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Max|mum-leterrarium

Cette chenille repousse les araignées en leur soufflant son haleine de nicotine

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Des scientifiques ont découvert l'atout imparable d'une chenille : elle utilise la nicotine pour repousser les araignées-loups, ou tarentules, affamées. Et pour cela, elle leur souffle tout simplement son haleine à la figure !


Cette chenille repousse les araignées en leur soufflant son haleine de nicotine par Gentside Découverte

Le tabac est mauvais pour la santé ? Essayez de faire avaler ça au Sphinx du tabac. Tout droit sortie des pages d'Alice aux Pays des Merveilles, la chenille de ce lépidoptère possède une arme de choc pour repousser les tarentules : son haleine chargée de nicotine ! Cette dernière est la seule chose qui l'empêche de finir au menu des araignées. C'est ce qu'ont découvert des chercheurs allemands en observant la chenille du sphinx du tabac au cours d'une nouvelle étude. Selon eux, il s'agit d'une forme "d'halitose défensive", en clair l'utilisation de sa mauvaise haleine comme arme pour repousser les tarentules.

Haleine à la nicotine

Le sphinx du tabac est un lépidoptère qui commence sa vie sous la forme d'une toute petite chenille verte, se nourrissant exclusivement de feuilles. Tout au long de leur journée, ces vers ingèrent du Nicotiana attenuata, ou tabac coyote, consommant plus d'un milligramme de nicotine en 24 heures, soit l'équivalent d'une cigarette. Et, bien que la nicotine paralyse la plupart des insectes, la larve semble totalement immunisée, au point de la transformer en système de défense. Grâce à une série de tests, des chercheurs de l'Institut Max Planck pour l'Écologie Chimique ont pu déterminer que la chenille stocke la nicotine dans son sang, ou plutôt son hémolymphe. Ensuite, elle en expulse une toute petite quantité, moins de 1%, via ses spiracles, des ouvertures respiratoires qui se situent tout le long de l'insecte. Pour en arriver à cette conclusion, le biochimiste Ian Baldwin et son équipe ont placé un sphinx du tabac dans une coupelle en plastique avec une tarentule, qui n'avait pas été nourrie depuis 24 heures. Toutefois, malgré la faim qui la tenaillait, l'araignée a finalement rejeté le repas qui lui était offert. En revanche, les chenilles ayant été nourries à base de tabac sans nicotine ou génétiquement modifié, annulant l'action des gènes de l'haleine, n'ont pas eu cette chance. En présence de l'araignée, cette dernière s'est rapidement jetée sur le ver. En effet, en perdant leur capacité à produire une halitose défensive, les sphinx du tabac perdent également leur pouvoir de dissuasion sur les araignées.

Une découverte inattendue

"En général, les araignées évaluent leur proie après l'avoir capturée en la palpant avec ses pattes et ses palpes, agiles et couvertes de capteurs chimiques. Les tarentules ont ainsi clairement rejeté les larves nourries à la nicotine avant même de perforer leur proie avec leurs mandibules pour injecter leur mixture d'enzymes digestives et de poisons", expliquent les auteurs de l'étude, repris par le Los Angeles Times. En revanche, il a fallu un certain temps aux scientifiques pour comprendre comment le sphinx du tabac transforme la nicotine ingérée, et de qui cela les protège. La réponse leur est venue d'un ranch de recherche, dans l'Utah, où ils avaient planté du tabac coyote normal et du tabac coyote sans nicotine. Après avoir catalogué l'ensemble des prédateurs de la zone, ils ont placé des chenilles sur chaque groupe de cultures et ont surveillé leur taux de survie. Ils ont ainsi découvert que les insectes disparaissaient plus rapidement la nuit, et surtout bien plus rapidement près des plantes sans nicotine. L'araignée-loup, prédatrice nocturne, a rapidement été désignée comme le suspect principal. "Notre travail montre aussi comme l'étude des prédateurs peut aider dans l'identification de la fonction de certains gènes chez les herbivores". "Nous n'aurions jamais découvert cela si l'araignée ne nous avait pas montré le chemin", précise Ian Baldwin à LiveScience.

Et les autres prédateurs ?

L'étude menée par Ian Baldwin impliquait des araignées-loups. Toutefois, les scientifiques ignorent si ce mécanisme de défense à base de nicotine fonctionne aussi sur les autres prédateurs du sphinx du tabac. Ce moyen de défense possède l'avantage de prévenir les prédateurs de la toxicité de leur proie sans que cette dernière n'ait à en souffrir physiquement, rappelle May Berenbaum, chef du département d'entomologie à l'Université de l'Illinois. Désormais, les scientifiques souhaitent déterminer si les sphinx du tabac possèdent d'autres techniques de défense contre leurs prédateurs. En effet, ces petites chenilles consomment d'autres plantes comme les tomates, qui contiennent des alcaloïdes. Or, ces derniers ne sont pas aussi volatiles que la nicotine, ce qui rend leur vaporisation plus difficile. Ils ne pourront pas, non plus, être émis par les pores minuscules des chenilles.

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