Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 15 mai 2014 Une faille dans la surveillance phytosanitaire a permis à cette araignée venimeuse d’entrer sur le territoire. L’introduction d’une autre espèce invasive, le serpent marron arboricole avait causé, après la seconde guerre mondiale, d’énormes dégâts à l’environnement de l’île.Les autorités portuaires et phytosanitaires du territoire américain de Guam (Pacifique Nord-ouest) sont confrontées depuis le mois dernier à une véritable invasion d’araignées de type veuves noires, qui ont apparemment été importées par inadvertance dans un chargement arrivé par voie maritime, rapporte hier le quotidien Pacific Daily News.Selon les employés des docks, qui se considèrent désormais menacés par d’éventuelles piqûres de ces araignées venimeuses, l’erreur aurait été de décider de faire passer à la fumigation un conteneur déjà identifié comme suspect, au lieu que de refouler purement et simplement le cargo pour des raisons phytosanitaires.Depuis, les araignées auraient commencé à trouver le moyen de s’échapper de la zone des quais, à tel point que certains spécimens ont déjà été retrouvés dans des maisons riveraines du quartier du port. L’un des dockers a ainsi reconnu avoir, à son insu, ramené chez lui l’une de ces araignées, qui avait trouvé refuge dans son sac à dos. Une autre de ces araignées a aussi été retrouvée dans les toilettes du wharf. Outre les dangers potentiels immédiatement posés par d’éventuelles piqûres sur des humains, à commencer par les employés du port, les associations de défense de l’environnement s’alarment d’ores et déjà sur les effets là aussi potentiellement dévastateurs d’une expansion des veuves noires dans la nature. L’introduction d’une autre espèce invasive, le serpent marron arboricole (Boiga irregularis), originaire des zones tropicales d’Australie et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, avait causé, après la seconde guerre mondiale, d’énormes dégâts à l’environnement de l’île.La population s’était alors développée à grande vitesse, éliminant au passage des pans entiers de la faune, par prédation, mais aussi provoquant régulièrement de gros dégâts aux infrastructures : de fréquentes coupures du réseau électrique à chaque fois qu’un de ces reptiles provoquait un court circuit entre les fils de deux pylônes, où ils aimaient à se promener. Depuis quelques années, les autorités américaines intensifient leurs efforts afin d’éradiquer une fois pour toutes ce serpent arboricole.Dernière offensive en date dans cette guerre totale : début 2013, avec comme allié inattendu des souris empoisonnés, que les services parachutent en masse sur les zones les plus infestées.Hawaii menacéeLe Boiga irregularis avait été introduit involontairement à Guam pendant à la fin de la seconde guerre mondiale guerre du Pacifique, en même temps que du matériel militaire ramené du front de Papouasie-Nouvelle-Guinée.Par voie d’introduction, cette espèce de serpent venimeux a aussi débarqué sur d’autres îles de la Micronésie. Depuis, le reptile n’a cessé de proliférer dans des proportions dépassant tout contrôle, causant au passage d’énormes dégâts aux cultures, mais aussi aux réseaux électriques (sur lesquels ils provoquent régulièrement des courts-circuits).Du fait d’une grande concentration de ces serpents aux alentours de l’aéroport militaire d’Andersen, base stratégique et avancée de l’US Air Force, en regard direct avec la Chine et la Corée du Nord, les incidents sur le tarmac et parfois en vol se sont multipliés ces dernières années. En raison des rotations fréquentes, militaires et civiles, entre Guam et Hawaii, les autorités américaines redoutaient aussi, tôt ou tard, une introduction involontaire de cette espèce à Honolulu et plus loin encore, sur la cote Ouest du continent Nord-américain.Les associations de défense de l'environnement à Guam leurs reprochent aussi d'être la cause de la disparition de plusieurs espèces d'oiseaux rares et endémiques, dont les reptiles sont friands. Les serpents sont aussi des vecteurs potentiels de maladies comme la leptospirose. Chaque année, des dizaines de milliers d’individus sont capturés, sans réussir à faire chuter la population, estimée à près de deux millions d’individus. Afin de lutter contre ce fléau, la dernière idée en date vient du département de l’agriculture et de la nature pour les territoires insulaires du Pacifique américain, basé à Honolulu. Il s’agit de préparer de grandes quantités de souris mortes, mais truffées d’un poison fatal aux serpents, et ensuite de les lâcher sur les zones infestées, par hélicoptère.Cette stratégie de parachutage de souris mortes se base sur deux failles de cette espèce de serpent : tout d’abord, et contrairement à la plupart des autres reptiles, il ne répugne pas à ingurgiter des proies non vivantes, mais il est aussi particulièrement vulnérable à certaines substances, comme l’acétaminophène (qui entre dans la composition de médicaments analgésiques à base de paracétamol).Pour éviter l’écrasement des cadavres piégés de ces rongeurs, il a aussi été prévu de doter chacun de ces appâts d’un petit parachute, en tissu tendu de carton, a expliqué le directeur adjoint de ce service américain, Daniel Vice. Objectif : faire en sorte que les souris gorgées d’acétaminophène (dosé à 80 milligrammes par appât, une dose mortelle pour les serpents, mais inoffensive pour l’homme) et ainsi équipées, ne tombent pas au sol, mais se retrouvent prises en hauteur, dans la canopée, à portée la plus directe possible des serpents, qui y vivent. La première vague de parachutages a débuté en avril-mai 2013. Depuis, les autorités observent une pause afin d’évaluer l’efficacité de cette nouvelle technique, pour ensuite décider de poursuivre et d’étendre l’opération.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites