Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 25 mai 2014 Chargé de mission à Vienne Nature, François Lefèbvre a écumé les points d'eau à Pouançay et Berrie à la recherche d'un Xénope (photo de gauche).Dans le Nord du département, Vienne Nature a amorcé une campagne de piégeage de cet amphibien invasif, dont un individu a été repéré à Pouançay.Cumuler les casquettes de biologiste indépendant, docteur en écologie de l'Université de Poitiers et chargé de mission à Vienne Nature peut amener à poser ses valises à Pouancay et Berrie.C'est aux abords de ces deux villages du Nord Vienne que François Lefèbvre vient de passer quelques jours la semaine dernière en « mission Xénope » (1). Eclaircissements. " Contrairement à d'autres amphibiens, il mène une vie très aquatique "Le Xénope, c'est quoi ?« C'est un nouvel amphibien invasif. Présente en France uniquement dans une trentaine de communes des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire, cette bestiole a été localisée dans la Vienne à Pouançay où un individu a été capturé en 2013. C'est le seul pour l'instant. Contrairement à d'autres amphibiens, le Xénope mène une vie très aquatique. Il adore les eaux stagnantes des mares, des carrières, des stations d'épuration. Celui de Pouançay se trouvait dans une carrière. »Quelle est son origine ?« Le Xénope n'est pas venu naturellement. C'est une espèce exotique introduite, originaire d'Afrique australe. Dans les années 80, un centre d'élevage situé à Bouillé Saint-Paul dans les Deux-Sèvres alimentait les labos pharmaceutiques de Tours et le centre d'études biologiques de Chizé pour l'utiliser dans la mise au point des tests de grossesse. Le problème, c'est que l'éleveur a fini par s'en débarrasser dans la nature… »En quoi est-il nuisible ?« Comme pour toutes les espèces introduites, le Xénope n'a pas de régulateurs naturels, du genre prédateurs ou parasites. Il n'y a donc pas de limites à sa prolifération et dans certaines mares, il existe en densité énorme et représente un danger pour la biodiversité aquatique locale car il se nourrit d'autres amphibiens comme le triton. »Que pouvez-vous faire ?« Pas grand-chose. Sur 300 mares colonisées dans le nord Deux-Sèvres, nos collègues pensent être parvenus à le juguler dans une seule mare… »Quel est alors l'objectif de l'action menée en Nord Vienne ?« C'est de limiter son éventuelle expansion sur les points d'eau où sont présents des espèces naturelles car il faut savoir que le Xénope progresse d'environ 1 km par an. Connaître le front de colonisation est essentiel. Ce coup-ci, sur les cinq points d'eau de cette première campagne de piégeage avec des nasses, je n'ai pas vu, ni capturé d'individu. Ce qui est plutôt rassurant… » (1) Un travail de terrain cofinancé par le conseil général de la Vienne et la Dreal.bon à savoir> Prévenir Vienne Nature de toute observation ou suspection de Xénope (tél. 05.49.88.99.04)> Ne pas déplacer les individus ou mener soi-même d'opération de destruction.Recueilli par Jean-François RullierSource Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites