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Max|mum-leterrarium

Sur la Toile c’est parfois la jungle

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Sur Internet, si on veut acheter un animal exotique comme un serpent, rien de plus simple. Mais si certains sont en vente libre, il y a une réglementation à respecter. Et « ce n’est pas un animal domestique », interpelle Grégory Valcq d’Iguana passion à Tourcoing.




Si certains serpents sont en vente libre comme les élaphes, cela ne doit pas être considéré comme animaux de compagnie.






Grégory Valcq présente un caméléon, qui a besoin d’une attention particulière, comme le python...

Sur Internet, et notamment sur le Bon Coin, c’est un peu la jungle. Au sens naturel du terme. Celui qui veut se procurer un animal exotique peut presque y trouver de tout. En tout cas, rien que pour un python, on y recense plus de 1 500 annonces dans toute la France. Rien d’illégal dès l’instant où le vendeur respecte la convention sur le commerce international des animaux (lire ci-dessous). « C’est même très courant, admet Grégory Valcq. Il y a énormément de ventes entre particuliers sur Internet. C’est devenu un moyen de faire partir les bêtes plus rapidement. » Au grand dam du patron d’Iguana Passion à Tourcoing. Parce que justement, ces bêtes-là « ne sont pas des animaux de compagnie ». Petit rappel pour tous ceux qui pensent que posséder un tel spécimen n’a rien d’une sinécure.

On oublie les caresses, les ronrons et les chaussons ramenés par Médor. On ne se lance pas dans l’achat d’un serpent, d’un lézard ou tout autre spécimen autorisé sans prendre conseil. « Quand quelqu’un rentre et me demande d’emblée, est-ce que je peux le prendre, le manipuler, ça m’énerve, dit calmement ce passionné, installé à Tourcoing depuis 13 ans. Ça, c’est pour amuser la galerie. Pour ça, on prend un chat ou un chien. » Pour lui, ce genre de commerce sur Internet représente un danger, autant pour l’animal que pour l’acheteur. « On peut y trouver le pire. Comme ce varan qui était en vente. Ça vous arrache une main. Et puis c’est illégal, c’est soumis à autorisation. » Ce que condamne ce professionnel, c’est la dérive et le manque d’information. « Le pire des cas que j’ai eu, c’est un Monsieur qui voulait un crotal des bambous, sans certificat alors que c’est un serpent venimeux. Trois semaines après, il l’a eu », se désole-t-il. Et parfois, les animaux sont envoyés par colis postaux. Une abhération de plus. « Ça arrive souvent »

Il y a des espèces en vente libre comme les élaphes, sorte de couleuvres pour lesquelles aucun document n’est demandé. Pour d’autres espèces, il faut un numéro de CITES, une traçabilité pour l’acheteur. Le minimum à vérifier. Mais, réitère Grégory, il faut du conseil. Pour éviter d’acheter et de faire n’importe quoi. « Ces animaux ont des conditions de vie spécifiques et il faut du matériel spécifique. » Ne serait-ce que pour éviter de retrouver son serpent dans les toilettes. « C’est pour ça que les terrariums sont pourvus de parois coulissantes et non d’ouverture par le dessus. Ça évite que le serpent pousse la vitre. Ça va très vite vous savez. » Tout bête mais pas inutile. Se faire plaisir, oui, mais « ce ne doit pas être un achat impulsif, il doit être réfléchi. Ce sont des animaux fragiles. » La température pour certains est primordiale, la luminosité, la nourriture… pour des espèces qui se retrouvent en captivité. Dans un environnement qui n’est pas le leur. « Ce sont à 80 % des espèces d’élevage, certifie Grégory. La quasi totalité est née en captivité. »

Et puis, vu le coût ou l’entretien, mieux vaut s’en occuper. On laisse de côté l’effet de mode. Pour débuter, compter un petit 200 euros pour un élaphe et un terrarium complet. On compte deux, trois souris par semaine, et c’est bon. Pour un lézard, « plus actif », c’est le double. « C’est plus technique, il lui faut des UV. » Le message est clair, on oublie la commande de reptiles au père Noël. À moins de vouloir un tigre… mais en peluche.

Des colibris dans le caleçon

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, connue par son sigle CITES ou encore comme la Convention de Washington, est un accord international entre États. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. Le décor est planté. Et c’est pour faire respecter cette convention que les douanes agissent. Et les douaniers sont parfois surpris de ce qu’ils peuvent découvrir. « L’exemple que l’on ressort souvent, c’est celui d’un Hollandais qui en Guyane française a été arrêté avec des colibris protégés qu’il avait cachés dans son caleçon, dans de petites poches », explique-t-on au service presse. La plus « grosse » saisie fut un lion et des lionceaux importés par un particulier. » Sans compter de petits singes Magot, des perroquets très rares.

Dans la région, atteste-t-on aux douanes, il n’y a pas trop de saisie d’espèces protégées. « Cela se passe surtout à Marseille. » La raison en est simple, « 50 % des saisies sont constituées de tortues terrestres ou grecques. Une espèce protégée qui est prélevée principalement au Maghreb et dans les Balkans. » Mais les douanes tombent aussi sur des serpents de tailles diverses, des caméléons. « Nous sommes tombés aussi sur des petites grenouilles dendrobates cachées dans des pellicules photos. » Les fraudeurs risquent alors au bas mot une amende, au pire du pénal, s’ils ne respectent la convention de Washington. « On peut surveiller internet mais le plus gros du travail pour débusquer la fraude, ce sont les douaniers placés dans les centres logiques de transports. » Aéroports principalement. « Mais,, insiste le service presse, nous intervenons aussi beaucoup sur la saisie d’animaux empaillés ou de parties d’animaux comme des cornes de Narval, des griffes de félins, des hippocampes séchés, qui sont censés avoir des vertus aphrodisiaques. »

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