Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 18 octobre 2013 L’axolotl, Ambystoma mexicanum, est une salamandre mexicaine d’une petite trentaine de centimètres aux particularités et au physique plus qu’atypiques. En plus de pouvoir se métamorphoser, l’axolotl est capable de régénérer des parties de son corps telles que ses pattes, sa queue, sa moelle épinière, ses yeux… cela, sans laisser de cicatrices ! Strictement aquatique, la crinière qu’il arbore constitue en réalité trois paires de branchies externes. Il ne reste que peu d’individus à l’état sauvage, en danger critique d’extinction, selon l’UICN.Un axolotl de forme leucistique courant en captivité. Steven WongIl existe différentes explications au déclin de cet amphibien. Tout d’abord, l’altération et la perte de son habitat sont dues à l’urbanisation exponentielle autour de la ville de Mexico. Cette urbanisation est responsable du drainage des différents points d’eaux, abris de l’axolotl ce qui fragmente son aire de distribution. La disparition de cette salamandre est aussi due au commerce d’espèces exotiques, et à la pêche des locaux, car l’Axolotl est vendu sur les marchés pour être mangé. C’était d’ailleurs un produit de base du régime aztèque.Aujourd’hui, 90 % des Axolotls sont captifs. Le Journal Officiel (n° 233 du 7 octobre 2006, page 14920) nous informe que l’axolotl albinos est cité par l’Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races et variétés d’animaux domestiques. L’Axolotl albinos est donc considéré depuis comme une espèce domestique. Ambystoma mexicanum reste protégé, aujourd’hui par la convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvage menacées d’extinction (CITES) qui le considère comme espèce vulnérable, le classant en Anexe II depuis le 1er Juillet 1975. De son côté, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe l’espèce comme « en danger critique d’extinction » depuis 2006, statut précédent celui de « éteint en milieu naturel ».Des capacités étonnantes d’adaptation, d’évolution et de régénérationLa première particularité des axolotls est la néoténie. Cela signifie que cette salamandre conserve ses caractéristiques juvéniles (branchies externes, voile caudal, doigts palmés et absence de paupières) à sa taille adulte. Plus important, elle peut se reproduire sous cet état larvaire une fois sa taille adulte atteinte. Une seule autre espèce du genre possède aussi cette capacité, il s’agit de Ambystoma andersoni.Cette néoténie est due à l’évolution d’une glande thyroïde atrophiée et donc à l’absence d’une hormone interagissant avec les hormones de croissance, la thyroxine. La première hypothèse concernant l’atrophie de cette glande veut que les températures froides de leur milieu d’origine défavorisent la forme terrestre plus fragile. Car l’axolotl peut sous certaines conditions (hausse de la température, diminution du niveau d’eau, et surtout apport externe de thyroxine) outrepasser la néoténie et se transformer pour accéder à un stade adulte de vie terrestre. Il perd alors ses caractéristiques juvéniles et développe des poumons et des paupières pour se rapprocher physiquement du reste des espèces de son genre. Sa biologie change également du tout au tout, car même s’il vit désormais dans des zones humides, il devient strictement terrestre, voir fouisseur. On a d’ailleurs longtemps cru que Ambystoma tigrinum était la forme adulte de Ambystoma mexicanum.Pour l’anecdote, les premiers axolotls importés en Europe au XIXe siècle furent installés au Jardin des Plantes de Paris par le zoologiste Auguste Duméril. Plus tard, il fut surpris de voir dans le bassin un animal ressemblant à une salamandre à la place de l’axolotl qu’il connaissait. Cette histoire se répandit à cette époque et incita les chercheurs à découvrir le phénomène de néoténie.En plus de pouvoir se métamorphoser, l’axolotl est capable de régénérer des parties de son corps telles que ses pattes, sa queue, sa moelle épinière, ses yeux… cela sans laisser de cicatrices !Cet atout en fait un des animaux de laboratoires privilégiés pour la recherche. Ironie du sort, c’est grâce à la reproduction en laboratoires et plus généralement en captivité que cette espèce subsiste.Un axolotl sauvage. Steve WilsonUne lutte pour s’alimenter et se reproduireLes adultes sont matures sexuellement à l’âge d’un an, même si la reproduction peut se produire avant chez des animaux de taille adulte.Pour la fécondation, le mâle dépose sur le fond une poche de sperme, le spermatophore, de forme conique que la femelle absorbe par le cloaque. L’incubation durera 2 à 3 semaines, puis la femelle pondra en moyenne 300 œufs qu’elle accrochera à un support comme une plante aquatique. Les juvéniles sortiront de l’œuf deux semaines après et mesureront alors de 5 à 8 mm. Ces derniers pourront vivre 10 à 12 ans, s’ils ne sont pas la proie de prédateurs, comme le héron. Pour grandir les survivants s’alimenteront de zooplancton. Les adultes, quant à eux, consomment des vers de vase, différents insectes ou de petits poissons qui passent à proximité.Un peu d’histoire…Le terme « Axolotl » est d’origine Nahuatl, la langue indigène la plus parlée au Mexique. Il se compose de «atl» signifiant «eau» et de «xolotl» pour «chien». Il a également pour origine le nom de Xolotl, le dieu de la mort Aztèque, qui selon la légende aurait prit la forme de cet amphibien afin d’échapper à la mort au moment de la création du cinquième soleil.Cette espèce à été découverte en moyenne et haute altitude, de 1500 à 3000 mètres dans les lacs à proximité de la ville de Mexico, nommés Xochimilco, Chalco Galtocan et Texolco. La présence d’Ambystoma mexicanum a aussi été relevée dans des axalapascos, ces cratères volcaniques remplis d’eau, également connus sous le nom de maar. La température de l’eau de ces lacs avoisinent au maximum les 20 °C. En hiver, celle-ci chute à 6 ou 7°C.Auteur : Rudy PalatciSource Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites