Max|mum-leterrarium 0 Posté(e) le 8 novembre 2014 Au début de l'affaire, personne n'y croyait au vu du peu d'indices. Mais grâce à une minutieuse enquête de voisinage, les policiers de Saint-Pierre sont parvenus à l'identifier. Le jeune homme qui a harponné une tortue dans le lagon de Saint-Pierre, le dimanche 21 septembre, a été interpellé hier. Il sera jugé le 18 décembre prochain.SAINT-PIERREIl croyait que c'était "un congre". Et quand il a remarqué qu'il s'agissait d'une tortue, il s'est dit que cette prise ferait plaisir à sa mère pour qu'elle en fasse un cari... Le tout sans savoir que sa pêche du jour était illégale car protégée. Telles sont les explications fournies par le jeune homme devant les policiers de Saint-Pierre. Une version comme une autre, même s'il paraît peu vraisemblable, qui ne l'a pas empêché de reconnaître les faits. Le 18 décembre prochain, ce Saint-Pierrois de 18 ans sera jugé pour "mutilation, capture et détention d'une espèce protégée". Une infraction pour laquelle la loi prévoit un an d'emprisonnement et des amendes, cela restant une peine maximale et théorique.L'histoire avait fait grand bruit et remonte au 21 septembre dernier. Ce dimanche-là, des familles profitent de la plage au niveau de Ravine-Blanche. Et quelle n'est pas leur surprise quand, vers 14 h 30, ces badauds voient un chasseur sous-marin sortir de l'eau avec une tortue agonisante. Non seulement la chasse est interdite à cet endroit, car il s'agit du lagon, mais de surcroît cet animal est protégé. Très vite, des témoins prennent à partie le jeune homme. Le ton monte et le braconnier prend la fuite avec la tortue sous le bras. Choqué par ce comportement, un des témoins le course dans les rues du quartier. "Je ne pouvais pas laisser passer ça", racontait Baptiste Escamez dans nos colonnes au lendemain des faits. Après 300 mètres de course-poursuite, le fuyard finit par lâcher la tortue et son fusil. Alors que le chasseur poursuit son chemin, Baptiste préfère s'arrêter pour secourir le reptile qui a encore la flèche fichée en pleine tête. Il la ramène alors sur la plage où les pompiers sont prévenus. L'animal est remis aux soigneurs de Kélonia, l'observatoire des tortues marines basé à Saint-Leu.L'animal sauvé par les témoinsLes policiers sont également alertés mais ils disposaient de très peu d'indices au début de leur enquête. Ils avaient récupéré le fusil-harpon abandonné par le suspect mais ce type d'arme n'est pas répertorié. Et la description fournie par les badauds ne permettait pas d'identifier la personne. Au final, de minutieuses investigations de voisinage ont permis de remonter jusqu'à l'auteur et de l'appréhender. Malgré son jeune âge et ses explications qui évoquent un tir malencontreux, ce braconnier a fait preuve d'un comportement choquant et devra donc s'en expliquer devant la justice.Quant à la tortue, baptisée Lili par ses soigneurs, elle s'en est miraculeusement sortie. "La flèche a traversé le crâne, elle est rentrée par l'arrière d'un œil et est ressortie par le globe oculaire opposé. Elle est très grièvement blessée", s'inquiétait Stéphane Ciccione, directeur de Kélonia, le soir des faits.Opérée en urgence par le docteur Schneider, vétérinaire à Saint-Pierre, Lili va mieux désormais. Après avoir passé de nombreux jours en "soins intensifs", elle a repris du poil de la bête et a recouvré "une autonomie qui lui permet d'évoluer en bassin". Le but étant de pouvoir la relâcher dans son milieu naturel à terme. Pour rappel, Lili est une jeune tortue imbriquée de 7,4 kg, ce qui permet de situer son âge entre 6 et 12 ans. Cette espèce est particulièrement menacée. Si le goût de sa chair n'a jamais été très prisé, son écaille de grande qualité faisait d'elle une cible de choix.Source Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites