Céline13 0 Posté(e) le 6 mai 2013 http://adcanes.fr/respecter-les-besoins-du-chien/Concernant la dominance inter-espèces, il n’est pas rare qu’un éducateur nous dise : « les études scientifiques c’est bien beau mais les conclusions sont interprétables à souhait, les chercheurs devraient venir sur le terrain pour observer une toute autre réalité… » Cela démontre une certaine méconnaissance du savoir scientifique puisque celui-ci se base avant tout sur l’observation, c’est à dire des faits empiriques analysés avec les outils de la recherche en biologie. Nous reviendrons prochainement sur les différences entre le savoir anecdotique, empirique et scientifique en nous appuyant sur les documents du dernier séminaire de Bertrand L. Deputte que nous avons suivi le mois dernier.Ceci introduit un nouvel article dans notre série « hiérarchie & dominance » en citant celui de Séverine Belkhir (éthologue au refuge AVA et doctorante à l’université Paris 13) et du Dr vétérinaire Thierry Bedossa (président de l’association AVA et de la SFC) à ce propos.Mon chien est un vrai dominant, c’est lui qui commande à la maison !Nous entendons très souvent qu’un chien montrant des comportements agressifs envers un humain ou un congénère est un « dominant ». Cette caractérisation du comportement du chien, constitue une fausse croyance et découle de l’idée qu’il n’est rien de plus qu’un « loup domestiqué ». Or, récemment des généticiens ont comparé l’ADN de chiens et de loups, et mis en évidence que cette vision de leur évolution est loin d’être vraie. Le loup n’est pas l’ancêtre du chien, mais plutôt sont plus proche cousin, ils ont un ancêtre commun.Concernant la notion de « dominant », il y a très souvent confusion entre le rang social et le tempérament de l’animal. Le rang social renseigne sur la place de l’animal dans son groupe. Si plusieurs espèces sociales présentent une « organisation sociale », leur permettant de répondre de manière efficace aux pressions de l’environnement (prédation, recherche de nourriture,…), elle peut être de différente forme. La hiérarchie de dominance en est une, mais n’est pas applicable à tous les groupes et n’a de sens que dans des groupements d’individus de la même espèce. Ainsi, même si le chien est une espèce sociale et que nous le sommes également, nous ne formons pas pour autant un groupe social avec nos chiens. On parlera plutôt de groupement interspécifique et en aucun cas d’organisation sociale. La hiérarchie de dominance entre l’homme et le chien n’existe donc pas. En ce qui concerne les groupes de chiens, il n’existe pas de données scientifique nous permettant d’attester que les chiens de compagnie s’organisent en hiérarchie de dominance comme certains loups (ce qui est très variable en fonction des loups et du milieu de vie). Inférer ce mode d’organisation chez nos chiens est donc tout à fait arbitraire.Le tempérament d’un animal est en partie héritable génétiquement, mais sera modulé par ses expériences de vie. L’animal aura une prédisposition à exprimer un tempérament plutôt « joueur », « curieux », « intrépide », « peureux » ou « assertif »… Mais ces traits ne sont pas totalement innés. Les échanges avec son environnement physique ou social, bien souvent lorsqu’il est très jeune, vont moduler le tempérament que l’on observera chez un animal adulte. Chez le chien le tempérament dit « assertif » est bien souvent confondu avec ce qui est communément qualifié de « statut de dominant ». Ce trait de tempérament va s’exprimer par l’expression de comportements considérés comme agressifs, par notamment une acceptation de la contrainte très limitée pour certains chiens. Mais contrairement au trait de tempérament, le statut de dominant n’est en aucun cas héritable et dépend du contexte.Oubliez donc tous ces conseils totalement arbitraires pour « soumettre » votre chien, lui indiquer sa place de soumis dans la meute. Votre chien n’est pas un loup, vous ne formez pas une meute avec lui. Considérer le chien, comme un simple « loup apprivoisé », c’est négliger ses propres compétences, ses besoins comportementaux et physiologiques, mais aussi cette remarquable plasticité comportementale propre à cette espèce. C’est-à-dire, cette capacité à s’adapter à des environnements variés et à cohabiter et échanger avec diverses espèces. Et de fil en aiguille, tout ceci peut avoir un impact sur leurs comportements et leur bien-être. Une vie harmonieuse et respectueuse avec votre chien trouve son origine non pas dans des interactions conflictuelles avec lui, mais plutôt dans des échanges positifs et le respect de ses besoins en tant que chien mais aussi en tant qu’individu avec son tempérament et ses propres expériences de vie. C’est pourquoi, un chien ayant la possibilité d’interagir avec des congénères régulièrement, vivant dans un environnement répondant à ses besoins et ayant des interactions positives avec un grand nombre d’humain différents, aura plus de chance de présenter un tempérament confiant/audacieux (« boldness ») pour le bonheur de tous !Pour en savoir plus :- Société Francophone de Cynotechnie : www.sfcyno.com- Refuge AVA : www.avarefuge76.com- « Comportement et éducation du chien », 2010, sous la direction de Thierry Bedossa et Bertrand L. Deputte, Editions educagriAuteurs :Séverine Belkhir (éthologue au refuge AVA et doctorante à l’Université Paris 13)Thierry Bedossa Dr vétérinaire (président de l’association AVA et de la SFC) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Chris101 0 Posté(e) le 6 mai 2013 C'est très bon, mais..... il y a un point flou, qui est expliqué, mais sans réelle affirmation, c'est la différence entre être "assertif" et être "dominant"... Si j'ai bien compris, l'un est (peut être en tout cas) héréditaire, et pas l'autre....Ca me titille un peu.... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Céline13 0 Posté(e) le 6 mai 2013 Tu veux parler de ce passage : "Le tempérament d’un animal est en partie héritable génétiquement, mais sera modulé par ses expériences de vie. L’animal aura une prédisposition à exprimer un tempérament plutôt « joueur », « curieux », « intrépide », « peureux » ou « assertif »… Mais ces traits ne sont pas totalement innés. Les échanges avec son environnement physique ou social, bien souvent lorsqu’il est très jeune, vont moduler le tempérament que l’on observera chez un animal adulte." ?Moi je l'interprète comme ça : chaque chien a des prédispositions dues à sa race ; par exemple, si on prend l'akita, c'est un chasseur, un chien à très fort tempérament et indépendant, et surtout qui n'accepte pas de se soumettre à un autre chien (d'où son intolérance aux autres chiens de même sexe).Si un akita ne rencontre jamais d'autres chiens dans toute sa vie, n'est jamais en contact avec, il est évident qu'il ne sera "dominant" ou "assertif" (à mon sens, ces deux mots veulent plus ou moins dire la même chose) puisqu'il n'aura jamais l'occasion de l'être (logique). En revanche, dès leur plus jeune âge, ils rencontrent d'autres chiens et dans 99% des cas, ils ont tous cette même réaction : ne jamais se laisser monter, et à l'inverse eux le font très régulièrement. Pour moi, c'est un comportement qui peut être à la fois inné (prédispositions raciales) et acquis (ils copient leurs congénères de la même race).Mais si demain, tu prends un akita de moins de 3 semaines, que tu le mets dans une portée de borders collies, qu'il est élevé avec eux, son comportement sera différent : il ne cherchera pas forcément à monter ses congénères si les autres ne le font pas ; mais il suffit qu'il soit avec d'autres chiens dits dominants pour que ce caractère "enfoui" ressorte. A l'inverse, il jouera beaucoup des dents puisqu'élevé avec des borders.En gros, les prédispositions raciales existent, mais c'est l'environnement qui fait qu'elles s'exprimeront ou non. Dans le cas des akitas, à moins de ne jamais les mettre en contact avec d'autres chiens, ou de les casser, il me parait difficile d'en trouver qui se soumettent sans rien dire Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Chris101 0 Posté(e) le 6 mai 2013 ASSERVITE : (chez l'homme, mais bon, ça revient au même)L’assertivité est considérée comme l'art de faire passer un message difficile sans passivité mais aussi sans agressivité.Certaines écoles de pensée proposent des variations de cette définition comme dans les principes de l'honnêteté radicale ou encore de l'École de Palo Alto qui prônent que l'on doit toujours dire ce que l'on pense.Dans le cadre des relations humaines, l’assertivité est présentée comme un comportement qui s'appuie sur le refus d’avoir recours à trois comportements types à effets négatifs :les comportements d’agression (ou de domination par la force) ;les comportements de soumission, qui peuvent se matérialiser par la fuite ou l’abandon ;les comportements de manipulation (ou de domination par la ruse), parfois exprimés sous forme de manipulations mentales.En fait, c'est l'attitude d'un VRAI leader, comme on dit toujours, qui sait prendre la bonne attitude en toutes circonstances, avec tout individu !Ce qui'ils appellent DOMINANT, c'est le chien qui veut toujours avoir l'ascendant sur les autres, de quelque façon que ce soit (surtout chez l'akita)Mais pour revenir au texte, je ne vois pas pourquoi l'un serait "héréditaire" et pas l'autre.... OK, le statut de dominant n'est bien entendu pas héréditaire (sauf chez les familles royales d'Angleterr, Belgique, Monaco, etc.... Mais eux en fait, remplacent le terme "dominant" par "assertif", qui pour moi n'a pas la même conotation... Je veux bien croire que c'est pure confusion de vocabulaire, mais on n'a toujours pas de terme remplaçant celui de DOMINANT dans notre jargon, c'est-à-dire pour qualifier le chien qui veut être le maître incontestable et incontesté de tous les autres ou presque !Parce que si on veut dire que la dominance n'existe pas chez le chien en dehors du statut social, comment qualifier le tempérament de nos nippons ?? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Céline13 0 Posté(e) le 6 mai 2013 Je suis d'accord avec toi : la dominance existe chez les chiens (tout comme chez les humains d'ailleurs mais c'est un autre débat ).Par exemple, un chien qui veut avoir la prérogative sur un os à un moment donné sera le dominant à ce moment donné. Et quand un chien monte un autre chien à un moment donné, il cherche à le dominer. Ce n'est pas insultant, c'est la réalité.En revanche là où je suis d'accord, c'est que le statut "dominant" n'est pas permanent donc dire d'un chien qu'il est dominant, en soi, ça ne veut rien dire (surtout si au moment où tu le dis, il est couché dans son panier ou qu'il est seul). C'est un état qui dépend de l'environnement : s'il n'y a pas d'autre chien, le chien n'est pas dominant. Après il peut avoir des attitudes dominantes qui se répètent, mais là encore, cela se passe à un moment donné. En fait c'est surtout ce qui ressort en ce moment dans l'éducation : essayer d'amoindrir ce terme de dominance pour lutter contre l'ineptie de la hiérarchie homme/chien. Donc on cherche à expliquer que la dominance n'est pas un trait de caractère fixe, mais un comportement relationnel à un moment donné. Ce qui est vrai en soi. Mais en même temps, vouloir effacer ce terme ne fera qu'embrouiller les esprits je pense.Je pense qu'il faut appeler un chat, un chat : quand un chien tente de monter un autre chien, c'est un dominant à ce moment là ; mais ce même chien qui laissera l'autre chien boire dans sa gamelle 10 minutes après ne sera plus dominant. Et le mot "assertif" est une sorte de détour ; c'est un peu comme dire qu'il faut être le "leader" de son chien plutôt que son "chef de meute" ... C'est exactement pareil pour moi, c'est juste plus politiquement correct Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites