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Max|mum-leterrarium

Il sauve les crapauds des roues des automobilistes

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Yanik Maufras ramasse les crapauds pour les mettre en sécurité mais ne veut pas aller contre le phénomène naturel : « S'ils ne sont pas sur la route, je les laisse. Ils vivent leur vie ». - (Photo NR, Éric Pollet)

Alerté par le nombre d’amphibiens écrasés sur le quai Métayer, Yanik Maufras vient tous les soirs les faire traverser en sécurité pour éviter l’hécatombe.


Encore un qu'on n'a pas pu sauver ! lance Yanik Maufras en pointant du doigt un crapaud écrasé sur la route le long du quai Métayer. Tous les soirs depuis le début de la semaine, ce retraité, trésorier de l'association Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE), passe une heure à ramasser les crapauds qu'il trouve sur la voie pour les faire traverser en toute sécurité.

Entre février et avril, la période de l'année est critique. Avec l'arrivée du printemps, c'est la reproduction qui commence. Le temps des transports amoureux… « A la tombée de la nuit, quand il fait doux et humide, ils quittent les jardins et les prés pour aller se reproduire dans l'eau », explique le retraité. Entre les prés et la Sèvre, une route peu fréquentée, mais les quelques automobilistes qui passent peinent à voir les crapauds dits épineux. L'espèce protégée depuis 2007 est reconnaissable à sa couleur beige, marron, voire noire, et à ses yeux rouges cuivre repérables dans la nuit.

En quatre soirs il en a sauvé 45 !

Yanik avait déjà remarqué l'hécatombe en mars 2013. « Cette année, j'interviens », lance-t-il. Vêtu d'un gilet fluo, il dépose délicatement les crapauds qu'il trouve dans un sceau, à l'aide d'une petite pelle en plastique, et les remet dans un pré voisin. Sur un tableau, il recense le nombre de crapauds sauvés et revient sur les lieux le lendemain pour compter ceux qui n'ont pu échapper aux roues des voitures. « Parfois, on les trouve en double quand ils se font écraser en pleine reproduction, raconte-t-il, ça fait deux crapauds et une reproduction en moins d'un coup ». Une illustration funèbre de la petite mort. En quatre soirs, il en a sauvé 45 ! Un vrai travail de fourmi qui ne le décourage pas.
Les riverains, eux, sont souvent surpris. Mais Yanik prend le temps de leur expliquer et espère que progressivement ils seront plus vigilants. D'autant plus que l'espèce est une de leurs alliées car les crapauds se nourrissent d'insectes qui nuisent aux potagers.
L'association Deux-Sèvres Nature Environnement a également alerté la mairie en novembre dernier. « Creuser un crapauduc – tunnel pour crapauds – semble compliqué ici, reconnaît Florian Doré, chargé de mission amphibiens et insectes de DSNE, par contre il pourrait y avoir des ralentisseurs ou une signalisation temporaire ». Sur l'un des panneaux triangulaires proposés, une voiture avec des taches de sang sous les roues est représentée. Inscrit en dessous : « Sprotch ». Le bruit du choc macabre.

Stagiaire NR, Angèle Guicharnaud

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