Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 12 mars 2014 Déclaré catastrophe écologique en Australie, le crapaud buffle desséché est coloré et traité à Millau en Aveyron pour devenir accessoire de mode, vendu dans le monde entier, de Tokyo à Pékin, New York ou Berlin. La styliste Monica Jarosz a mis au point pour cela un procédé (...)A défaut de se transformer en prince charmant, le crapaud buffle s’offre une seconde vie comme accessoire de mode. Accessoire de luxe tout de même. Dans les mains de Monika Jarosz, styliste, l’animal, ou pour être plus juste la peau du batracien, a le privilège de finir en bracelet, ceinture, sautoir, porte-monnaie, sac et minaudière. Avant de subir sa métamorphose, il passe par une mégisserie de Millau. Comment le crapaud en est-il arrivé là ? Tout commence lorsque Monika Jarosz reçoit un cadeau « bizarre » et « atypique » : une petite grenouille néo-zélandaise porte-bonheur empaillée. Intriguée, elle finit par apprécier ce présent trouvant au toucher sa peau « fascinante et douce ». « Je me suis dit qu’il y a un truc incroyable à faire avec », explique-t-elle.La voilà partie dans les restaurants chinois de Paris en quête de peaux de grenouille avant de se raviser. Ces dernières, en mauvais état, étaient inutilisables. Puis, la designer lit un article de presse relatant l’existence d’un crapaud buffle venimeux provenant d’Amérique du sud, introduit en Océanie il y a plusieurs décennies pour y détruire les coléoptères. Sauf qu’il a tellement proliféré et muté que les défenseurs de l’environnement et l’armée australienne tentent de capturer et tuer le batracien devenu nuisible à l’écosystème.Très petite sérieMonika indique qu’elle a contacté ensuite un taxidermiste sur place, en Australie, qui met en forme les dépouilles des crapauds exterminés avant de les récupérer en France et de les envoyer à Millau, à la mégisserie Alric, spécialisée dans la coloration des peaux d’agneau. « Lorsque j’ai appelé Jean-Charles Duchêne (patron de la mégisserie, NDLR) pour un devis, il a cru à une blague. Pour lui, il s’agissait d’un défi car il était habitué à traiter les peaux d’agneau. »Il a fallu d’ailleurs plusieurs mois et de nombreux galops d’essai pour venir à bout de la coloration de la peau du batracien, en bleu Klein, fuchsia, rouge vermillon en encore jaune curry. Sous la marque Kobja, qui signifie en verlan polonais petite grenouille, la nouvelle star montante de la mode, avec de l’or, des perles et des cristaux Swarovski dans les yeux, est produite en très petite série. « Ce travail est entièrement artisanal car chaque pièce est moulée sur le produit », ajoute la designer, qui précise que seules 150 à 200 peaux de crapaud ont été travaillées puis teintées pour devenir porte-monnaie à 245 euros ou encore grand sac à main à 1100 euros, vendus aux quatre coins du globe. Audrey SommaziPhoto Rémy Gabalda - ToulÉcoSource Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites