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Max|mum-leterrarium

Quand la science découvre régulièrement une nouvelle espèce d’insecte

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Un insecte géant, un mégaloptère de 15 cm, a été découvert récemment en Chine. On ne sait pas encore si c’est une espèce nouvelle car seul le processus de classification le dira. Une découverte qui n'est en tout cas pas rare.


Un insecte géant, un mégaloptère de 15 cm, a été découvert récemment en Chine Crédit Insect Museum of China

Atlantico : La Chine vient de découvrir un mégaloptère de 15 centimètres. Les découvertes de ce genre sont-elles fréquentes ? Quelles sont les principales (et originales) découvertes d’insectes qui ont été faites ces dernières années ?
Bruno Mériguet : L'originalité de cette observation tient plus dans la taille, qui est remarquable pour un insecte. Cette taille est d'ailleurs à peu de chose près la même pour les plus grands coléoptères. Le Titan (Titanus giganteus Linnaeus, 1771) fait jusqu’à 16 cm de longueur. L'un des plus grands papillons du monde (Thysania agrippina (Cramer, 1776), un papillon de nuit d’Amazonie présente une envergure de l'ordre de 30 cm. Il y a également quelques espèces de phasmes, insectes brindilles bien connus dans les écoles, qui peuvent faire plusieurs dizaines de centimètres de longueur, mais avec un corps très étroit.

Les insectes de grande taille restent relativement rares, car l'absence de poumons et de système respiratoire performant est une contrainte forte sur la taille de leur corps. Les espèces de plus petites tailles sont d'ailleurs bien plus nombreuses.

Les insectes constituent l'un des groupes d'animaux les plus vastes que l'on connaisse avec plus de 900 000 espèces déjà décrites. En France, il existe plus de 40 000 espèces différentes. La découverte d'une espèce nouvelle pour la science est donc permanente. Parmi les événements récents, on pourrait citer, en 2002 la description d'un nouvel ordre d'insectes. Les Papillons, les Coléoptères (coccinelle, hanneton, Lucane cerf-volant), les Phasmes, les Hyménoptères (Fourmis, guêpes, abeilles...) constituent des ordres d'insectes bien connus du grand public. Ce nouvel ordre d'insecte, les Mantophasmatodea, a été découvert en Afrique. En général les découvertes d'insectes sont plus médiatisées en relation avec leur caractéristique ou leur écologie (découverte d'espèces aveugles ou vivant dans des grottes ou des milieux extrêmes), mais bien souvent cela ne se fait pas par voie de presse.

Dans quelles régions du monde se déroulent-elles et quels sont les principaux types d’insectes que l’on trouve dans les différents continents du globe ?
La découverte d'insectes appartenant à des espèces nouvelles se fait à peu près partout dans le monde, où se trouvent des entomologistes pour les étudier. Aussi bien dans les climats tempérés que dans les zones tropicales qui sont connues pour leurs richesses. Sur le Vieux continent, par exemple, les entomologistes décrivent les espèces depuis plus de 250 ans, le nombre de description annuelle d'espèces nouvelles est donc faible mais ce n'est pas rare d'avoir chaque année plusieurs dizaines d'espèces nouvelles pour la faune européenne. La faune des régions tropicales est moins bien connue, mais surtout pour des raisons d'accessibilité des milieux et de développement des structures de recherches qui peuvent consacrer du temps et des moyens à la description de la biodiversité de leur milieux naturels.

L’observation d’une espèce d’insecte débouche-t-elle régulièrement sur la classification d’une espèce nouvelle ? Comment se déroule le processus de classification réalisé par les systématiciens et combien de temps est nécessaire avant que l’espèce soit référencée dans une revue scientifique avec un nom et un article descriptif ?
La description d'une espèce nouvelle est une longue aventure. L'observation d'une espèce d'insecte ne débouche pas nécessairement sur la description d'une espèce nouvelle. Les entomologistes disposent d'une documentation importante qui leur permet d'identifier les spécimens qui leur sont soumis en vérifiant la concordance de la description des espèces déjà connues avec les caractéristiques de l'insecte qu'ils ont sous leur loupe. S’il semble à l'entomologiste que le spécimen étudié ne correspond pas à ce qui est connu pour la région considérée, il peut le confier à un entomologiste qui se sera spécialisé sur un groupe particulier.

Cet entomologiste que nous appellerons un systématicien à une bonne connaissance de son groupe d'insecte pour une très vaste région (l'Europe par exemple) et peut consulter les collections de référence dans des Muséums comme celui de Paris ou Londres.

Le systématicien va chercher à vérifier qu'il n'y a absolument rien qui corresponde dans les collections et dans les ouvrages de description avant de décider d'en faire une nouvelle espèce. Il fera alors une description détaillé du ou des individus qu'il accompagnera de dessins et de photos. Il précisera les conditions et le lieu de la récolte. Enfin il donnera un nom à cet insecte. Ce nom latinisé sera en deux parties, comme les noms évoqués ci-dessus. Lorsque cette espèce sera citée ou mentionnée, son nom latin sera utilisé et l'auteur et la date de la description seront rappelés. Le spécimen qui aura permis la description d'une espèce nouvelle, constitue une référence mondiale. Il sera précieusement conservé dans un muséum pour qu'il puisse être consulté par d'autres spécialistes. Il faut par ailleurs savoir qu’un systématicien maîtrise au mieux entre 1500 et 2000 espèces. Il est rare qu'il s'écoule moins d'une année entre la capture et la description d'une espèce nouvelle. Il arrive parfois que des spécimens conservés dans les musées ne soient décrits que plusieurs décennies après lorsque l'on se rend compte qu'il s'agit bien d'espèces nouvelles.

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