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Max|mum-leterrarium

Le comportement parasitaire extrême de certains Moqueurs d'Española

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Certains individus de cette espèce endémique des Galápagos blessent les Iguanes marins pour boire leur sang.


Moqueur d'Española (Nesomimus macdonaldi) et Iguane marin des Galápagos (Amblyrhynchus cristatus), île d'Española, Galápagos (Équateur).
Photographie : James Preston / Wikimedia Commons

Les moqueurs (famille des Mimidés) peuvent être qualifiés d'opportunistes pour la recherche de leur nourriture. L'exemple le plus "extrême" s'observe dans l'archipel des Galápagos (Équateur) (lire Séjour ornithologique dans les îles Galápagos du 23 avril au 5 mai 2006), où certains individus se rapprochent d'oiseaux marins déjà blessés, en particulier des fous (Sulidés), pour consommer leur sang. Comme plusieurs espèces de pinsons de Darwin (genre Geospiza) (lire L'évolution des espèces : Darwin célébré, Wallace oublié), ils ont déjà été vus retirant des fragments de peaux mortes et des ectoparasites (tiques) sur les Iguanes marin des Galápagos (Amblyrhynchus cristatus) et terrestre des Galápagos (Conolophus subcristatus) et sur les Tortues géantes des Galápagos (genre Chelonoidis) de façon non invasive et a priori dans l'intérêt réciproque des deux parties. Aucun cas de prélèvement de tissus vivants n'avait été notée jusqu'à présent.

Sur les îles Wolf et Darwin (aux deux extrémités de l'archipel des Galápagos), des pinsons des Galápagos ont été vus piquant la base de la queue des grands oiseaux marins couvant pour provoquer des blessures et boire leur sang. Les principales victimes sont les fous, et cette forme de parasitisme est considérée comme un cas extrême d'opportunisme imposé par les conditions de vie difficiles sur les îles océaniques.

Très peu de vertébrés se nourrissent d'autres vertébrés sans les tuer : c'est le cas des chauves-souris vampires (genres Desmodus et Diphylla) (lire Spécial Halloween : les oiseaux et les vampires) du Nouveau Monde qui boivent le sang des grands mammifères et des oiseaux. Il existe d'autres cas qui résultent d'une impossibilité d'exploiter d'autres ressources alimentaires : un requin, le Squalelet féroce (Isistius brasiliensis), arrache ainsi des morceaux de peau et de tissus sous-cutanés à de grands poissons, aux manchots et aux cétacés grâce à leur dentition particulière. Les quantités retirées sont toutefois faibles par rapport à la taille des victimes.

Plusieurs poissons d'eau douce, comme les piranhas (genre Serrasalmus) et d'autres Characidés, découpent régulièrement de fins fragments de tissus sur d'autres membres de leur communauté. Les poissons du genre Roeboides sont hautement spécialisés dans ce comportement opportuniste et ils ont évolué en développant une dent en forme de courte défense orientée vers l'avant qui dépasse de leur mâchoire supérieure et qui est utilisée pour retirer des morceaux de peau. Ces derniers constituent parfois la majorité de leur régime alimentaire, mais des insectes sont aussi capturés. Des poissons amazoniens de forme allongée, les Trichomycteridés, s'installent dans les branchies de poissons plus gros et boivent le sang des tissus très vascularisés de cette zone.


Moqueur d'Española (Nesomimus macdonaldi) piquant l'extrémité de la queue d'un Iguane marin des Galápagos (Amblyrhynchus cristatus) pour boire du sang.
Phootgraphie : Kelly Swing / Avances

Kelly Swing, de l'Universidad San Francisco de Quito (Équateur), a observé pour la première fois des Moqueurs d'Española (Nesomimus macdonaldi) parasitant des Iguanes marins des Galápagos sur la Punta Suárez, sur l'île d'Española, à trois occasions (le 8 octobre 2007, le 17 octobre 2008 et le 28 février 2009) : ces oiseaux retiraient des tissus sur la queue des reptiles en provoquant des plaies pouvant dépasser une taille de 5 cm². Au cours de six visites de trois heures réalisées en février et en octobre entre 2008 et 2010, au moins 13 iguanes ont été vus portant des blessures fraîches ou récemment cicatrisées. Le pourcentage d'animaux concernés était faible (moins de 1 % du total).

Curry et Anderson avaient noté sur l'île d'Española que 25 % de 100 reptiles examinés présentaient des blessures similaires à celles provoquées par des moqueurs. D'autres observations ont par ailleurs permis de constater que ces oiseaux attaquent fréquemment les oiseaux marins, parfois jusqu'à provoquer leur mort.

L'impact du parasitisme sur les iguanes est finalement faible car la proportion de reptiles touchés est faible, que leur vitesse de cicatrisation est élevée et que les blessures sont essentiellement situées à l'extrémité de la queue, une zone peu sensible.

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