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Toufou

Education- L'enfant et le chien

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I-Les gestes à apprendre à l’enfant


II-Enfant et chien : deux êtres très différents
Le développement de l’enfant comme du chien se déroule de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte. Mais les choses évoluent de manières bien différentes pour l’un et l’autre. Selon que l’on se place du côté de l’enfant ou du côté du chien, la vision des choses varie grandement.

Comment L’enfant voit le chien Comment Le chien voit l’enfant
le bébé
une impression visuelle comme un chiot
le petit enfant (1 an et demi)
un gros nounours qui bouge, fait du bruit quand on tire dessus
un dangereux petit monstre
le jeune enfant (3 ans)
parfois un ami et parfois un rival, selon les circonstances
un compagnon de nid qui a droit à un statut très large
l’enfant à partir de 7 ans
un ami dont on commence à s’occuper et dont on découvre le comportement
il est le plus bas dans la hiérarchie familiale
l’adolescent
le chien est parfois « oublié » ; c’est aussi le compagnon silencieux, l’auditeur qui ne juge pas, ne critique pas...
un concurrent possible dans la hiérarchie familiale

III-Etablir la communication
Pour que l’enfant et le chien vivent en bonne intelligence, il est indispensable de les contrôler mais aussi d’apprendre à chacun comment communiquer avec l’autre.
Mais qui dit communication implique inévitablement aptitude à comprendre ce que l’autre exprime, à décoder le langage de son interlocuteur. Et ceci n’est pas évident ni donné à tout le monde.


IV-Un âge pour tout
Le véritable apprentissage de la communication ne pourra commencer qu’avec un enfant d’environ 3 ans. Avant cet âge, ce sera donc aux parents ou aux personnes responsables de l’enfant qu’il incombera de prendre toutes les précautions nécessaires à la bonne relation enfant – animal.

1-1er âge (0 à 7 mois environ)
Au début de cette période, le chien n’existe quasi pas pour l’enfant qui est dans son berceau ou son couffin et développe ses sens, s’ouvrant au monde qui l’entoure. La seule manifestation de la présence du chien sera le bruit du à d’éventuels aboiements.
La prévention dépendra donc essentiellement des parents.
A partir du moment où il se trouve dans un cosy/relax, l’enfant perçoit le monde différemment. Lorsque l’animal s’approche, il va essayer de le toucher et va découvrir la texture de ce matériau chaud et doux qui, ô miracle, bouge ! Ici aussi, la prévention viendra essentiellement de l’entourage qui interviendra pour que l’enfant ne s’agrippe pas trop fermement à l’animal et ne lui fasse pas mal.

2-Entre 7 et 12 mois
L’enfant « explore » l’animal comme le reste de son environnement, met ses doigts dans tous les orifices (oreilles, yeux ...), le poursuit à quatre pattes sans prendre conscience des éventuelles manifestations de menace émises par l’animal. Bien au contraire, il s’en amuse !
A cet âge, l’enfant apprécie essentiellement le lien de cause à effet : je tire la queue, le chien grogne. L’enfant est tout heureux parce qu’il découvre son intelligence (j’agis/j’obtiens une réponse), il n’a aucune conscience de faire mal, il ignore qu’il peut faire souffrir l’animal.
Dans ses tentatives pour se redresser et marcher, il s’aidera aussi du grand chien, en s’agrippant à sa fourrure, mais aussi aux oreilles, aux babines ...
La prévention est avant tout parentale. Elle consistera à contrôler l’action de l’enfant sur l’animal, à lui expliquer qu’il ne peut pas déranger l’animal. Mais comme la tentation est forte, il importe de prévoir une zone de repli, facilement accessible, pour ce dernier. A cet âge, et jusqu’à trois ans, c’est plutôt le chien qu’il faut protéger de l’enfant !

3-Entre 1 et 3 ans
L’enfant développe son aptitude à la marche, devient de plus en plus habile et jouette ... Curieux, il se rendra vite compte de ce qu’il peut ou ne peut pas faire avec le chien. Il apprendra à éviter les endroits « à risque », pour peu que l’adulte le lui ait expliqué. Lui interdire de toucher l’animal, sans donner d’explication claire et logique, risque de l’inciter à « tester » le chien, dès que l’adulte aura le dos tourné !
Lorsqu’il aura environ 1 an et demi (à cet âge, l’animal devient justement un être particulièrement attractif et intéressant), il faudra veiller à ce que, par simple maladresse, l’enfant ne provoque pas une réaction de défense du chien.
Entre 2 et 3 ans, l’enfant aura tendance à utiliser l’animal comme un objet, à s’imposer à lui. Il pourra se montrer plus brutal à l’égard de l’animal, le pincer, lui tirer les poils ou la queue, le pousser intentionnellement ...

4-A partir de 3 ans
A partir de 3 ans, l’enfant devient capable de verbaliser. Il commence à parler avec l’animal qu’il considère comme un pair. C’est l’âge où la notion de souffrance de l’animal apparaît et auquel l’enfant devient capable d’un début de jugement moral. Il apprend le « ne fait pas de mal aux autres », les autres incluant non seulement les êtres humains qui l’entourent, mais aussi les animaux.
Le chien devient, sous la conduite de l’adulte, un sujet d’étude et de respect.
L’enfant apprend à décoder les différents signaux émis par le chien et développe de l’intérêt pour les soins qui lui sont prodigués (nourriture, brossage, soins, visite au vétérinaire ...). Dans la mesure du possible, l’enfant est associé aux responsabilités qu’implique la présence de l’animal, mais toujours en tenant compte de ses capacités.

V-Risques et prévention
Types de risques Prévention conseillée
Etre renversé par le chien Lorsque le chien joue, court, il faut éviter de se placer sur son chemin

1-Morsure par défense de la nourriture
Un chien qui mange dans sa gamelle ou déguste une friandise a le droit de le faire à son aise, dans le calme, sans être dérangé.
Même si la gamelle est vide, elle appartient au chien et il peut avoir envie de la défendre.
Lorsque le chien a fini de manger, sous la surveillance d’un adulte, aider à ranger la gamelle.
Apprendre à donner une friandise au chien sur la main tenue paume ouverte.

2-Morsure par défense du territoire ou par surprise
Un chien qui dort dans son panier a le droit d’être à l’aise. Il ne faut pas le déranger, ne pas le toucher, même pour un bisou.
Pour lui donner une caresse, il faut l’appeler gentiment et le faire venir jusqu’à soi.
Le panier, la niche, l’endroit de repos du chien sont à lui, je ne m’y installe pas.

3-Morsure par défense d’objet
Le chien a ses propres jouets. Ils sont à lui et il faut les lui laisser.
S’il joue avec moi, j’apprends à ramasser le jouet qu’il me donne, sans précipitation et après qu’il l’ait déposé sur le sol.
Si le chien m’a pris un de mes jouets, je n’essaye pas de le reprendre, même s’il a le dos tourné.
J’avertis un adulte et j’attends son intervention.

4-Morsure par douleur
Le chien qui a mal quelque part n’aime pas être dérangé. Je le laisse se reposer dans son panier.
Le vieux chien marche difficilement, il voudrait se coucher au calme. Je le laisse dormir même si j’ai envie de lui dire que je l’aime. Je le lui dis de loin.

5-Morsure de prédation
Lorsque le chien joue au jardin, je ne cours pas comme un fou, surtout si le chien trouve amusant quand je galope et qu’il veut venir jouer avec moi.
Je m’arrête et je ne bouge pas s’il me poursuit.
Outre ce qui précède, il est essentiel que le chien de la famille ait reçu une bonne base éducative et que les maîtres aient appris à le contrôler.

VI-La bonne manière de faire
Connu ou inconnu
Dès le plus jeune âge, l’enfant doit apprendre qu’il y a une différence essentielle entre le chien de la famille et les autres chiens. Si le premier se laisse approcher avec plus ou moins de facilité et peut même être le souffre-douleur de l’un ou de l’autre, les seconds devront être abordés avec la plus grande prudence.
Retenons que le chien d’un membre de la famille se range dans la catégorie des chiens étrangers si c’est la première fois que l’enfant le rencontre.

Les trois moments de la rencontre : l’approche, le contact, l’éloignement
Ces 3 moments sont aussi importants l’un que l’autre et méritent qu’on s’y attarde.


1-Approcher
L’approche d’un chien par l’enfant se fera avec une certaine lenteur, en douceur, jamais dans la précipitation. Il ne faut jamais accepter que l’enfant se jette au cou du chien, l’enserre dans ses bras ou plonge sur lui par derrière. Il faudra au contraire lui montrer qu’un chien s’approche sur les côtés ou de face, mais bien en vue, jamais par derrière, et que cette approche doit être faite d’un pas normal, les bras le long du corps, poings fermés, ou poings fermés, dos de la main tendu vers le chien.
Le chien sera regardé de biais, ou, s’il est de face, entre les oreilles ou au niveau de la naissance de la queue. Idéalement, il vaut mieux que l’enfant s’arrête lorsqu’il est à portée de museau afin que le chien puisse le détailler et se faire une première opinion.
Lorsqu’un enfant craintif s’approche d’un chien, il aura peut-être tendance à faire des avances, suivies immédiatement d’un rapide écart en arrière. Ce type d’attitude pourrait représenter, pour certains chiens, soit une invitation au jeu, soit une menace.
Dans ce cas, il est utile de mettre le chien en position assis ou couché, afin qu’il puisse plus aisément examiner l’enfant et soit empêché de se déplacer. Le rôle du maître consistera à parler au chien et à le surveiller afin qu’il ne saute pas sur l’enfant et n’essaye pas de le happer.

2-Toucher
Avec un petit chien, l’enfant peut s’accroupir pour se mettre à son niveau. Dans le cas d’un chien de grande taille, il restera debout.
Le chien sera touché en douceur, avec la paume de la main ouverte, toujours sur les flancs, d’abord au niveau du dos, des côtés ensuite, puis vers le poitrail et derrière les oreilles. Il vaut mieux éviter de caresser le dessus de la tête du chien, sauf si le maître contrôle parfaitement son compagnon. Mais par sûreté, tenons-nous en à une attitude prudente.
Si le chien se couche, il pourra être caressé sur le ventre, au cou et à la gorge, aux membres, mais sans tirer sur ceux-ci.
L’enfant craintif risque de tenter des petits touchés rapides et secs sur le chien, de préférence à l’arrière. Dans ce cas, l’idéal est de l’aider en lui prenant la main et, en le guidant, sans le forcer, de lui expliquer comment caresser correctement le chien.
L’intervention du maître aura une grande importance car ce sera à lui d’expliquer où et comment le chien aime être touché.

3-S’éloigner
S’écarter du chien après l’avoir caressé se fera d’un pas calme, sans cris ni course car l’instinct de poursuite peut se réveiller chez certains chiens à la vue d’un enfant en mouvement rapide. Les cris sont aussi à proscrire.


Conclusion
En milieu d’accueil (plusieurs enfants en présence), il est impératif de :
- bien connaître et comprendre le comportement des chiens en général, du sien en particulier
- avoir bien socialisé son chien durant son jeune âge
- avoir donné à son chien une bonne éducation et l’entretenir
- ne pas laisser un chien seul avec des enfants


Marie-Paule DANIELS
Enseignante en D+
Éducatrice canine
CIEC (Centre d’Information et de Recherche sur le Chien)
Bois Pirart,54
1332 Genval
Tél/fax :02.653.44.64
GSM : 0475/91.71.80
e-mail : info.dog@wanadoo.be
en collaboration avec
ETHOLOGIA (Association Belge d’Etude et d’Information sur la Relation Homme-Animal)
Rue Konkel 87-89
1150 Bruxelles
Tél. : 02.772.73.36
Fax : 02.771.75.35
e-mail : ethologia@skynet.be
Journées d’Etude de l’ONE – 2003

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