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Max|mum-leterrarium

PRISON AVEC SURSIS REQUISE CONTRE LES BRACONNIERS

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La quantité saisie par les douanes, 93 kilos, laisse penser que les braconniers avaient de nombreux clients. Outre une peine d’amende et de prison avec sursis, ils encourent la confiscation des biens ayant servi au transport de la viande. (archives Douanes)
Le ministère public a requis 8 mois de prison avec sursis, hier, contre un marin poursuivi pour avoir été trouvé en possession de 93 kg de viande de tortue verte, espèce protégée par la convention de Washington, mais toujours très prisée pour sa chair en Polynésie française.
Douze mois de prison avec sursis ont aussi été requis contre un comparse qui gardait pour son compte, dans son congélateur, une partie de la marchandise. Une peine plus sévère, car des sachets contenant des résidus d’ice avaient été découverts en sa possession en marge de cette enquête des douanes. Les deux hommes sont également sous la menace d’une amende de 500 000 F chacun, à laquelle viendra s’ajouter l’amende douanière, 246 500 F pour le premier, 218 250 F pour le second. Une amende calculée sur la base de 5 000 F le kilo de tortue, soit la valeur de la marchandise à la revente sur la grille de lecture des douanes. Le véhicule du marin ayant servi à transporter la marchandise pourrait enfin être saisi. Le tribunal a mis sa décision en délibéré. Le jugement sera rendu le 3 mars.
Tout a commencé le 14 novembre dernier par un contrôle inopiné des douanes à la sortie du port de Papeete. Les agents découvrent dans un pick-up une importante quantité de viande de tortue, environ 40 kg. Les perquisitions au domicile du marin, originaire de Papara et qui revenait d’une mission aux Tuamotu, permettent de découvrir 8 kg supplémentaires de viande congelée dans des sacs plastiques.
L’enquête des douaniers s’achèvera à Paea, au domicile de l’ami venu le chercher au port, chez qui sera découverte la quarantaine de kilos de tortue découpée complétant la prise.
“C’est la première fois que je tue une tortue, je n’en ai jamais revendue, j’ai un salaire plus que confortable, je n’ai pas besoin de cela pour vivre”, a juré le marin aux juges. “C’était pour ma consommation privée, en prévision des fêtes de fin d’année”, ajoute le prévenu qui avait reconnu devant les douanes avoir pêché et conditionné l’animal “à l’abri des regards sur un îlot des Tuamotu”, sachant “que c’était interdit”. L’homme avait ensuite profité du chargement de la goélette pour dissimuler la viande “au milieu de sacs de gravier” sur le trajet retour à Tahiti. Son acolyte a juré qu’il ignorait que son collègue débarquerait au port avec ce type de marchandise, tout comme il ignorait que les sacs congelés et fermés qu’il gardait pour son compte contenaient de la tortue et pas du poisson.
Le parquet a insisté sur la quantité de viande saisie, près de 100 kg, “une prise importante”. Rappelant que certains Polynésiens étaient encore prêts à dépenser jusqu’à 9 000 F le kilo de viande de tortue, espèce pourtant protégée, le ministère public a insisté sur “la nécessité de sanctionner sévèrement ceux qui en font le trafic”. Me Robin Quinquis, l’avocat du marin pêcheur de tortue, principal prévenu dans ce dossier, a, pour sa part, invité le tribunal à ne pas faire l’amalgame entre un acte “isolé”, “culturel”, “sur un atoll que je mets quiconque au défi de placer sur une carte aux Tuamotu, avec zéro habitants pour 300 tortues”, et ces tortues régulièrement piquées au large par les pêcheurs. Réponse le 3 mars.

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