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Un centre de recherche kenyan encourage la consommation d'insectes

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Le Centre international d'étude de la physiologie et de l'écologie des insectes (ICIPE), un centre de recherches basé au Kenya, a entrepris un projet de recherche visant à promouvoir la consommation d'insectes par les humains en Afrique.
Ce projet, baptisé Insectes comme nourriture, nutriments et autres usages (INSEFF), ambitionne d'accroître la consommation d' insectes comme moyen de lutter contre l'insécurité alimentaire sur ce continent.

Saliou Niassy, chercheur à l'ICIPE, a déclaré à Xinhua à Nairobi que plus de 500 espèces d'insectes étaient consommés comme nourriture en Afrique.

"Parmi les insectes les plus fréquemment consommés figurent le charançon des palmiers, les sauterelles, les criquets et les chenilles", a déclaré M. Niassy en marge de la 6ème Conférence panafricaine sur l'agriculture animale.

La plupart des insectes sont prélevés dans la nature de sorte que la production est saisonnière. "Nous voulons apprendre aux Africains à élever les insectes afin d'assurer une production constante tout au long de l'année", a-t-il dit.

Le taux de conversion alimentaire des insectes est très élevé en raison du type de substrat qu'ils consomment, a ajouté M. Niassy.

"En général ils ne contiennent aucun produit toxique ou métal lourd. Il faut seulement prendre quelques précautions car certains insectes peuvent contenir des substances pathogènes", a précisé le chercheur.

Les gens qui se nourrissent de ces insectes utilisent fréquemment des méthodes traditionnelles pour les conserver, comme le séchage ou l'utilisation de miel ou d'huile de palme. 

L'ICIPE aidera également les gouvernements africains à mettre en place une législation pour réglementer et promouvoir la consommation d'insectes par les humains. L'organisme de recherche est en train de développer la technologie pour que le secteur privé peut commercialiser le secteur.

Felix Meutchieye, maître de conférences en génétique animale à l'Université de Dschang (Cameroun), a expliqué que la consommation d'insectes est très commune en Afrique occidentale et centrale.

Le charançon, ravageur qui attaque les palmiers comme raphia, huile de palme et de cocotier, est un mets de choix dans des pays comme la RDC, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Cameroun, l'Angola, le Nigeria, le Bénin, Côte-d'Ivoire et la Guinée, a-t-il expliqué.

Selon M. Meutchieye, traiter les larves de charançons du palmier est une activité lucrative au Cameroun, et les larves et les adultes sont consommés. Une poignée de larves de charançons coûte deux dollars américains, un revenu important pour les petits commerçants.

Bien que ce commerce soit encore informel, la fourniture de cet insecte des forêts implique divers acteurs. Tous les jours, les larves sont expédiés des villages aux marchés locaux, puis aux grandes villes.

Les larves sont habituellement élevés sur les palmiers Raphia grâce aux connaissances autochtones. Les insectes sont riches en protéine, calcium, magnésium, potassium et sodium. Les larves de charançons du palmier sont vendus avec des fibres de palmier fraîches afin de maintenir les larves vivant jusqu'à quatre jours.

D'après M. Meutchieye, le commerce de charançons du palmier est contrôlé par les femmes au Cameroun. La région de l'Afrique centrale est le point chaud pour les insectes comestibles récoltés dans la forêt de l'Afrique équatoriale, mais la surexploitation constitue une menace sérieuse pour les écosystèmes des palmiers au Cameroun.  

M. Meutchieye a préconisé une récolte durable d'insectes, pour permettre d'assurer "un approvisionnement continu d'insectes qui créera des emplois pour les femmes et les jeunes".

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