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Max|mum-leterrarium

Incroyable, les mygales pullulent dans l'arrière pays de la Côte Vermeille

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Grossie par l'objectif du photographe, nemesia caementeria impressionne. Pourtant, elle ne dépasse pas 2 cm.(Photo par Jean Roig)


Le terrier de l'araignée est tapissé de soie(Photo par Jean Roig)


Retraité aujourd'hui, Jean-Yves Bodiou avait mené cette observation en 2000.(Photo par Jean Roig)

C'est peu connu, mais les Albères abritent en grand nombre une espèce d'araignée dont le nom seul réveille effroi et fantasmes : la mygale.

Insoupçonnable, son habitat se trouve là, sous les yeux. Au bord des routes. Nemesia caermenteria, c'est le petit nom de baptême de cette espèce poilue, mais pas trop, chasseuse, mais méfiante, mygale, mais petite. Allez, soyons tout de suite rassurant : l'espèce locale n'est pas dangereuse pour l'homme. Pour trouver l'animal, point n'est besoin d'être Indiana Jones et de marcher durant des heures à travers une jungle à la végétation luxuriante et urticante. Non.

On gare sa voiture sur un parking, on fait, en étant large, trois mètres à pied et on force sur ses yeux. « Il faut repérer l'opercule et voilà », résume Jean-Yves Bodiou, biologiste retraité du laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer. C'est au cours d'une excursion estivale dans les années 90 que Philippe Cals, un biologiste de ses amis a repéré le terrain de jeu favori de la Nemesia. Un bête talus... « Ce sont des tombants frais où la terre est meuble. La mygale peut y creuser son terrier d'une quarantaine de centimètres de profondeur », décrit Jean-Yves Bodiou.

Son nid ressemble étrangement à une chaussette. Il est tapissé de soie et son diamètre n'excède pas celui d'une pièce de 10 centimes. Ce boyau, à la forme ciruclaire parfaite, est fermé par un opercule de soie et de terre. « L'araignée est lucifuge (elle craint la lumière). Elle chasse la nuit. Elle entrouvre le clapet de son terrier et reste à l'affût. Elle repère les insectes, surtout les fourmis, grâce aux vibrations qu'ils émettent. Alors elle sort de son trou et course sa proie. Elle la mord avec ces chélicères (crochets) et lui injecte son venin », détaille le scientifique retraité. Le processus de chasse est barbare et ne rendra pas la bestiole sympathique ce dont, sans doute, elle n'avait pas besoin. Pourtant, la voir évoluer émerveille.

Dérangée par le couteau du biologiste venu violer sa demeure, elle n'attaque pas. Son seul souci est de refermer la porte de son repaire et d'attendre la nuit pour repaître sa fringale de mygale. « Contrairement à une idée reçue, l'espèce des mygales est répandue partout. Il y en a tout autour du bassin méditerranéen européen. Seulement, elles sont discrètes, nocturnes et petites. Les mygales, dans les Albères, ne dépassent pas les 2 cm de long », rassure Jean-Yves Bodiou.

La quasi invisibilité de l'animal lui vaut certainement de n'être point menacé par l'homme. Sans réels prédateurs, la mygale n'a à craindre que la bêtise humaine. C'est certainement pour cela que l'ancien biologiste du laboratoire Arago enjoint ceux qu'il met dans la confidence : « Ne révélez pas l'endroit exact où nous sommes, sinon on viendra l'embêter. » Dont acte.

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