Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 23 août 2013 Cet irrésistible besoin de toucher les serpentsA Saint-Pompain, Laurent Foucher veille sur une femelle boa constrictor imperator. Ça a commencé quand il était môme, avec les couleuvres.Le gamin a des culottes courtes et la goule éblouie par le triomphe. Sa mère ne distingue que sa silhouette à contre-jour dans l'embrasure de la porte, mais elle comprend sans peine que son petit Laurent vient de recommencer. Il a dû aller traîner dans les champs du Mellois. Fier comme un chercheur d'or qui vient de nettoyer sa première pépite, le voilà qui brandit le trophée extirpé au coteau voisin : prisonnière de ses doigts agiles, la petite couleuvre se débat à peine. Encore ?, soupire la mère qui, décidément, ne s'habitue pas à ces captures. Son paternel, lui, n'a même pas cherché à lui faire entendre raison. " Ce n'est pas un animal dangereux mais il faut toujours faire attention "Laurent Foucher est comme ça, depuis qu'il est tout petit, épris d'une irrésistible et inexplicable attirance pour les serpents. « Je cherchais le contact, tente-t-il d'expliquer.Quand je voyais une couleuvre, ou même une vipère, je ne pouvais pas m'empêcher de lui courir après pour la toucher. Quand je pouvais, je t'attrapais et je la ramenais à la maison… »Il ne sait plus exactement à quand ça remonte. Il garde en tête une descente de car lorsqu'il était en primaire. Tous ses camarades marquaient un détour épouvanté pour éviter une bestiole s'agitant dans le talus. Lui ne s'est pas posé de questions : « Je l'ai attrapée, je n'ai pas eu peur. C'était un petit orvet… » Mais Laurent relativise la gloire que d'autres s'empresseraient de tirer de l'exploit : « En même temps, un orvet, ce n'est pas un serpent. Ce n'est rien d'autre qu'un lézard sans pattes… »Cette passion ne l'a jamais lâché, son entourage a fini par s'en accommoder au point d'y trouver avantage : « Un dimanche matin, mon père est venu me réveiller pour que j'attrape une couleuvre entrée dans la maison… »L'affaire est dans le sacIl y a quelques semaines encore, c'est une autre couleuvre qui a eu l'idée saugrenue de lui couper la route. Il a pilé, s'est garé sur le bas-côté, a coursé le serpent qu'il n'a eu aucun mal à saisir (« Ce n'est pas compliqué : par le bout de la queue puis juste derrière la tête »). « Je l'ai ramenée dans un sac. » Laurent concède son imprudence. « Je n'avais rien pour fermer le sac, je ne pouvais pas le lâcher, il a fallu que je le garde serré. J'ai conduit d'une seule main… »En 1998, Laurent passe la vitesse supérieure. Et s'offre un python royal. Puis une jeune femelle boa constrictor. « Que j'ai eu du mal à garder : je ne m'étais pas assez informé, je ne l'ai pas nourrie comme il fallait. » La goulue s'était étouffée avec le repas du jour : une souris adulte. « J'aurais dû lui donner des bébés souris. »En bandoulièreQuelque temps plus tard, c'est au fond d'un paquet enrubanné de bolduc qu'il a découvert son nouveau boa constrictor. Cadeau de ses amis pour son anniversaire. C'était il y a douze ans. Aujourd'hui, le cadeau mesure 2,50 mètres et passe le plus clair de son temps dans son terrarium. « Je ne la sors pas plus d'une fois par mois. Ou quand des amis veulent la voir. Ce n'est pas un jeu. »Laurent ne porte alors son boa qu'en bandoulière. Même en bandoulière, le temps de la séance photos, l'animal accentue naturellement sa pression, Laurent le sent, on le voit rougir un peu sous l'effet de la strangulation. D'une main ferme, il se dégage calmement de l'emprise… « Ce n'est pas un animal dangereux, maintient-il, mais il y a des précautions à prendre. Il faut toujours se méfier, et absolument éviter qu'elle fasse un tour complet. » Il ne le dit plus, mais Laurent aimerait un ou deux autres serpents. Il a renoncé. Son épouse Tatiana n'en tolérera jamais deux.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites