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Max|mum-leterrarium

Les tortues marines toujours plus menacées

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Le braconnage reste la première cause de mortalité des tortues marines à Mayotte. Le bilan dressé par le Remmat pour l'année 2012 reste alarmant. 84% des tortues marines retrouvées mortes ont été braconnées.


Ni la prévention, ni les menaces ne parviennent à faire baisser le nombre de braconnages
©️ Jean Pierre des Comtes d’Estranges, Brigade nature de Mayotte

Mayotte est encore un des rares endroits de la planète où les tortues marines peuvent vivre et se reproduire. Les nombreuses prairies qui recouvrent les platiers leur permettent de se nourrir et les plages de sable de s'y reproduire. Ces endroits sont connus à Mayotte et, malheureusement dispersés dans des endroits rarement très accessibles, ce qui rend leur surveillance difficile. Plusieurs espèces sont en danger d'extinction et toutes sont formellement protégées, mais rien n'y fait, ni les campagnes de prévention et d’information, ni les peines encourues. Pourtant, ces peines ne sont pas anodines puisqu'un braconnier risque jusqu'à 15.000 euros et un an de prison. Des peines qui peuvent encore s'alourdir en cas de récidive.

En 2012, le nombre de tortues retrouvées mortes ou en détresse a doublé par rapport à l'année précédente, atteignant 170 cas. «Cette augmentation est certainement liée à la participation croissante du public dans le recensement des cas d’échouage», commente le Remmat (Réseau Echouage Mahorais de MAmmifères marins et de Tortues marines). Sur ces 170 cas, 114 tortues ont été retrouvées mortes dont la cause n’a pu être déterminée pour 13 cas. Pour les autres, trois catégories de cause de mortalité ont été mises en évidence. La première de ces causes est donc le braconnage, avéré dans 84% des cas. L’attaque par des chiens errants et la mort d’origine naturelle constituent les autres causes de décès.

Le braconnage est défini comme le prélèvement illégal de l’animal, qu’il ait lieu à terre ou en mer. Ainsi la capture, la mutilation, le transport, le commerce, la détention et la consommation de tout ou partie d’une espèce protégée sont des pratiques illégales qui tombent sous le coup de la loi. En plus des peines d'amende et de détention, la viande est saisie pour destruction de la viande et les véhicules et bateaux utilisés sont également saisissables en application du Code de l’Environnement. Le Remmat rappelle en outre le risque sanitaire qu'il y a à consommer la viande de tortue marine qui «présente des risques d’intoxication sévères, voire mortelle».

Ces résultats confirment les observations faites depuis dix ans par l'association qui veille sur les mammifères marins et les tortues de Mayotte. Il y a donc «nécessité de renforcer les moyens d’action pour une lutte plus efficace contre cette pratique illégale». Les actions de protection et de contrôle sur les sites de ponte restent donc «hautement prioritaires pour la conservation des tortues marines à Mayotte».

Le braconnage n'est pas la seule menace qui pèse sur les tortues marines de Mayotte. La pêche accidentelle, que ce soit à la ligne ou au filet de pêche, est une menace réelle. En 2012, les tortues recueillies vivantes par le Remmat étaient toutes des juvéniles. Toutes les espèces de tortues marines sont omnivores au stade juvénile et peuvent donc être attirées par les appâts sur les lignes de pêche. Le réseau de surveillance engage donc les pêcheurs qui pêcheraient un animal accidentellement d'entrer en contact immédiatement avec lui pour que la tortue ait une chance de survie (06 39 69 41 41).

Recenser et porter secours
En plus de celles du grand public, une grande partie des observations proviennent d’inspections ciblées, en mer et sur les plages, nocturnes et diurnes, régulières et fréquentes réalisées par les membres du réseau.



L’effort de surveillance assuré par les agents du Conseil Général reste aujourd’hui indispensable : plus de 60% des cas sont recensés par les agents de la Direction de l’Environnement et du Développement Durable (DEDD).
Lorsqu’un animal mort ou en détresse est signalé au REMMAT, les membres qualifiés à la gestion des cadavres et animaux en détresse sont prêts à intervenir sur le terrain pour recueillir un maximum d’informations sur l’état de l’animal et les circonstances de son échouage. Pour chaque observation de tortue marine ou mammifère marin mort ou en détresse une fiche constat est complétée.
Dans le cas d’un animal mort, les mairies sont compétentes pour la gestion des cadavres et le REMMAT peut leur apporter un soutien logistique pour le transport. Dans le cas d’un animal en détresse, les vétérinaires du réseau sont sollicités pour évaluer la gravité de son état et, le cas échéant, prodiguer les soins nécessaires. L’information de la population sur l’existence du réseau et la réactivité des équipes de terrain du REMMAT ont ainsi permis de soigner ou renflouer 24 animaux : 1 dauphin et 23 tortues.
Même s’il est sporadique, le secours porté aux animaux marins échoués reste prioritaire. C’est pourquoi la création d’un véritable centre de soin pérenne pour les tortues marines et les mammifères marins à Mayotte fera l’objet d’une étude de faisabilité menée par le Parc naturel marin en 2014.

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