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Max|mum-leterrarium

Avec le réchauffement, la tortue se féminise

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Les tortues marines devraient compter de plus en plus de femelles du fait du réchauffement climatique, selon une étude publiée par la revue Nature Climate Change. Une évolution pas si mauvaise que cela… du moins pour l’instant.
C’est l’une des grandes particularités des reptiles: contrairement aux mammifères et aux oiseaux, leur sexe n’est pas déterminé par les chromosomes, mais par la température d’incubation des œufs. Pour la caouanne (Caretta caretta), tortue marine la plus abondante sur Terre, le tournant a lieu autour de 29°C: en dessous, la majorité des nouveau-nés seront mâles, tandis qu’au-dessus ce seront des femelles.
Voilà qui pourrait a priori faire craindre pour la survie de l’espèce, alors que les températures devraient inexorablement s’élever au cours des décennies à venir, diminuant ainsi le ratio mâle/femelle. Or le danger ne serait pas si pressant, estime au contraire l’équipe de Graeme Hays, de la Swansea University (Royaume-Uni). Selon les chercheurs, la tortue caouanne pourrait au contraire bénéficier du réchauffement, du moins dans un premier temps.
Choisissant comme modèle l’île de Sal au Cap-Vert, les chercheurs ont d’abord extrapolé les températures du sable à partir de celles de l’air, aussi bien celles relevées depuis 1850 que celles prévues par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec). Selon leurs calculs, les plages de sable clair présentent actuellement des couvées contenant 70,10% de femelles, tandis que celles de sable noir, plus chaudes, atteignent 93,46%. Au rythme actuel de réchauffement, ces chiffres seraient de 97,80% et 99,54% en 2100!
Pas de quoi s’inquiéter, estiment toutefois les chercheurs, qui préfèrent parler de taux «opérationnel»: celui-ci intègre le fait que les mâles, en moyenne, se reproduisent deux fois plus que les femelles. Or plus de femelles signifie plus de couvées, et donc meilleur taux reproductif. Dans l’immédiat, le nombre de mâles, qui va certes diminuer, ne constitue donc pas un facteur limitant pour l’espèce.
Reste à savoir jusqu’à quand… D’autant qu’un autre péril lié au réchauffement climatique pourrait guetter les tortues marines: avec la montée des eaux, les plages pourraient fortement se rétrécir, au risque que les femelles ne trouvent plus d’endroit pour pondre.
Pour d’autres reptiles, le réchauffement semble d’ores et déjà une bien mauvaise nouvelle. Notamment chez les lézards, de plus en plus obligés de se terrer au frais pour supporter les températures en hausse, au détriment du temps passé à chasser. Selon plusieurs études, ce phénomène aurait déjà fait disparaître de nombreuses populations de lézards (voir le JDLE).

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