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Max|mum-leterrarium

Ma rencontre nocturne avec un crapaud calamite, au pied des terrils d’Haillicourt

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La nuit sur les terrils, ils s’en passent de belles. Et on ne vous parle pas des quads et autres deux-roues qui mettaient à mal le site, pas plus que des fins de soirée autour d’un pack de bières. Depuis qu’Eden 62 gère les jumeaux du pays à part, c’est fini tout cela... Désormais s’il y a de la lumière la nuit sur les montagnes noires, c’est pour observer à la loupe faune et flore. La semaine dernière, les crapauds calamites étaient sous les feux de la rampe. J’y étais et j’ai croisé les beaux yeux de cette espèce inféodée aux lieux. Rencontre...



Un repas vite avalé, à 21 h, je retrouve Pierre Thellier, responsable du site pour Eden 62, devant la Lampisterie. Nous sommes vite rejoints par Bruno du CPIE chaîne des terrils (centre permanent d’initiative pour l’environnement), Valériane, stagiaire au CPIE, Jean-François Arnaud, chercheur de Lille 1, et deux stagiaires du labo de l’université, Leslie et Laura. Tout le monde se connaît et sait ce qui l’attend. Alors, on a sorti les polaires et les bottes en caoutchouc. Pierre Thellier déroule le plan de bataille : « On va commencer par les petites mares. Puis on terminera à la roselière. »
But de la mission : trouver des crapauds calamites, prélever leur ADN et mettre en évidence un éventuel lien entre les populations du bassin minier, voire avec celle du littoral puisqu’on retrouve cette espèce dans les dunes. Si un tel lien est établi, cela signifiera qu’il y a échange entre populations. Comme ce crapaud sort plutôt le soir, l’expédition a lieu de nuit, à la lumière de lampes frontales.
Chemin faisant, Pierre Thellier revient sur les dégâts occasionnés par les prélèvements « sauvages » : « Les enfants s’amusent à sortir les têtards des mares pour les observer dans un aquarium chez eux. Longtemps, des enseignants faisaient ça aussi dans leur classe. Or ce type de crapaud est une espèce rare, typique d’un milieu pionnier. Cette espèce est très exigeante par rapport à son habitat. Ici, il y a quelques noyaux de population donc il est urgent de s’y intéresser. » Pour le batracien, le prélèvement est indolore... encore faut-il réussir à l’attraper car il court vite. Une fois en main, il faut passer le bâtonnet : « C’est plus délicat que pour un homme, car il n’est pas forcément coopératif et plus petit. »
L’an dernier, les mauvaises conditions climatiques n’avaient permis que quelques prélèvements. Insuffisant pour établir l’existence de corridors entre les lieux de vie. On y croit pour ce soir, Pierre Thellier en a croisé déjà plusieurs depuis qu’ils sont ressortis de leur latence hivernale... sauf qu’aucun chant ne confirme. « Il a refait un peu froid les nuits précédentes. Je crains qu’ils ne se soient de nouveau cachés. » Effectivement, de mare en mare, l’équipe déchante. Allez encore celle-là, avant la roselière. Et là, dans le halo de ma petite lampe, il y en a un... mais est-ce un calamite ? L’équipe confirme. Y a plus qu’à l’attraper. Ils s’y mettent à plusieurs. L’eau est trouble. On le perd avant de le retrouver. Quelqu’un d’autre en a un... Pas assez nombreux pour un test probant.
Je les observe. Les stagiaires s’extasient : « Regardez ces yeux comme ils sont beaux . Et cette tache blanche, ça signifie que c’est un mâle. » Oui, c’est vrai qu’il est mimi. Ce seront les seuls spécimens croisés ce soir-là. À la roselière, chou blanc. Les scientifiques me promettent : « Quand on reviendra dans quelques semaines, nos seaux devraient déborder, on vous enverra une photo. » Parce que bon, je ne vais pas être de toutes les expéditions, même si la sortie fut agréable, la rencontre belle et que j’ai eu droit au chant du crapaud accoucheur... faute de calamite chantant !
Le film de la nuit
À la lumière des lampes frontales...
Les scientifiques préparent le matériel. Des seaux propres pour stocker les batraciens que l’on aura découverts, des kits de prélèvements, un GPS pour bien géolocaliser chaque endroit.
Chaussée de grandes bottes
L’équipe fait le tour des mares, les traverse, soulève les pierres, contrôles les herbes afin de répérer des individus... mais l’absence de chants laisse peu d’espoir pour une bonne collecte.
Ça y est !
On a trouvé deux spécimens. Le premier, c’est moi qui l’ai repéré. Mais ce n’est pas moi qui l’ai attrapé. Je n’avais pas les bottes pour et puis, ça ne me tentait pas plus que ça de m’emparer de ces petites bêtes.
Ce n’est pas assez
Deux spécimens, ça n’est pas révélateur en termes d’ADN. Mais les scientifiques me montrent comment on procède à un prélèvement. C’est comme dans Les Experts, sauf qu’il faut réussir à faire ouvrir la bouche au crapaud.

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