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Max|mum-leterrarium

Serpents, lézards, furets: nos meilleurs amis...

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S'il n'avait pas enfilé les pénalités sur le pré d'Armandie, nul doute que Raphaël Lagarde aurait opté pour la blouse blanche de vétérinaire. Quand on arrive chez le buteur, ce sont deux chats qui nous accueillent. Rien d'anormal. Mais à l'étage, deux terrariums sont occupés par des locataires particuliers : un gecko à crête — petit lézard nocturne avec des ventouses aux pattes — et deux couleuvres du sud-est des États-Unis. «Des élaphes guttata», précise le jeune homme. Car s'il possède des NAC, ce n'est pas par effet de mode. Des appellations latines à leurs environnements d'origine, le rugbyman maîtrise son sujet. Comme souvent avec les passionnés. Une fascination pour les serpents qui lui est venue de son époque montpelliéraine : «Mon coéquipier Benjamin Thierry avait plein de reptiles et il avait demandé une dérogation à l'ancien maire Georges Frêche pour mettre son grand boa dans la salle commune des joueurs. C'était devenu l'attraction et, comme j'aime les animaux, ça m'a intrigué.» Mais avant de franchir le cap, le joueur se documente et fait une rencontre décisive avec Marc Samirant, un éleveur de serpents, avec qui il garde un contact fréquent.

Pas froid, ni visqueux
Raphaël opte donc pour deux couleuvres, une femelle en septembre 2011 et un mâle en août 2012. «C'est une espèce docile, il y a peu de risques de morsure, c'est facile de les maintenir à température (son terrarium est constamment à 28°, ndlr). La couleuvre est idéale pour se faire la main, elle ne demande pas beaucoup d'attention», détaille-t-il. Pour cause, une souris par semaine contente ses amis rampants. Et pour le gecko, c'est petit pot pour bébé au menu.

Forcément, ces reptiles attirent la curiosité des voisins et des amis qui défilent à la maison pour voir les «bêtes». L'occasion de faire tomber certains clichés : «Beaucoup ont peur des serpents mais certain ont voulu les prendre dans leurs mains. Ce n'est pas froid, ni visqueux comme on peut le croire.» Même pas de jeux de mots possibles entre le buteur et les serpents autour du sang-froid car, là aussi, c'est une croyance populaire.

Et la famille Lagarde devrait s'agrandir dans les semaines à venir. Raphaël monte actuellement un dossier pour obtenir l'autorisation de détenir un boa de Guyane française. Un serpent une taille au-dessus. Mais quand on aime, on ne compte pas.

Les animaux, le troisième trafic mondial
Pour beaucoup, les animaux ne représentent qu'une économie souterraine comme les autres. Que ce soit les différentes espèces venues de l'étranger et revendues «sous le manteau» ou sur Internet, mais aussi des «produits» qui en proviennent comme l'ivoire des défenses d'éléphants. Ce qui fait du trafic d'animaux, le troisième au monde derrière la drogue et les armes.

Plus qu'une mode
Ils ont beau porter le nom de Nouveaux animaux de compagnie, on ne peut pas parler de phénomène de mode. Les NAC font désormais partie des meubles. Les animaleries possèdent de plus en plus un imposant rayon reptiles comportant uniquement des espèces en détention libre. Et surtout, les ventes se portent bien. «Depuis quatre ans, le nombre de clients est en hausse chaque année. On vend cent vingt tortues, une cinquantaine de serpents et une soixantaine de lézards par an», estime Julien Geyssely, responsable du rayon vivant, reptiles du magasin Animal & Co, dans la zone O'Green. Tous les vendeurs possèdent d'ailleurs un certificat capacitaire vente.

«On peut refuser une vente»
Mais qui dit «détention libre», ne signifie pas que les animaux doivent être vendus à tout prix. «On conseille le client avant d'acheter un serpent, par exemple. Beaucoup demandent des renseignements mais ne vont pas au bout de la démarche. D'autres prétendent vouloir un serpent pour faire les malins devant les copains mais quand on leur propose de tenir le serpent, ils parlent loin», dit le jeune homme en plaisantant, avant de continuer les explications. «En accord avec les services vétérinaires, on peut même refuser une vente. Mais ce n'est arrivé qu'une seule fois.»

Des envies d'axolotl ?
Les furets, serpents, caméléons et leurs amis NAC comment agrandir leur famille. Un nouvel animal est de plus en plus recherché : l'axolotl. Ce petit amphibien fascine, notamment pour ses incroyables capacités de régénération. Le petit dernier en attendant, dans les années à venir, de nouveaux improbables animaux de compagnie.

«Des règles de protection à respecter»
Nathalie Gruy est inspectrice environnement faune sauvage et captive à la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). Elle se charge des demandes d'autorisation de détention, des certificats de capacité élevage, vente et centre de soin, concernant les espèces protégées.

Comment se passe la remise de certificat capacitaire à quelqu'un qui voudrait posséder un animal ?

Pour détenir une espèce protégée, il faut trois ans d'expérience acquise au contact d'une autre personne capacitaire. Le but n'est pas d'ouvrir grand les portes à la possession d'espèces protégées, parfois porteuses de maladies. On est les flics de l'environnement. Le plus important, c'est le bien être de l'animal. Le candidat rempli un dossier puis je me déplace pour tester ses connaissances sur la biologie, la physiologie, les origines des espèces qu'il souhaite. Je vérifie également que l'animal sera reçu dans de bonnes dispositions, que la structure d'accueil correspond aux dires qu'il m'a décrit.

Il y a beaucoup de refus ?

On a principalement à faire à des passionnés. Certains ont souvent des installations énormes pour des petites tortues. Mais je préfère qu'ils en fassent trop que pas assez. J' ai refusé une demande qu'une seule fois.

Pour quelles raisons ?

Une dame souhaitait un ara ararauna (perroquet à dominante jaune et bleu). Elle possédait l'animal avant d'avoir obtenu mon autorisation et il évoluait librement dans l'appartement. La dame avait un bébé en bas âge. Mais ces oiseaux peuvent couper un doigt. Et il n'y avait pas de volière pour que l'animal puisse se retrouver dans son «cocon».

Comment pouvez-vous pénaliser les possesseurs illégaux d'espèces protégées ?

Les gens, je les connais quand ils se dévoilent. Nous ne sommes pas à l'affût des personnes qui ne sont pas en règle, nous ne sommes pas des cow-boys. Mais on peut le savoir par dénonciation écrite, par exemple. Après, certains possesseurs ne savent pas qu'il faut une autorisation. Quand ils l'apprennent, on se rencontre, on parle, on trouve des solutions s'ils sont de bonne foi.

Y a-t-il un NAC plus courant que les autres ?

J'ai un peu plus de demandes pour les tortues terrestres, elles aussi soumises à une autorisation de détention. Il faut que l'animal soit issu de l'élevage, on doit pouvoir justifier son origine. Si on tombe sur des animaux issus de leur milieu naturel, on saisit et on verbalise (9 000 € et six mois d'emprisonnement). Nous sommes vigilants car au niveau des tortues, il y a un trafic conséquent. Elles remontent du Maghreb, transitent par l'Espagne et sont revendues sous le manteau.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui veut posséder un NAC ?

Qu'il m'appelle pour commencer ! (rires) Je lui dirais de ne pas faire n'importe quoi, il y a des règles de santé et de protection à respecter. Il faut s'y connaître. Certains achètent des animaux sur Internet mais ne savent pas s'en occuper et les rejettent. On a déjà retrouvé un iguane en liberté au Passage !

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