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Max|mum-leterrarium

Allez-vous manger du crocodile pour Noël ?

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Le génome des oiseaux est aujourd'hui sous les feux des projecteurs, en tout cas ceux de la science. Diverses publications sortent aujourd'hui une trentaine d'articles scientifiques consacrées au sujet, résultat d'une série concertée d'analyse de rien moins que 48 génomes d'oiseaux représentant (pratiquement) toute la diversité de leurs espèces. Au centre de toutes ces études, l'avian philogenomics consortium, qui a coordonné ces efforts. La revue Science consacre un numéro spécial qui regroupe huit de ces études, alors que les autres sont publiées sur d'autres supports.

Difficile de résumer toutes les trouvailles effectuées dans cet ensemble impressionnant, qui détaille autant l'arbre généalogique des oiseaux que la manière dont ils ont appris à chanter. Mais deux études en particulier ont retenu mon attention.

Le crocodile évolue lentement...

La première concerne le génome... des crocodiles. Quel rapport avec les oiseaux, me direz-vous? Simplement, ils ont un ancêtre commun, qu'ils partagent avec les dinosaures. L'étude publiée dans Science détaille l'évolution du groupe des archosauriens, à la lumière de tous ces nouveaux séquençages. Si crocodiles et oiseaux proviennent d'une créature disparue depuis 200 millions d'années, les oiseaux ont beaucoup évolué depuis, se diversifiant en 10 000 espèces différentes, alors que les crocodiliens, eux (crocodiles, alligators, caïmans et glavials) n'ont pratiquement pas changé en 100 millions d'années.

"Nous avons comparé à la fois les oiseaux et les crocodiliens aux tortues, qui sont les parents les plus proches dans ce groupe, et nous avons trouvé qu'elles évoluaient lentement également", précise David Ray, de la Texas Tech University, qui a participé à cette étude. "La meilleure explication est que l'ancêtre commun des trois étaiet un "évolueur lent", ce qui suggère à l'inverse que l'évolution rapide est quelque chose qui a évolué indépendamment chez les oiseaux".

Quant à l'ancêtre commun aux oiseaux, dinosaures et crocodiles, l'archosaure, les chercheurs ont pu reconstituer la moitié de son génome. Et pas question de retrouver des traces pour comparer : "Il n'y a aucun endroit sur cette terre, pas de rocher dans lequel vous pourrez regarder, pas d'os, rien, où vous pourriez obtenir son ADN", explique Ed Green, de l'université de Santa Cruz (Californie), co-auteur de l'étude. "Ce n'est juste pas possible. L'ADN ne survit pas aussi longtemps". En revanche, la biologie apporte des réponses, une sorte d'archéologie de l'évolution...

... le poulet et la dinde aussi

La seconde étude (publiée dans BMC Genomics) qui m'a particulièrement intrigué concerne les poulets et les dindes. Ils auraient en effet connu moins de changements génétiques que les autres oiseaux, ce qui les rend plus proches de leur ancêtre, que l'on pense être un dinosaure à plumes.

Darren Griffin, professeur à l'école de biosciences de l'université de Kent (Grande-Bretagne), co-auteur de l'étude, explique que "les génomes des oiseaux sont caractéristiques par le fait qu'ils ont beaucoup plus de petits microchromosomes que n'importe quel autre groupe de vertébrés". Une caractéristique que les chercheurs pensent que l'ancêtre dinosaure des oiseaux devait partager. Quand au poulet, il serait celui dont les chromosomes sont le plus globalement similaires à ceux de son ancêtre dinosaure...

Se dire que le crocodile et la dinde de Noël ne sont pas si éloignés que cela ouvre des perspectives gastronomiques plutôt bizarres. Sans aller jusqu'à déguster un rôti de dinosaure, avoir de l'alligator au menu (de manière toute théorique, bien sûr) ne me semble pas aussi appétissant qu'un bon poulet rôti.

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