Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Max|mum-leterrarium

le crapaud, nouvelle star de la maroquinerie

Messages recommandés



La marque Kobja s'est lancée dans la confection d'accessoires en peau de crapaud-buffle. Succès mondial.
Des fois le crapaud, il fait prince charmant, des fois il fait espèce protégée (l’auteur de ces lignes a participé à une fascinante nuit du crapaud près de Chantilly, où il fallait sortir les crapauds de la forêt pour ne pas qu’ils se fassent écraser en traversant la route et les déposer, en voiture, au lac), des fois les crapauds finissent en sac à main ou en gants, vendus aux quatre coins de la planète. C’est vrai, pourquoi seuls les agneaux auraient le privilège de finir en bracelet, ceinture, sautoir, porte-monnaie, sac ou minaudière?
C’est l’histoire de Kobja, une collection d’accessoires mise au point par Monika Jarosz, 35 ans, arrivée en France il y a douze ans de Pologne et installée aujourd’hui avec ses peaux de crapauds dans une ancienne laiterie de Belleville. D’abord mannequin, elle devient ensuite styliste et puis reçoit un cadeau inattendu, qui d’abord la débecte, puis la fascine: une petite grenouille néo-zélandaise porte-bonheur empaillée, qui l’inspire apparemment. «Plus je touchais la grenouille et plus l’idée de créer quelque chose de très fort comme un bijou a pris forme. Mais j’adore les animaux et il fallait que ce soit de la récupération», déclare-t-elle à l’AFP.

Où trouver des crapauds suffisamment nuisibles pour que l’humain les extermine? Pas dans les restaurants à cuisse de grenouille, ça n’a pas marché. Mais la styliste découvre opportunément l’existence d’un crapaud buffle venimeux provenant d’Amérique du sud, introduit en Océanie il y a plusieurs décennies pour y détruire les coléoptères. Sauf qu’il a tellement proliféré et muté que les défenseurs de l’environnement et l’armée australienne tentent de capturer et tuer le batracien devenu nuisible à l’écosystème.

L’écolo-correct étant sauf, Monika récupère les dépouilles des crapauds exterminés avant de les traiter. Elle obtient des sortes de mini-carpettes de 10 à 20 cm de long, gris pâle, ornées de têtes ressemblant à des têtes de tigres. Qui vont devenir dans l’atelier de Belleville des sacs, porte-monnaie et autres accessoires, faits à la main, made in France, que le monde entier s’arrache: entre 220 et 250 euros selon le pays (Japon, Etats-Unis, Chine, France, Allemagne), jusqu’à 1200 euros pour un grand sac. Il faut dire que chaque pièce est unique, car, est-il expliqué, sans rire sur le site Kobja, «chaque pièce est absolument unique, puisque chaque crapaud est unique. De ce constat, découlent bien d’autres choses, comme, la singularité de sa personnalité, de ses traits, de sa taille, de ses qualités et de ses défauts». Un porte-monnaie avec de la personnalité, je prends de suite.

Sans compter qu’il y a toute la symbolique du crapaud, poursuit-on sur le site : «de prospérité, de fertilité, de chance, de succès, de force, de courage, de richesse et de luxure. En Chine il est considéré comme la divinité de la lune. En Occident, il a été un symbole royal et solaire avant la fleur de lys et il figure sur l’étendard de Clovis» etc. C’est quand même plus fascinant que ce pauvre agneau, sans grand intérêt.

Les couleurs? Fushia, bleu turquoise, jaune curry ou vert vif, avec de l’or et des perles pour les yeux, des cristaux Swarovski, voire. Elles sont obtenues dans une mégisserie de Millau dans l’Aveyron, spécialisée dans la coloration des peaux d’agneau, dont le patron «a cru à une blague» quand elle l’a appelé, raconte Monika. Jean-Charles Duchêne qui travaille avec les maisons de luxe françaises et européennes, comprend qu’il va devoir «apprivoiser la bête: le crapaud est plus dense que l’agneau, le colorant se fixe plus vite et il en faut moins». Après un galop d’essai dans une galerie d’art, Monika a lancé sa marque, Kobja et ses grenouilles magiques sont vendues dans des boutiques de luxe ou concept stores à Tokyo, Pékin, New York, Paris et Berlin. Un vrai conte de fées.

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...