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philippe marting

Préparation d'un lévrier Irlandais en vue des épreuves de coursing

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Bonjour à tous,
Avant de vous parler d'une manière générale de l'irishwolfhound, voici un petit post que j'ai écrit sur l'entraînement d'un lévrier Irlandais en vue de sa participation aux épreuves de poursuite à vue sur leurre. Il pourra peut-être aussi intéresser les autres possesseurs de lévriers qui pratiquent cette discipline. Tout en prenant garde que ce que je développe n'est inspiré d' aucun autre support déjà écrit et que je suis novice dans cette discipline.

L’entraînement d’un Irish wolfhound :



Lorsque j’ai cherché à entraîner Eleven en vue de la pratique de courses officielles, les réponses à mes questions restaient évasives et contradictoires.

Devant si peu d’informations probantes, j’ai décidé de me référer à mon vécu .

Bien que le capital génétique d’un chien détermine les caractéristiques structurelles et métaboliques propres à chaque individu, le fait de le préparer physiquement permet de moduler certaines de ces caractéristiques en vue d’améliorer les performances.

L’entraînement est simplement la pratique régulière d’un certain type d’exercices pendant une certaine période. Son évaluation doit permettre de vérifier que l’intensité, la durée et la fréquence sont toutes trois adaptées d’une part au niveau de performance recherché et d’autre part qu’il entre bien dans le cadre final de l’exercice auquel le chien va se soumettre. Le mode opératoire consiste donc à arriver à faire pratiquer un travail en surcharge afin que les systèmes entrainés (ex : les muscles, les fonctions cardiovasculaires, volume et fréquence pulmonaire etc.) en vue d’une amélioration probante. Lorsqu’un palier est atteint, après une phase d’adaptation nécessaire de l’organisme, on peut encore augmenter le niveau de l’entraînement et de la condition physique : l’intensité et la durée peuvent être augmentées afin d’obtenir une amélioration supplémentaire.

Bien que d’un point de vue fonctionnel, l’exercice physique en pvl est à classer dans le sprint qui est une activité physique de très forte intensité pouvant être exercée pendant plus ou moins trois minutes, la préparation d’un lévrier destiné à la course s’exerce par un travail d’endurance ,qui doit être appliqué de manière progressive afin que l’organisme et les systèmes entrainés s’adaptent graduellement à la somme du travail fourni.

Pour ce faire, il n’y a pas de méthodes prédéfinies, selon les personnes ayant une grande expérience, les longues promenades seraient la meilleure préparation.

Certaines personnes accompagnent leur chien en vélo en gardant une vitesse constante.

On m’a conseillé aussi de me placer sur un terrain en forte pente, un maître placé en haut l’autre en bas et à tour de rôle d’appeler alternativement pour que le chien monte et descende la côte.

Je sens les réactions qui fusent dans vos esprits et je peux les comprendre en m’y associant.



J’ai utilisé le terme « travail » mais il ne faut surtout pas perdre de vue que nos chiens ne sont pas des engins mécaniques que l’on peut pousser dans des conditions extrêmes et remplacer les pièces défectueuses en cas de casse du moteur.

Soumettre un chien à des séances de commando pour tenter d’en faire un avion de chasse n’est pas respecter l’animal que nous aimons tant. Si nous faisons pratiquer la pvl à nos chiens, c’est avant tout pour leur permettre d’exprimer à la fois leur trop plein d’énergie et de se régaler du plaisir qui est le leur. C’est aussi une façon de leur permettre d’être en meilleure forme physique et psychique qu’un sujet sédentaire. Je reste persuadé aussi sans pouvoir apporter de preuves tangibles que c’est un plus pour l’amélioration du futur de la race au niveau de la santé et de permettre à nos lévriers de conserver leurs particularités cynégétiques.

J’ajouterais aussi que la pvl peut se pratiquer au coup par coup et ne doit pas s’entrevoir nécessairement dans le but de faire des courses mais simplement que nos chiens pratiquent une activité ludique, sans avoir besoin de préparation spécifique, hormis une hygiène de vie dans la normalité, à savoir des promenades journalières.

Ce paragraphe pour dire que si je suis presque ‘’ à fond dedans ‘’ (tout en étant novice) j’ai bien conscience qu’il faut être très attentif à ne pas verser dans l’excès dans un but de recherche évident de résultat pour en tirer une satisfaction toute personnelle et malsaine au détriment de l’intégrité physique d’un chien. Car il ne faut pas oublier que c’est lui qui fournit les efforts sur le terrain.

Dans le premier exemple cité (longues promenades), je pense qu’effectivement c’est sûrement une manière accessible à tous pour que les chiens acquièrent une base solide au niveau musculaire et cardiovasculaire. C’est par ailleurs la seule manière de procéder avec un jeune sujet pour obtenir un développement harmonieux sans risquer un traumatisme articulaire. Il reste à définir le temps ou la distance parcourue en fonction de la solidité des aplombs qui peuvent variés d’un sujet à un autre.

Pour les deux autres (vélo, aller retour en fort dénivelé), je suis un peu circonspect, surtout pour la seconde. Nos chiens ne sont pas des yoyos.

Le meilleur entraînement lorsque l’on possède plusieurs chiens est leur débauche d’efforts lorsqu’ils jouent et se poursuivent entre eux dans un espace libre et vaste car ils travaillent à la fois la résistance et l’endurance tout en développant leurs qualités de poursuiveurs. Le must étant de posséder un chien plus rapide que l’autre comme un Irish et un Whippet. Il est certain que le fait qu’un Irish qui court derrière un vrai gibier constitue pour lui un bon entraînement (mais je déplorerais la mise à mort du gibier)

Avec Eleven j’ai opté pour la course à pied en forêt. Pourquoi la course que le vtt. Car il est important de juger de l’état de forme et de fatigue de son chien qui peut varier d’un jour à l’autre en fonction de différents paramètres tels que la température extérieure ou la plus ou moins forte déclivité du terrain. Lorsque je cours avec elle, je suis plus réceptif à ses réactions et de plus je me rends compte de l’effort fournit, le subissant moi aussi. Je change très souvent de parcours pour qu’elle puisse découvrir un nouvel environnement afin qu’elle ne se lasse pas et que ces kilomètres parcourus ne revêtent un caractère astreignant. De plus, lors de nos sorties elle est libre de laisse, ce qui lui permet de fouiner à son gré et parfois de devoir galoper à pleine charge pour me rattraper car moi je continue inéluctablement mon chemin. Cette technique permet qu’elle travaille son endurance par le nombre de kilomètres parcourus et sa résistance lorsqu’elle déboule à pleine vitesse pour me rejoindre. Je n’ai rien inventé, cette technique s’appelle interval training et permet entre autre d’améliorer l’efficience des fonctions cardiovasculaires en mode aérobie (énergie générée grâce à l’oxygène de l’air via la respiration) comme en mode anaérobie (énergie métabolisée en dette d’oxygène)

Bref, ce mode d’entraînement ou ses dérivés (intermittent, fractionné) permet en outre :



L’amélioration des performances physiques : la capacité de reproduire plusieurs actions explosives, c’est fréquent en pvl comme en mode de chasse réelle où le gibier peut prendre des changements de direction aigus alors que les chiens arrivent à pleine charge.



Pour l’amélioration de la capacité de récupération :

En pvl on peut régulièrement observer des lévriers qui brillent le matin et qui lors de la deuxième course sont totalement insipides. C’est la différence entre les chiens entrainés et ceux qui ne le sont pas.





Pour l’amélioration d’une meilleure tolérance mentale à la fatigue :

Sur des parcours très longs ( Oirschot officiellement 1000M officieusement 1300M) ou très sélectifs, des chiens très motivés au départ ont abandonnés. Une meilleure tolérance à la fatigue permet au chien de garder plus de lucidité et d’éviter des erreurs tactiques.



Pour terminer, l’entraînement en endurance par sa fréquence renforce la musculature et combiné avec un échauffement correct limite les risques de blessures.



Concernant l’entraînement en résistance, c’est derrière le leurre qu’il se fait, dans un club de pvl . Il me semble très important de bien échauffer son chien en lui faisant parcourir au minimum 400m au trot maximum, à bonne allure. Je pratique aussi des étirements sur les membres antérieurs et postérieurs et aussi un massage sur toute la région lombaire. La méthode que j'utilise pour effectuer une séance portant sur le développement de la résistance est celle-ci:

J’utilise le vtt pour faire un parcours à vive allure sur une distance de un kilomètre cinq cent, la topographie du terrain étant faite de montées et de descentes, je n’ai guère d’énergie à déployer pour aller très vite puisque je profite de l’inertie acquise dans les descentes, inutile de dire qu’Eleven est au maximum de ce qu’elle peut donner mais n’est jamais à plus de dix mètres en arrière. Pour égayer ce post :une anecdote qui s'est bien terminée pour ma pauvre carcasse. Elle m’a déjà dépassée,alors que je jetais un coup d’œil en arrière lorsqu’une souche scélérate m’a envoyé trois mètres en contrebas en demi comas mais en bon Irishwolfhound, devant ma semi abolition de conscience c’est avec une lèche sur la figure qu’elle m’a rappelée à la réalité l’air de dire " Alors mon gars t’abandonne ! " (Un peu d’humour dans ce message long et ennuyeux)

Je le fais très rarement, juste pour voir son état de forme afin de voir si nous travaillons dans le bon sens, de plus on ne peut s’imaginer quel est le coût énergétique d’une course et les altérations physiques et physiologiques très aigües pendant et après la course ainsi que le temps de revalidation nécessaire à un retour à la normale. N’ayez crainte, je vous épargne ce chapitre (ouf !)



Pour enfin terminer, sur la sur la préparation physique d’Eleven.

Il faut savoir que j’ai poussé intensivement sa préparation, intentionnellement je n’ai pas parlé des fréquences et des très longues distances qu’elle a parcourues. Non pas que je veuille garder cela pour moi mais parce que je ne veux pas faire des émules. En effet, j’ai travaillé sur le fil du rasoir. Eleven a beaucoup donné, à fait de nombreuses courses cette année, beaucoup de victoires à la clé c’est vrai mais il est très facile de brûler un chien et d’annihiler son potentiel pour le futur. Actuellement, elle est au repos, pas d’entraînement simplement de gentilles ballades pour son bien-être psychique.

Pour les personnes qui désirent initier leur chien en pvl, voici ce qu’il faut retenir :

L’excès est l’ennemi du bien. Les personnes qui connaissent bien la pvl préconisent :

Ne pas trop entraîner, les ballades suffisent (pour garder l’influx nerveux)

Ne pas trop faire de course à échéance rapprochée (pour garder l’envie et la motivation intacte)

Savoir mettre son chien au repos lorsque c’est nécessaire, un chien est comme un sportif avec des pics de forme mais ne peux pas être au top sur une longue saison.



Pour vraiment terminer, j’aimerais m’excuser auprès de Tony pour mon manque de réactivité mais j’ai eu beaucoup d’occupations ces derniers temps, même si cela ne m’a pas empêché de m’accorder quelques minutes pour visionner le forum. Je vais m'atteler maintenant à vous parler de ce lévrier merveilleux , même s'il est le moins lévrier des lévriers





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Voila un texte super intéressant
Merci pour ce partage Philippe
Je vais le lire et le relire

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Philippe tu n'a pas besoin de faire des excuses, on peut comprendre.
Je suis heureux de découvrir ta passion pour l'IRSH. Je suis également heureux d'avoir eu avec toi ces longues discussions au sujet de notre passion, de nos lévriers et de leurs courses .
J'espère que nous en auront encore beaucoup.
J'ai découvert également le sens de ta volonté, de ton auto critique sur la spécificité de ta race. Continue, t'es dans le bon, mais n'oublie jamais que l'important est de participer tout atteignant ses objectifs et que la carrière sportive d'un chien est très courte. Personne ne détient le secret de la réussite, ce serait un peu trop facile, tu ne trouve pas?
Ce qui est passionnant pour moi est le rapport que l'on construit peu à peu sur de bonnes bases afin de nous permettre de trouver et d'essayer de mettre au point des techniques adaptées au chien et au maître. Nous attendons avec impatience la suite de ce partage sur l'IRISHWOLFHOUND. Merci d'avance

Barzoïement vôtre Tony

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Philippe, super intéressant et j'aime bien ta conclusion pour la PVL

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