Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Max|mum-leterrarium

St-Pierre: Le braconnier de la tortue Lili s'en sort avec 140 heures de TIG

Messages recommandés

Toute l’île a vu les images pathétiques de Lili, cette jeune tortue harponnée par un Saint-Pierrois. Une tortue tirée d’affaire sauf qu’elle ne retrouvera jamais la pleine mer : borgne, elle est devenue proie trop facile pour les prédateurs de toute sorte.

Ce matin était jugé R.-E., 18 ans à peine, auteur de ce coup de harpon désastreux.

R.-E. est pêcheur sous-marin de métier. Au sein d’une famille nombreuse et humble, où le père ne travaille pas, il est le seul, avec une maman femme de service, à rapporter à manger. Mince, presque gracile, timide, il ne manque certes pas de courage, pêchant au-delà de la barrière de corail, seul, malgré les dangers que l’on sait

Ce 21 septembre 2014, les baigneurs de Saint-Pierre le voient sortir de l’eau avec une tortue juvénile (moins d’un mètre) la flèche du harpon encore fichée dans la tête de l’animal.

Les baigneurs savent que la tortue est espèce protégée et prennent le pêcheur à partie. Peu désireux de se colleter à eux, il s’enfuit, abandonnant proie et fusil. La police aura vite fait de lui mettre la main au collet.

A la barre, le jeune braconnier, sans avocat, ne dispose que d’un système de défense très limité. Juste quelques propos, plutôt des phrases d’une simplicité effarante qui n’expliquent rien et ne convainquent pas grand-monde.

"Je ne savais pas que la pêche à la tortue était interdite. J’ai confondu la tortue avec un congre. Maman m’avait dit qu’autrefois, elle faisait des caris de tortue ; je croyais donc qu’on avait le droit". Et c’est tout.

"Difficile de confondre une tortue et un congre", insinue la présidente Peinaud. "C’est la première fois que j’en voyais une", répond-il piteusement en baissant la tête.

On sait que si Lili, animal d’eaux libres, vivra jusqu’au bout en bassin fermé. Mais elle a été sauvée par les enthousiastes de Kélonia. La ferme de Saint-Leu n’a d’ailleurs pas souhaité porter plainte et se propose même d’intégrer le jeune braconnier à ses équipes pour une formation adéquate et une sérieuse prise de conscience.

Plusieurs circonstances ont fait que la procureur Tanguy a prononcé un réquisitoire très modéré : la pêche sous-marine est un métier difficile et dangereux ; la famille est plus que modeste ; le jeune braconnier, pêcheur connu dans le sud, sans casier judiciaire, semble regretter sincèrement son méfait.

Il écope donc d’une peine de 140 heures de TIG (travail d’intérêt général).

Tous, dans le prétoire, se rendaient cependant bien compte que les interdictions nombreuses ne résoudront jamais la question du braconnage. Question de survie économique… sans oublier la petite poussée d’adrénaline. Les défenseurs de la nature se feront encore longtemps du mouron.

Source

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...