Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 15 janvier 2014 À Mensignac (24), une association se bat pour ces batraciens menacés par les roues des voitures, en particulier pendant la saison des amoursIl est, dans la commune de Mensignac, une petite route communale menant à Gravelle particulièrement prisée par le crapaud commun durant la saison des amours. Au péril de leur vie, ces batraciens traversent à la nuit tombée cet axe assez fréquenté pour rejoindre une petite mare, au lieu dit les Chabannes. Tous les spécimens du quartier viennent s'y conter fleurette.Mais ces rendez-vous galants se transforment souvent en jeu de massacre, car, malgré un panneau indicateur invitant les conducteurs à ralentir, nombre de crapauds se font écraser avant de retrouver leur dulcinée. « Nous dénombrons jusqu'à 100 crapauds écrasés par semaine durant la période de reproduction, qui s'étend de mi-janvier à fin mars », explique Lucile Tillon, fondatrice de l'association environnementale La Rapiette 24 (1).Risque de disparitionCette hécatombe pourrait paraître anecdotique, mais le crapaud commun est une espèce protégée et menacée du fait de la raréfaction de sa zone de reproduction. « Le risque de disparition existe ici, appuie Lucile Tillon. Nous observons que les adultes se font plus rares. Ils sont de plus en plus jeunes ; or, une publication scientifique démontre que si 20 % de la population adulte disparaît, la population totale décline. »Du coup, La Rapiette 24 se met en quatre pour installer des passages protégés pour crapauds. En attendant la création d'un hypothétique « crapauduc » qui pourrait prendre la forme de buses enterrée sous le bitume permettant la traversée sécurisée des batraciens, les adhérents, soutenus par des étudiants en BTS de gestion et protection de la nature de Périgueux, ont installé hier des barrières interdisant l'accès des crapauds à la route.Piégés puis relâchés« Les barrières, constituées de filets antigrêle, longent la route sur 500 mètres, explique Lucile. Elles guident les batraciens vers des seaux enterrés à distance régulière, dans lesquels ils tombent et se font piéger. Le matin, vers 7 h 30, nous les récupérons pour les relâcher dans la mare. »Cette opération de sauvetage est unique en Dordogne, si l'on excepte les passages destinés à la petite faune sous l'autoroute A 89. « Le problème est loin d'être unique dans le département, souligne la fondatrice. Des lieux d'écrasement ont par exemple été répertoriés aux Eyzies et à Chancelade, et touchent d'autres batraciens comme la salamandre. »L'association cherche donc à sensibiliser les collectivités territoriales afin d'installer des crapauducs comme il en existe dans des départements pilotes tels que l'Isère. Pour que le petit chant des crapauds communs continue à résonner dans les campagnes.(1) La Rapiette 24, les Chabannes, 24350 Mensignac, site Internet www.la-rapiette-24.fr.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites