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Max|mum-leterrarium

Le mystère de l'étrange structure découverte en Amazonie enfin résolu (ou presque)

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Une équipe de scientifiques s'est rendu en Amazonie pour résoudre le mystère des étranges structures qui ont tant fait parler d'elles l'été dernier. Selon les indices qu'ils ont trouvé, elles seraient fabriquées par des araignées encore non identifiées.


Le mystère de l'étrange structure découverte en Amazonie enfin résolu (ou presque) par Gentside Découverte

Le mystère est né il y a plus de 6 mois lorsque Troy Alexander, un étudiant diplômé de l'Université Georgia Tech, a publié sur le net les photos d'une étrange structure. Découverte en Amazonie péruvienne, elle présente une forme étonnante : une petite pointe entourée d'une sorte de clôture de quelques millimètres finement tissée. Lors de son voyage, l'étudiant en a rencontré plusieurs accrochées sur des troncs d'arbre. Mais qui avait bien pu réaliser des choses aussi étranges ? Jusqu'ici, le mystère restait entier pour les spécialistes qui n'avaient jamais rien vu de la sorte. Si l'on peut facilement deviner que la structure est fabriquée en soie, aucune preuve n'avait été découverte concernant l'identité du tisseur. Mais aujourd'hui, une équipe a trouvé un début de piste : ces sortes de cocon ont été réalisées par des araignées. Une hypothèse que certains avaient évoqué à la vue des photos. On ignore en revanche tout de l'identité des arachnides tisseurs.

Une expédition en pleine forêt

Pour en arriver là, l'entomologiste Phil Torres de la Rice University et ses collègues ont mené plusieurs jours d'enquête en pleine forêt amazonienne. Leur but : trouver les fameuses structures et observer leur auteur en pleine action. Mais la chose s'est révélée plus facile à dire qu'à faire. "Avec plein d'autres mystères étranges, une fois que vous avez fait des observations et passé assez de temps là, les pièces s'assemblent en quelque sorte", a expliqué Torres. "Je suis surpris de voir à quel point celui-ci est difficile à résoudre", a poursuivi le spécialiste cité par Wired qui a suivi l'équipe pendant son expédition. Plus précisément, les structures ont été découvertes sur une petite île à proximité du centre de recherche de Tambopata dans l'Amazonie péruvienne. C'est donc à cet endroit que s'est rendue l'équipe de Torres le 10 décembre et il leur a fallu à peine une demi-heure de recherche avant de repérer une petite tour. La structure se trouvait sur l'écorce d'un arbre tropical du genre Cecropia, au milieu de petites branches. Mais elle était bien plus petite que ce que s'était imaginé le chercheur. "C'est tellement étrange ! Bon sang, comment cela peut être aussi petit ?" a déclaré Phil Torres repris par Wired. En l'espace de 20 minutes, ils ont en découvert quatre semblables. Au cours des jours suivants, ils ont poursuivi les recherches, ce qui a permis d'en trouver environ 40.

Des mites aux oeufs

La moitié des structures se trouvaient sur des arbres Cecropia, d'autres étaient sur des bambous, quelques unes sur des feuilles. La plupart a semblé avoir été fabriquée en série avec des ensembles de deux à six structures proches. Autant dire donc que l'artiste devait être assez présent dans les alentours. Toutefois, plusieurs hypothèses ont dû être émises avant de confirmer l'une d'entre elles. En prenant des photos en gros plan et haute résolution des structures, l'équipe a remarqué que de minuscules mites grouillaient à l'intérieur et à proximité. Problème : les mites ne fabriquent pas de soie. Leur présence était donc soit un indice intriguant, soit une observation trompeuse. Les scientifiques ont poursuivi leur enquête et ont déniché un nouvel indice, avec des photos en plus haute résolution. A la base d'une des structures, se trouvait un minuscule oeuf rompu. La tour sert-elle de sac à oeufs pour celui qui l'a construite ? Pas certain, selon les spécialistes. "Pourquoi ne pas laisser plus d'un oeuf ?", demande Lary Reeves entomologiste à l'Université de Floride. Pour en savoir plus, Phil Torres et ce dernier ont collecté quelques structures et les ont ramenées au centre de recherches. Là, ils ont isolé les tours, réalisé des mesures et attendu que quelque chose éclose.

L'éclosion de petites araignées

Pendant ce temps, ils ont constaté qu'il y avait bien des mites qui se baladaient sur les structures et ont mis en évidence de petits sacs à la base des tours. Avec leurs observations, les chercheurs ont exclu les papillons, les papillons de nuit et les champignons de leurs hypothèses. Pendant six jours, ils ont scrupuleusement observé les petites tours mais rien ne s'est produit, les empêchant alors de confirmer l'une ou l'autre de leur théorie. A chaque fois que Phil Torres et son collègue trouvaient une hypothèse convaincante, une autre observation venait la contredire. Finalement, c'est le 16 décembre, alors qu'ils s'apprêtaient à renoncer que la preuve la plus importante s'est présentée : deux des oeufs ont éclos et ont libéré deux minuscules araignées immatures (en anglais "spiderlings", en vidéo ci-dessus à partir de 0'20). "Nous étions excités à ce sujet mais encore hésitants", a précisé Torres. Et puis le jour suivant, un troisième oeuf a éclos. "Cela a vraiment tout confirmé pour moi. Toute chose que nous voyions grouiller là-dedans, devait provenir de la structure", a t-il poursuivi. Aujourd'hui, ils estiment donc qu'il s'agit d'une sorte de nurserie pour araignées, toutefois, le fait qu'il n'y ait qu'un seul oeuf dans chaque continue de les intriguer. Chez les arachnides, c'est très rare. "Habituellement, la femelle laissera un amas d'oeufs, l'enveloppera bien, se posera et le protègera. Là, c'est un peu l'opposé", a commenté Torres.

Une araignée inconnue ?

L'identité exacte de l'araignée reste également totalement inconnue. Ni les trois minuscules créatures sorties des oeufs, ni les photos ou vidéos n'ont permis de mettre un nom sur l'arachnide. Et les scientifiques ont dû quitter le Pérou avant de voir grandir les araignées, explique Wired. A l'heure actuelle, il n'est pas exclu qu'il s'agisse d'une espèce encore inconnue mais il semblerait en tout cas qu'elle ne vive pas qu'en Amazonie péruvienne. Suite à l'expédition de Phil Torres, Wired a mené sa petite enquête auprès des spécialistes et a reçu des rapports faisant état de la découverte d'autres structures semblables en Guyane française et en Equateur. D'autres pourraient avoir également été observées au Brésil, aux Etats-Unis et même en Belgique mais n'ont pas pu être confirmées jusqu'ici. L'araignée responsable serait donc plus répandue qu'on ne pense. Tous les spécialistes interrogés se sont dits incapables de se prononcer avec certitude à partir des photos. Pour cela, ils ont besoin d'un spécimen adulte mature afin d'étudier ses yeux, ses pattes, ses chélicères et ses organes reproducteurs. En fonction des espèces, les "bébés" araignées peuvent mettre des semaines, des mois pour se développer. Certains éléments peuvent cependant permettre d'écarter plusieurs genres.

Des pistes d'identification

Au vu des yeux des petits, de leur taille et de leur position, l'araignée n'appartiendrait pas au genre Salticidae également appelé "araignée sauteuse", d'après William Eberhard du Smithsonian Tropical Research Institute. Leslie Brunetta, qui a étudié la soie d'araignée, estime elle qu'il pourrait s'agir d'un arachnide de la superfamille des Orbiculariae dont la soie est pelucheuse et frisée comme celle observée sur la structure. Reste que tous les arachnologues y vont un peu de leur hypothèse. La plus convaincante, estime Wired, est celle de John Kochalka du National Museum of Natural History du Paraguay. Selon ce spécialiste, l'araignée pourrait appartenir à un genre non décrit de la sous-famille Hadrotarsinae. "L'araignée adulte n'est pas beaucoup plus grosse que le nouveau-né, ce qui explique pourquoi la femelle ne peut pondre qu'un oeuf à la fois", a t-il expliqué. De plus, les Harsontarsinae fabriquent des sacs d'oeufs en forme de cône et la plupart d'entre elles se nourrissent de fourmis, ce qui expliquerait pourquoi les structures ont été dénichées sur des arbres Cecropia. Un lieu où une femelle pourrait être sure de trouver de petites fourmis pour nourrir ses bébés. Quant à la petite tour, elle pourrait elle aussi avoir plusieurs fonctions, d'après les spécialistes. Outre le rôle potentiel de sac à oeufs, la "clôture" pourrait servir à dissuader les prédateurs ou alors à attirer des proies comme les mites. Autant d'hypothèses qui ne peuvent pas encore être confirmées mais que les chercheurs entendent bien explorer au cours des prochains mois pour élucider complètement le mystère.

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