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Manger des insectes ? Une usine à mouches pour fabriquer votre propre pâté de larves

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Il est désormais reconnu que les insectes constituent une source de nourriture aussi riche mais plus économique que la viande. Pour encourager la consommation d'insectes en occident, un designer islandais a mis au point un système d'élevage de larves de mouches.


Manger des insectes ? Une usine à mouches pour fabriquer votre propre pâté de larves par Gentside Découverte

Au menu de ce soir, un peu de pâté de larves de mouche. Pas tenté ? Dommage, c’est économique et nourrissant, et vous pourriez le fabriquer vous-même grâce à l’invention d’un designer islandais. The Fly Factory, ou l'usine à mouches, est un système d’élevage de larves d’insectes destinées à la consommation humaine. Ancien étudiant de l’Académie des Arts d’Islande, Búi Bjarmar Aðalsteinsson dit s’être inspiré du rapport de la FAO, publié en 2013, qui avait pour but d’encourager la consommation d’insectes, ou entomophagie, pour nourrir la population mondiale croissante. "Après avoir lu le rapport, j’ai été très excité par la nécessité de trouver davantage de sources de nourriture durables", explique le designer dans une interview donnée au magazine Dezeen. "Ce qui rend les insectes très intéressants, c’est leur capacité à transformer n’importe quelle source de nourriture en une chair très nourrissante", poursuit-il.

Une usine à mouches écologique

Pour son projet de fin d’étude, il imagine et fabrique une mini-ferme qui permettrait de produire de nombreuses larves pour les manger. Encore mieux : l’usine à mouches est tout à fait écologique. "L’usine a été conçue pour ne produire aucun déchet et pour réutiliser tous les matériaux qui seraient normalement méprisés et jetés", ajoute Aðalsteinsson. Alors comment ça marche ? La Fly Factory est composée de deux parties. Les larves produites par les mouches adultes sont élevées et engraissées dans le compartiment principal, à l’aide de déchets organiques. Leurs excréments sont récupérés et servent à fabriquer du compost, utilisé pour faire pousser des plantes ou des épices. Une fois les larves arrivées à maturité, riches en graisse et en protéines, elles sont récoltées et placées dans le petit réfrigérateur jouxtant la zone d’élevage. Rien n’est laissé au hasard : la chaleur générée par ce réfrigérateur permet de maintenir la température et le niveau d’humidité du compartiment principal.

Les mouches soldat noires, des insectes propres et nourrissants

Mais attention : il faut bien choisir le type d’insectes que l’on élèvera dans sa micro-usine. Aðalsteinsson recommande l’utilisation d’Hermetia illucens, plus connues sous le nom de ‘mouches soldat noires’. Ces mouches sont particulièrement réputées pour leur propreté, car elles ne sont pas à la recherche de nourriture, mais de partenaires. Elles utilisent les réserves de graisse stockées lors du stade larvaire pour survivre, et n’ont besoin que d’eau. Les scientifiques considèrent donc qu’elles ont moins de chance de transmettre des maladies que d’autres sortes de mouches. Si leurs larves servent déjà dans les composts ou pour nourrir les animaux d’élevage, le designer islandais est persuadé qu’elles peuvent également devenir une source de nourriture pour les Hommes. "Les larves ont les mêmes propriétés que la viande, lorsqu’il s’agit des protéines, de la graisse et des nutriments", explique Aðalsteinsson. Mais selon lui, l’élevage d’insectes est beaucoup moins coûteux : il nécessiterait 5 à 10 fois moins de matières premières que la production de bétail, par exemple.

Intégrer les insectes à la culture culinaire locale

Reste à savoir si le produit final est bien mangeable. Selon le jeune Islandais, les larves ont un goût … de poulet ! Mais tout est dans l’assaisonnement et la manière de les préparer. Jusqu’ici, Aðalsteinsson a pu élaborer un pâté à base de larves, mais ce qu’il préfère, c’est son pudding de larve à la noix de coco et au chocolat. Apparemment, "les enfants l’adorent". Pour le moment, le prototype de la petite usine est exposé dans un musée de Reykjavik. Le designer n’envisage pas encore d’utilisation domestique de la Fly Factory, tout simplement car il estime que les Occidentaux ne sont pas prêts à radicalement changer leur mode d’alimentation. "La société occidentale est dépendante de la nourriture toute faite et je ne vais pas changer cela avec mon projet. Alors plutôt que de me battre avec la culture existante, j’ai choisi de l’embrasser en produisant de la nourriture toute faite à base d’insectes". C’est plutôt les restaurants ou l’industrie alimentaire qui sont visées, poursuit Aðalsteinsson : "J’imagine mon usine à mouches utilisée dans des contextes industriels, dans des restaurants ou au sein de l’industrie alimentaire. Je pense que les insectes n’ont pas besoin d’être sympathique, ils doivent être bons et abordables".

L'entomophagie, un phénomène à la mode

Sa proposition est en tout cas très sérieuse : "Nous devons drastiquement changer la manière dont nous mangeons et produisons la nourriture afin de vivre en harmonie avec la planète". D’ailleurs, Aðalsteinsson n’est pas le premier à avoir imaginé une solution d’élevage d’insectes pour la consommation. Katharina Unger, une designer autrichienne, avait ainsi mis au point une petite ferme de table. Appelé Farm 432, son système était destiné à produire des larves de mouches soldats noires. Sa recette préférée : le risotto aux tomates et larves. De son côté, une autre designer, cette fois-ci irlandaise, a lancé un projet digital appelé éntomo. Sur ce site, elle propose des recettes, une boutique d’insectes en ligne, mais aussi des textes pédagogiques expliquant l’intérêt écologique et sanitaire de manger des criquets, sauterelles ou fourmis. Objectif : combattre les préjugés associés à l’entomophagie. Le mieux reste encore de le tester soi-même : en France, quelques restaurants proposent des insectes dans leur menu, mais ils se comptent sur les doigts de la main. Le dernier à avoir ouvert se trouve à Paris, dans le XVIIIe arrondissement. Au Festin Nu, vous pourrez ainsi déguster des punaises d’eau géantes accompagnées de feuilles d’endive et de poivrons confits, ou des vers à soie aux pommes de terre et feuilles d’huîtres.

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