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Jean Marie01

perroquet en fuite à ALBERTVILLE

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Avec l'autorisation d'Isa

Sujet: JHAYA en fuite à ALBERTVILLE
je trouve l'article génial je n'ai pas oser le mettre sur le forum comme ça vient d'un autre


LUNDI 12 juillet ,

13h00 aux alentours de la zone du Chiriac à côté de Gily sur Isère à Albertville....
il fait 38 degrés, on sort de table mais tous les magasins où je dois récupérer mes courses sont bouclés jusqu'à 14h00 alors nous décidons de nous mettre à l'abri du soleil avec JHAYA....Eric gare le VIANO dans une contre allée en herbe au bord d'un lac bordé par un bois.

JHAYA a très chaud, il sort sa langue comme un chien et refuse de boire. Enervé par la chaleur, j'essaie de le rafraichir comme je peux.

Après moultes hésitations et comme l'imbécile heureuse que je suis , je me décide à le sortir du Viano....Il fait vraiment trop chaud. moi j'ai du mal à tenir avec mon ventre, je me sens pas très en forme.

Eric me suggère alors de sortir le grand duvet pour nous y installer avec l'oiseau mais quand je sors l'oiseau, il me regarde un un air désapprobateur : "t'es sure que c'est une bonne idée???......Je sais qu'il ne vole plus guère mais quand même, tu es la première à dire qu'il peut ressourcer sur une longue distance alors attention !!!"

Consciente du danger puisque JHAYA a fugué une 1ère fois en juin, je me dis que je ne le quitterais pas des yeux.

Je sortais donc mon JHAYA très curieux de l'environnement sympathique qu'il voyait depuis son siège arrière....Je le posais sur le duvet près de Eric qui voulait se reposer après 4 jours de route entre Paris, la bourgogne et les Alpes. Le projet c'est de monter à la station des Saisies pour voir passer le Tour de France le 13 juillet aux Saisies, juste sous les fenêtres de notre appartement qu'on s'apprête à mettre en vente car nous n'avons plus le temps de le gérer....

Allongés sur le duvet avec notre plumeau, on admirait le lac et JHAYA tordait sa tête pour mieux prêter attention au chant des oiseaux du ciel perchés dans les arbres ; intrigué, son oeil semblait se fermer et s'ouvrir comme le diaphragme d'un appareil photo....Son côté sauvage m'effrayait.

JHAYA fit le tour du duvet pour voir son papa et mangea de l'herbe puis essaya d'escalader sa jambe mais là, Eric surpris dans son sommeil cria un coup en soulevant sa jambe et l'oiseau qui y était perché en décolla comme une trombe. Il s'envola sous nos yeux, traversa le lac et prit de l'altitude pour atteindre le bois d'en face sans qu'on puisse déterminer s'il avait traversé le bois ou s'il y avait trouvé un arbre pour se poser. Moi, abasourdie, je me cramponnais à mon homme pour ne pas crier mais j'hurlais en lui répétant ;"Oh mon Dieu, mon JHAYA, mon JHAYA !!! Oh mon Dieu je ne le retrouverais jamais !!"....
Ni une ni deux, la chasse au perroquet avait commencé autour du lac dans la direction qu'avait emprunté le plumeau.

Eric m'interdit de bouger à cause du bébé que je porte : "tu ne bouges pas, tu m'attends, je reviendrais avec lui". Sur ce il commença à s'éloigner pour faire le tour du Lac et rejoindre notre oiseau. Moi, incapable d'assister à la scène sans bouger, je pliais bagages et laissais le Viano sur place pour me mettre en route dans le sens opposé afin de rejoindre Eric par l'autre côté du Lac. La chaleur était de plus en plus écrasante et je suais de toutes parts et transpirais d'angoisse et de peur.

Nous le cherchâmes 4 heures durant dans le bois et dans la clairière qui la bordait ce bois. Nous ratissâmes tout le verger qui bordait le bois et les champs de maïs qui entourait et ceinturait tout le paysage.....La zone de recherche était immense !
4 heures à écouter la nature et cette autoroute qui m'empêchait d'entendre mon oiseau!! nous faisions tous les deux le sifflet de ralliement que JHAYA connait bien puis on enchainait sur son répertoire avec les "coeu-coeur bisous, amour, petit coco, ah bon .....", Bref tout y passait dans l'espoir d'entendre une réponse qui nous permettrait de le localiser .....Mais en vain.

Epuisée par 4 heures de marche dans les herbes et le bois, j'allais à l'hôtel restaurant qui jouxtait le bois pour y demander de l'eau et y chercher un peu de fraicheur. Je me sentais mal. Eric lui, imperturbable et bien décidé à retrouver JHAYA pour éviter une fausse couche de sa femme continuait à s'enfoncer dans les champs pour aller y chercher dans le bois qui était à 900 mètres du premier.....Dingue !

quant à moi, je signalais la disparition de JHAYA le Gris à la queue rouge et donnais mon numéro de téléphone. Ils me donnèrent de l'eau et je repartais en recherche après avoir pris une boisson frappée pour Eric qui en bavait comme un Russe.

De retour dans la clairière, je rejoignais Eric qui avait sa tête des mauvais jours et je lui dis ; " c'est mort, on ne le retrouvera pas, c'est pas normal qu'on ne puisse même pas le localiser à la voix.....Je m'agenouillais en sol me confondant en prières et incantations quand un homme surgit dans la clairière. Me voyant sur le sol et en larmes, il fit mine de ne pas vouloir nous déranger croyant à une querelle d'amoureux puis un
sifflement brisa le silence tout relatif de la nature bruissante de vent :" je dis à Eric " tu as entendu ??? tu as entendu, c'est JHAYA, ça, c''est la voix de JHAYA, c'est sûr il est là. puis Eric interpela énergiquement le promeneur et lui demanda si c'est lui qui avait sifflé : le type, interloqué, lui rétorqua : "non, je n'ai pas sifflé Monsieur, il y a un problème ??" Je lui expliquais que nous avions perdu notre Gris du Gabon et lui demandais de rester vigilant....IL répondit qu'il regarderait dans les arbres en repartant puis disparut en nous souhaitant bon courage.

Ravigotée par ce cri de mon oiseau que j'aurais reconnu entre mille, je balayais des yeux l'orée du bois que j'avais scruté 100 fois en 4h00. Il est là, c'est sur il est là. "Ce soir, on campera ici" disais-je à Eric. Oui je veux dormir là car il est là. A peine ma phrase terminée que mon regard s'attardait entre deux peupliers ....Les arbres bougeaient ployant sous le vent et du rouge stoppa net mon regard : c'était JHAYA qui était là sous mes yeux depuis 4h30 sans que nous ne puissions le voir tellement il se fondait impeccablement dans cette nature. Stupéfaite de cette découverte, je m'écriais ;" oh mon dieu, il est là, chéri il est là !! c'est mon fils il est là !!! agenouillée au sol encore une fois par l'émotion, Eric m'aida à me relever pour me rassurer et me dit :" maintenant que tu l'as trouvé, t'inquiètes pas on va mettre la main dessus. JHAYA ne bougeait pas et fit un bisou à ma demande....J'étais folle.

3/4 d'heures plus tard, JHAYA etait toujours dans ce peuplier et malgré toutes nos supplications ne semblait pas décidé à descendre. Pour lui papa et maman étaient là et c'etait comme un jeu....Pas inquiet du tout pour son sort, il mâchonnait des écorces en nous observant et Eric pestait qu'il ne puisse l'atteindre : 15 à 20 mètres au bas mot le séparaient du sol. Le trouver c'etait bien mais comment le faire descendre. Eric pas démonté appela les Pompiers mais le type au bout du fil lui répondit ; "non mais vous croyez que'on a que ça à faire ?? sauver des animaux ou des perroquets perchés dans les arbres ?? Une intervention de pompiers pour sauver un chat,ça c'est des légendes monsieur, débrouillez vous"......Eric lui répondit, ok, je me débrouillerais sans vous.

10 minutes plus tard, il alla fouiller dans la voiture et en rapporta des sangles :l'oiseau toujours immobile nous fixait penché sur sa branche.....Sous le peuplier où était perché JHAYA, il défricha un périmètre afin d' escalader cet arbre mais en vain.

nous étions impuissants. 10 minutes plus tard, Eric qui commençait à perdre patience me dit ; "tu bouges pas je reviens et tu ne le quittes pas des yeux ce connard, je vais trouver la solution" et il disparut avec la voiture dans la clairière.

26 minutes passèrent et je restais allongée à l'orée du bois au pied de ce peuplier géant qui agitait ses feuilles et mon JHAYA. Les yeux rivés sur le volatile, je me demandais comment nous allions le sortir de ce mauvais pas quand soudain, un engin de forestier fit son entrée dans la clairière ; "merde me dis-je je suis seule avec des gars de l'ONF!!, merde et merde !! ". Mais en même moment je reconnus mon homme aux commandes d'une nacelle dont le bras télescopique était replié sur l'arrière du véhicule: purée !! Eric était trop incroyable !! Habitué à piloter avions ou cars en engins de chantier, il se pointait comme une fleur avec sa nacelle en me disant " bas voilà ma chérie on les emmerde les pompiers, on va le choper nous mêmes !!
En deux coups de cuillère à pot, l'engin était stationné et en position pour le levage de la nacelle sous les yeux de JHAYA qui savait très bien qu'on allait le chercher. je lui dis alors ; "tu sais JHAYA, papa vient te chercher" et JHAYA de répondre "ah bon ?? !!!!!" .....J'en aurais pleuré !

Après deux tentatives pour approcher le plumeau, il fallut changer l'engin de place car le bras télescopique n'atteignait pas la hauteur de JHAYA....La 3 ème tentative fut pleine d'émotions : Eric s'installa dans la nacelle avec une branche assez longue et la cage de transport du piaf puis s'éleva en écartant les branches qui lui barraient la route.....Tout était très vert et très touffu, c'était la jungle ! JHAYA, toujours immobile se penchait sur sa branche pour observer son papa et se montra à peine étonné de l'entreprise de son papa qui ne reculait devant rien décidément. Moi je restais au sol les mains en prière comme pour conjurer le sort....3 minutes plus tard,l'oiseau montait sur la branche que son papa lui présentait et déposé sur la nacelle, l'oiseau ne bougea pas. Eric s'en empara d'un coup et le mit en cage pour le sécuriser en s'écriant ; " ma Chérie, ça y est, je l'ai , je l'ai ce satané piaf !!". Il redescendit au sol avec le plumeau qui s'énervait dans sa cage.

En deux minutes, on avait plié bagages et tout rangé dans la nacelle pour la rendre et récupérer notre voiture....De retour chez l'équipementier LAHO qui nous avait prêté la nacelle, Eric dit au type ; " voilà c'est fait, je vous avais dit qu'il ne me fallait pas plus d'une heure pour faire ce que j'avais à faire....."; et le type de répondre ;" mais qu'est ce que vous aviez à faire si rapidement et si près d'ici ???": Eric lui répliqua avec un sourire ; " sauver ma femme qui attend un enfant d'une dépression et récupérer le perroquet perdu dans le bois dont le perte aurait causé cette dépression."


Nous repartîmes heureux avec notre JHAYA à bord, la famille réunie pouvait reprendre la route.




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cheers Waah quelle magnifique histoire ,longue vie à Jhaya et plein de bonnes choses à ses maîtres !

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Invité
oui c'est vrai super bien raconté... mais suis moins enthousiaste que vous sur ce coup là.. un peu inconscients les loustics d'avoir laissé leur grisou sans harnais, tout en racontant qu'il avait déjà fugué..... pfff..

ils ont eu de la chance que tout se soit bien terminé.

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Très jolie histoire, super bien racontée! surtout qui finit bien! mais dommage que les maîtres soient tellement inconscients! Espérons que ça leur serve de leçon!

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Très joliment raconté, mais je suis d'accord avec mumu, un perroquet on ne le lache pas sans harnais sans rien, qu'il ai déjà
fugué ou non, il y a une première fois à tout.

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