Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 22 septembre 2013 Traquer, inventorier, étudier les araignées à MontbéliardChristine Rollard, aranéologue, conduit des sorties découverte au Pavillon des sciences.La peur de l’araignée n’est présente que dans notre culture occidentale. En Afrique et en Asie, elle est symbole de rayonnement et de sagesse, donc respectée ». C’est une passionnée qui vous parle. Christine Rollard, 55 ans, aranéologue, chercheuse et maître de conférence au Muséum national d’histoire naturelle à Paris.Actuellement en Normandie « sur le terrain » avec des étudiants avant son passage à Montbéliard (lire encadré), la spécialiste vous réconcilie – en quelques mots – avec ces petits prédateurs invertébrés. À tel point qu’on les laisserait presque gambader sur le canapé : « Les araignées assainissent les maisons en mangeant les puces, les acariens… C’est un insecticide naturel. Et comme elles se mangent entre elles, elles s’autorégulent » , note la biologiste, férue du sujet depuis une thèse, en 1982, sur « Les insectes qui parasitent les cocons d’araignées ».Leur vie (qui varie entre 6 mois et 20 ans) est un spectacle permanent. « Leurs techniques de chasse, en piégeant les insectes dans leur toile de soie ou en courant pour se jeter sur leur proie, sont fascinantes » , explique celle que les médias ont baptisée la Mme Araignées du Muséum d’histoire naturelle. Les mâles sont galants, voyez-vous. Pour prouver leurs sentiments, ils n’hésitent pas à faire offrande d’une proie « emmaillotée dans des fils » à leur dulcinée. Les « messieurs » sont aussi adeptes de danses nuptiales : « Ils lèvent leurs pattes pour exprimer leur désir ou tirent sur les fils de la femelle » , détaille l’aranéologue parisienne. Ils sont taquins…Elle mord l’homme quand elle est dérangée. Mais aucune morsure n’est mortelle.Observer ces scènes de vie animales est possible à condition de se munir, dans certains cas, d’une loupe ou d’un microscope binoculaire : « La plus petite araignée mesure 0,3 millimètre, elle est invisible à l’œil nu. La plus grosse, une mygale tropicale (la theraphosa blondi) atteint 13 cm de taille de corps ». Inutile de pousser des cris aigus au passage d’une bestiole, même velue, et de grimper sur un tabouret tétanisé. « L’araignée ne pique pas. C’est une idée reçue. Elle n’a pas d’organe de perforation. Elle mord l’homme quand elle est dérangée. Mais aucune morsure n’est mortelle. Il y a une dizaine de personnes qui périssent, par an, après une morsure d’araignée. Mais, ces décès sont dus à des infections ou des suraffections ». Et la plupart du temps, les araignées gardent leur venin pour tuer leurs proies. « On parle de morsures sèches pour l’homme, sans conséquence. De toute manière, le premier réflexe de ces prédateurs à la vue de l’homme, est de s’enfuir ». Ceci dit, l’araignée n’aime pas être dérangée : « L’année dernière, je titillais une espèce tropicale. Ça ne lui a pas plu. J’ai été mordue pour la première fois de ma vie » , sourit Christine Rollard qui en possède quelques spécimens chez elle.S’il existe 44 000 espèces dans le monde réparties en 112 familles, 1600 sont recensées en France. « Je ne les connais pas toutes mais c’est d’une telle diversité ! » , s’enthousiasme la chercheuse. Enseignante en biologie pour les enseignants master, la passionnée se réserve aussi beaucoup de temps pour sensibiliser le grand public. Ainsi, elle anime de nombreuses sorties, comme ce sera le cas, ce week-end au Pavillon des sciences pour « traquer, inventorier, étudier » les araignées. « Aucune d’entre elles ne peut survivre à long terme dans un milieu qui n’est pas le sien. Généralement chez nous, elles ont une espérance de vie d’un ou deux ans (N.D.L.R. : pour celles qui ne meurent pas écrasées par une tapette ou une Charentaise). Parfois, les douaniers m’amènent les bêtes saisies pour que je les observe ». Mais il est plus agréable et instructif, de les découvrir cachées sous une plante, un caillou ou grimpant à un arbre. Surtout avec Christine Rollard qui y met toute sa passion et son talent de conteuse.Les sorties découverte menées par Christine Rollard sont proposées dans le cadre de l’exposition « Au fil des araignées » au Pavillon des sciences (visible jusqu’au 17 novembre). Dans le parc du Près-la-Rose, au gré d’une balade, les intéressés partiront à la recherche des espèces locales méconnues en bénéficiant des éclairages de l’aranéologue (comment traquer, inventorier et étudier les araignées). Enfants et adultes sont invités à y participer (gratuit). Ces découvertes ont lieu samedi 21 et dimanche 22 septembre. Trois séances sont prévues, à 10 h 30, 14 h et 16 h. Il reste des places pour toutes les séances. Renseignements au Pavillon des sciences au 03.81.91.46.83.Aude LambertSource Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites