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Max|mum-leterrarium

Virus : les grenouilles aussi ont leur Ebola

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Deux virus détectés en Espagne déciment les populations d’amphibiens et commencent à se propager en Europe.



VICTIMES. Au moins trois espèces d’amphibiens ont quasiment été rayées de la carte au nord de l’Espagne, dans la réserve nationale de Picos de Europa (le pic de l’Europe).

En cause : deux virus étroitement apparentés qui provoquent des hémorragies généralisées et des nécroses des membres. Plus grave encore des foyers épidémiques apparaissent dans d’autres parties de l’Europe laissant présager un sombre avenir pour les amphibiens dont les populations étaient déjà décroissantes depuis de nombreuses années.

Mortalité de masse

Il faudra beaucoup de chances aux visiteurs du Pic de l’Europe pour apercevoir un crapaud accoucheur commun, un crapaud commun ou un triton alpestre. Les trois espèces décimées par les virus identifiés en Espagne dès 2005. Trois autres espèces ont été sévèrement touchées aussi mais leurs effectifs restent viables.

Un triton alpestre. Stephen Price.

Les virus en question appartiennent à la famille des Iridoviridés. Ils sont connus pour causer des maladies chez les poissons et les reptiles et  chez de nombreuses espèces d’amphibiens dans le monde. L’étude, publiée dans la revue Current Biology, est la première à documenter une infection d’une telle ampleur et avec de telles conséquences. Les scientifiques y notent l’émergence de virus connexes dans plusieurs parties d’Europe et s’inquiètent du fait qu’ils puissent affecter plusieurs espèces en même temps.

Une mauvaise nouvelle

"La capacité de ces virus à infecter plusieurs espèces signifie que certaines populations d’hôtes peuvent disparaître mais le virus persister car il y a un autre hôte sensible disponible” explique Stephen Price de l’université Catholique de Louvain. Les chercheurs ont même observé le cas d’un serpent infecté après avoir consommé un amphibien contaminé. Cela signifie qu’il sera très difficile de réguler l’épidémie.

ADAPTATION. Autre facteur d’inquiétude : les populations affectées ne semblent pas capables de s’adapter aux virus même après plusieurs années. En effet, aucun rebond n’a été observé dans les effectifs des espèces du Pic de l’Europe. ”Les virus ont des conséquences massives et parfois définitives sur leurs communautés d’accueil” écrivent les chercheurs. Une surveillance étroite des populations d’amphibiens en Europe est donc nécessaire pour suivre l’évolution des virus et prendre des mesures de préservation le cas échéant.

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