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Billet de Johanne Vaillancourt: Coco et la légion

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Invité
Et si nous déculpabilisions d'avoir des réfractaires aux extrudés ? Wink


La puissance de l’armée aviaire

Encore aujourd’hui, Coco semble d’exécrable humeur à l’heure du dîner. Il quémande de manière outrancière (lire, il crie à tue-tête), engouffre sa patte dans son écuelle, prend une grosse poignée de sa moulée, vous regarde droit dans les yeux et, d’un geste leste, laisse tomber son butin tout droit sur le plancher… puis, il vous fusille du regard encore une fois, re-sonne le tocsin un bon coup, et recommence son manège… En deux temps trois mouvements, le repas du légionnaire Coco se retrouve sur le sol sous le regard des deux centurions (vous) complètement hébétés… Zut alors, me dites-vous, depuis quelque temps, il nous refait le coup à chaque repas… ce n’est plus possible, dorénavant il mangera à la caserne (sa cage)…

Voilà l’harangue (discours réprobateur et ennuyeux) que me servent la plupart de mes clients à qui on a conseillé de changer l’ordinaire de Coco par une nourriture dont on nous vante les mérites, une «alimentation qui serait complète pour les perroquets [sic] ».

Pôvre légionnaire Coco (à lire : Coco et la légion), depuis que ses primipilaires ont décidé de le convertir aux extrudés, il proteste avec véhémence à la certitude qu’on cherche à l’enrôler de force dans les puissantes armées aviaires des perroquets captifs… pouah…!

Il est là, lui, face à son brouet (moulée) sans saveur – toujours le même du jentaculum (petit dej) à la cena (repas du soir), alors que les officiers se délectent d’un délicieux gigot avec petites pommes de terre rissolées et divan de brocoli, le tout nappé d’une de ces sauces à vous faire succomber aux péchés de gourmandise et de luxure concomitamment … Ça a fait un temps, se résignant dans le fol espoir que l’excursus ne serait que temporaire… Maintenant, assez c’est assez… il s’indigne, renâcle et réclame dorénavant son prima mensa de grade supérieur!

L’histoire est ressassée et usuelle, mais encore bien trop répandue… Il est vrai que certains psitta-légionnaires acceptent et parfois même, vont jusqu’à se régaler de ces moulées commerciales. Mais si votre triaire semble résister et que son humeur commence à ressembler à celle des antiques cohortes romaines, dites-vous bien (ici on déculpabilise) qu’il est admis depuis pas mal de temps déjà que la moulée (extrudés) ne s’apparente, ni de loin et ni de près, à une alimentation complète, loin de là, et que ses avantages (pour vous – moins de dégâts) ne compensent pas les désavantages pour Coco (saveur fade et drabe – repas ennuyant et pas du tout stimulant).

*La dernière fois où on a tenté le coup de servir un repas de moulée à notre petite cohorte, le temps dire ouf…, la garde prétorienne (troupe d’élite de la tribu volatile) s’est dressée devant moi en phalange hoplitique, la comitatus (l’armée mobile) s’en est prise à l’arrière garde (Philippe) et la 2ième manipule secondée de la 1ière centurie a réglé le cas des augets d’extrudés soigneusement disposés à leur intention, nous laissant tels de pauvres laeti (personnes épargnées par la légion après leur défaite) à ramasser les dévastations du champ de bataille… La légion aviaire à laquelle on ose servir une pecumia contrariante est définitivement très puissante….

Un bon repas pour nos perroquets doit se présenter riche en stimulations et petits défis, ce qui veut dire que le temps alloué au repas principal devrait durer minimalement entre 15 et 20 minutes à partir du moment où il est servi. Le lunch doit bien évidemment être savoureux à considérer (couleurs et formes) et à déguster, il doit comporter plusieurs choix pour notre cadet : fruits – légumes – légumineuses - céréales et protéines (à lire : Dis-moi ce que tu manges… ). - il doit faire travailler l’imagination ainsi que les pattes et le bec de Coco (c’est quand c’est trop facile et accessible que ça devient morne – à lire : Se nourrir, ça tient son perroquet occupé). Et finalement, le repas doit être convivial, le miles gregarius a horreur de becqueter tout seul; il aime la compagnie des siens, être entouré de sa legio, surtout lorsqu’il est question d’une activité aussi sociale que le moment du repas.

Alors, si vous ne voulez pas faire de votre petit chéri un fantassin de l’armée aviaire, soyez imaginatif et créatif dans l’élaboration de ses repas et croyez-moi, il désertera vite la légion pour redevenir ipso facto le petit chouchou à sa maman (ou papa)… Un peu de couleur et de saveur n’ont jamais fait de mal à son perroquet….


Par Johanne Vaillancourt .

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C'est noté ! Les extrudés vont commencer à se faire rares, je crois, dans la gamelle de Paco...

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cheerscheerscheers ipitpithourra ! D'accord ,d'accord ,vive la diversité ,les couleurs ,les formes ,l'envie ,la tentation,bref tout se que j'aime et mon Cocodamour aussi !

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