Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 23 août 2013 Il décortique la vie des grenouilles d’altitudePassion. Patience. Science. Trois mots qui collent parfaitement à la personnalité de Claude Miaud, tombé dès son enfance dans “la mare aux grenouilles”.Cet attachement pour le monde naturel et ces espèces en particulier est né dans les eaux du marais poitevin. « Le contact avec la nature m’a orienté vers des études scientifiques et dans l’écologie. Je n’imaginais pas qu’on puisse en faire un métier », confie l’intéressé qui a enseigné à l’Université de Savoie de 1993 à 2011, avant de prendre les commandes du laboratoire biogéographie et écologie des vertébrés de l’École pratique des hautes études, à Montpellier.« Je me suis éloigné des montagnes savoyardes mais je travaille encore sur les massifs et les lacs de montagne », glisse-t-il.Le dada, justement, de ce chercheur l’amène à étudier « ces petites bestioles ». Il en a fait son sujet de recherche principal, alors en poste en Savoie ; « pour la compréhension de leur adaptation à la vie dans les lacs de montagne ». Dans le département, ces eaux-là abritent deux principales espèces d’amphibiens : le triton alpestre – reconnaissable à son dos foncé et à un ventre orange – et la grenouille rousse – colorée de l’orange au marron foncé. Mais pour cette dernière espèce, « ce sont plutôt des têtards noirs très nombreux que l’on aperçoit. Les grenouilles rousses sont plus discrètes mais très actives au début de la saison, quand il y a encore de la neige », note-t-il.Le mode de vie diffère donc en fonction des lieux, en plaine ou en montagne. D’où les fameuses adaptations génétiques. Le développement du triton est « plus lent. En altitude, il peut facilement vivre 20 ans contre quatre ou cinq ans maximum en plaine, où il n’est actif que trois mois par an. Le reste de l’année, il hiberne. En fait, c’est comme s’il avait un capital vie, mais il le dépense beaucoup moins vite, explique l’universitaire. Pour la maturité sexuelle : deux ans en plaine contre dix ans en montagne. Le climat change tout. »Et la situation est semblable pour la grenouille rousse, qui « vit une dizaine d’années dans les lacs de montagne contre la moitié en plaine ». Pour procréer : deux à trois ans contre quatre à cinq ans. Reste que si une grenouille fait de sacrés bonds pour gagner les hauteurs, ce n’est pas pour autant que sa durée de vie s’allongera...Dans les profondeurs de ces lacs d’altitude où les « poissons ont toujours été introduits par l’homme », ces petites bêtes partagent leur environnement avec une faune aquatique particulière, « capable de résister à un hiver très long sous la neige. Et à un été avec des taux d’ensoleillement et des UV très forts. Beaucoup de plantes sont en rosettes, elles font des petites feuilles rondes et vont se regrouper en coussinets. C’est un peu comme une plante grasse qui stocke l’eau. » Des plantes qui, elles aussi, s’adaptent à leur environnement.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites