Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 25 décembre 2013 ARAIGNÉE — Chez les Anglo-Saxons, la dernière mode est d’offrir une mygale à Noël. De plus en plus de Romands en élèvent chez eux. En faire cadeau? Non, disent nos spécialistes.Christophe Rotzetter est un arachnophile passionné qui possède une vingtaine de mygales.Image: Sébastien AnexLes mygales d’appartement débarquent en force dans les pays occidentaux. En Allemagne, l’araignée souvent velue porteuse d’un venin, parfois très dangereux, est un article de mode. La Suisse alémanique est aussi touchée et le phénomène a bien franchi la Sarine. «Je constate un engouement croissant, confirme Christophe Rotzetter, 37 ans, un passionné de Givisiez (FR) qui en dorlote lui-même une vingtaine. Lors de la bourse organisée par l’Aqua-Terra Club de Fribourg chaque dernier jeudi de septembre, ajoute l’amateur d’araignées, professeur de biologie le reste du temps, plusieurs dizaines d’exposants en proposent.» Et, selon Michel Ansermet, directeur du Vivarium de Lausanne, quelque 10 000 personnes possèdent des mygales en Suisse: «En partant du principe que chaque collectionneur en élève plus d’une, on peut estimer à 150 000 le nombre de spécimens vivant actuellement dans notre pays.»Mais offrir une mygale à Noël, comme c’est, d’après certains journaux, devenu une mode dans les pays anglo-saxons, est-ce bien raisonnable? «Il faut être inconscient si le destinataire n’est pas un connaisseur, poursuit Christophe Rotzetter. Une mygale en cadeau, pourquoi pas, mais le nouveau propriétaire doit connaître parfaitement les risques et les contraintes existantes.»«Nous faisons signer un protocole à tout acquéreur de mygales afin de nous assurer que le client est au clair avec ses responsabilités, explique de son côté Yves Morel, directeur marketing chez Qualipet, la chaîne qui propose toute sorte de bébêtes et leurs accessoires. Chez nous, la demande de mygales a aussi augmenté parallèlement à d’autres nouveaux animaux de compagnies comme les serpents et les lézards.»Mygales en vente libreIl est vrai, le fait que les mygales sont en vente libre permet toutes les dérives. «J’ai déjà vu des inconscients vouloir prendre possession d’une mygale avec un carton à chaussure tapissé d’une feuille de salade», remarque de son côté Pierre Krizan, responsable des expositions au Vivarium de Lausanne.Il faut savoir que ces petites bêtes sont à l’aise dans un climat qui frôle les 28 degrés et que chaque espèce a ses spécialités. Celles des déserts ont besoin de moins d’humidité que leurs consœurs originaires des forêts amazoniennes. Un terrarium adapté est donc indispensable et il ne faut pas rechigner à élever des blattes, des cafards et d’autres insectes pour les nourrir.Parmi les espèces les plus en vogue, celles en provenance d’Asie. «Nous assistons à une demande forte des mygales indiennes», remarque le responsable des expositions du Vivarium. «Elles ne peuvent être manipulées qu’avec une extrême précaution, ajoute Christophe Rotzetter, car elles sont extrêmement venimeuses. Cela peut être catastrophique en cas de morsure sur des enfants en bas âge.» Il n’existe pratiquement pas d’antidote. Seuls des soins symptomatiques sont proposés. «Il faudrait un vaccin par sorte de mygales, complète le professeur de Givisiez, c’est impossible.»Mais sa petite préférée, une matoutou falaise, originaire de Martinique, est modérément dangereuse. «Sa morsure équivaut à une piqûre de guêpe. De plus, elle est peu agressive. Regardez ses couleurs mauves, brunes, vertes, elle est magnifique!»Comment des êtres humains réussissent à éprouver une véritable passion pour des animaux qui révulsent la plupart d’entre nous? La réponse de Christophe Rotzetter: «Au départ, j’avais peur des araignées. C’est en me dominant que je me suis mis à les aimer.» Pour Pierre Krizan, la mygale est un animal sauvage, «bien plus passionnant qu’un chien, et que l’on peut observer dans un environnement proche de son milieu naturel». Si ces arguments vous touchent, renseignez-vous correctement avant d’en placer une sous le sapin.(Le Matin)Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites