du boa, les reptiles venimeux et les crocodiliens. Les propriétaires fautifs s’exposent à des amendes, alors que le service de police peut capturer et garder ces animaux. En regard de cette réglementation, il demeure donc surprenant de voir qu’autant de ces espèces sont propriété de citoyens et sont même vendues en animaleries, d’autant plus que les animaleries sont aussi soumises à cette réglementation municipale et ne font pas l’objet d’exemption à la loi. Seuls les zoos, les hôpitaux vétérinaires, les universités ou collèges d’enseignement, les cirques et les studios de cinéma et télévision peuvent obtenir des permis leur permettant de garder l’un ou l’autre de ces animaux.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites