TRACHYCEPHALUS (PHRYNOHYAS) RESINIFICTRIX

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TRACHYCEPHALUS (PHRYNOHYAS) RESINIFICTRIX




Introduction :

Ces grenouilles arboricoles de grande taille 6.5/7cm pour les mâles et 8/10 cm pour les femelles, ont une aire de répartition étendue de l’Amazonie brésilienne, Amazonie péruvienne au Surinam.
Elles vivent en haut des arbres, dans la canopée, d’où les mâles émettent leur chant.



Reproduction dans le milieu naturel:

Elle a lieu toute l’année, en saison pluvieuse comme en saison sèche. La nuit, le mâle chante dans le futur site de ponte, un trou d’arbre ou une cavité rempli d’eau d’environ 20 cm de diamètre. Attiré par le chant du mâle, la femelle se rend sur le site. A l’approche de la femelle, le chant du mâle devient plus intense et celle-ci rejoint le mâle dans la cavité. Le mâle essayera de s’accrocher sur son dos. Si la femelle refuse elle lève la tête en arrière, en signe de protestation, et force ainsi le mâle à lâcher prise. La plupart du temps, si la femelle est consentante, il y aura un amplexus. Celui-ci peut durer toute la nuit.

Le mâle toujours en amplexus fertilise les œufs émis en petits paquets par la femelle. Au total, une ponte peut contenir plusieurs centaines d’œufs voir même plus de mille. Les œufs se développent très vite. Au bout de 24 heures, on peut apercevoir les embryons bouger dans la gélatine qui englobe les œufs. Au bout de 48 heures les premiers têtards naissent et sont déjà autonomes. Ils se nourrissent de ce qu’ils trouvent dans la cavité d’eau, des débris de feuilles, des insectes tombés à l’eau, et des œufs non fécondés, des restes de la ponte.
La particularité de cette espèce est que les adultes reviennent pondre au même endroit fréquemment. Ainsi, pendant le développement des têtards, qui dure environ 50 jours, le couple reviendra pondre dans la cavité 4 ou 5 fois. Les œufs nouvellement pondu serviront de nourriture aux têtards.


Maintenance en captivité:

Je vais traiter ici de l’expérience de maintenance et de reproduction en captivité que j’ai eu avec les Trachycephalus resinifictrix. Ceci n’est en aucun cas une généralité.

Je maintient un couple, composé d’un mâle et d‘une femelle depuis octobre 2006. Les deux sujets sont adultes, d’âge inconnu et nés en captivité.




Leur terrarium a pour dimensions, longueur : 80cm, largeur : 45cm, et hauteur : 50cm. Il est planté de broméliacées : Aechmea fasciata, et de Ctenanthe. Deux ou trois grosses lianes en bois tropicale servent de support aux grenouilles qui aiment se percher en hauteur et grimper. L’éclairage est composé de deux néons de 18 Watts placé à l’extérieur du terrarium et allumé 13 heures par jour. La température est maintenu la journée à 26°C au point froid et 28°C au point chaud. La nuit elle est maintenu à 20°C. La chaleur au sol est fournie par un câble chauffant placé dans le substrat du terrarium et branché sur un thermostat. La chaleur en haut du terrarium est fournie par deux spots à incandescence de 25 ou 40 W suivant la saison.
L’hygrométrie est assuré par une pulvérisation manuelle par jour, le soir juste avant l’extinction des néons, et permet de maintenir 60 à 70 % en journée et 90 à 100% la nuit. Une boite en plastique remplie de 2 à 3 litres d’eau est posée au sol et permet aux grenouilles de se baigner si elles en ressentent le besoin.

La nourriture doit être variée et abondante pour garder les grenouilles en bonne santé. Elle est composée de grillons, blattes, souriceaux décongelés, teignes de ruche. Durant la bonne saison, on peut donner des insectes récolté dans les prairies (non traitées par des insecticides ou des herbicides) comme différentes variétés de sauterelles et criquets.




Reproduction en captivité :

La reproduction s’effectue dans le terrarium de maintenance. Cette espèce ne nécessite pas de récréer une saison pluvieuse pour se reproduire, comme on peut le faire avec une chambre de pluie pour d’autres espèces d’amphibiens. Par contre, j’ai pu observer qu’une hausse des températures jusqu’à 30°c était favorable pour engendrer un comportement de reproduction, tant que pour une fréquence plus rapproché des pontes.
Le couple a commencé à pondre en mai 2007, et jusqu’à ce jour ne s’est pas arrêté. La fréquence des pontes est très variable puisque celles-ci sont espacé de 4 jours à 4 semaines.

Toutes les nuits, le mâle chante dans le réservoir d’eau posé au sol. Le chant est composé d’un groupe de 3 à 4 sons, montant en intensité, et chaque groupes est espacé d’une quinzaine de secondes. Lorsque la femelle est prête, elle rejoint le mâle dans le récipient d’eau et il s’ensuit un amplexus. La plupart du temps où le mâle est en amplexus avec la femelle, celui-ci cesse de chanter. La ponte a généralement lieu au petit matin. La femelle émet ses œufs par petites grappes d’une dizaine d’œufs qui sont aussitôt fécondé par le mâle. Lorsque la ponte est fini, le couple se sépare et sort du site de ponte. Les œufs ont une taille variable suivant les pontes, en moyenne 1 à 1.5 mm.





Aussitôt les œufs fécondé, on peut apercevoir presque à l’œil nu, la division cellulaire. Les cellules se divisent en deux tout les quart d’heure environ. Au bout de 24 heures, on aperçoit déjà un embryon bien formé. Je n’ai jamais eu de ponte où 100% des œufs étaient bons et fécondé. Il y a souvent des œufs qui moisissent et qui ne se développent pas. Ils deviennent alors blancs. Les meilleurs résultats que j’ai obtenu sont en retirant la ponte du terrarium le lendemain même de la ponte. En effet, le mâle a tendance a retourné chanté le soir dans le réservoir contenant la ponte et celui-çi la piétine. Je retire donc le réservoir avec la ponte et le remplace par un nouveau, ainsi je ne manipule pas la ponte.











A 48 heures les têtards sortent de l’œufs et commencent à nager librement. A ce stade je laisse les têtards manger les restes de la ponte et seulement au bout de quelques jours je commence à les nourrir artificiellement de nourriture pour poissons à base de spiruline. Les têtards sont élevé dans boite en plastique de 5 à 10 litres d’eau, je met jusqu’à 75 têtards par bac. J’ai fait l’expérience de remettre le réservoir avec la ponte dans le terrarium une fois les têtards développé et assez forts pour nager rapidement. Ainsi ces têtards ont été nourri par les œufs des parents. Les adultes reviennent pondre dans le site de ponte où sont présent les têtards, 4 à 5 fois durant leur développement. Je n’ai pas remarqué de différences entre ces têtards élevé naturellement et ceux nourri artificiellement. La durée de développement fût identique ainsi que la grosseur des grenouillettes.





Les têtards prennent rapidement en taille, on peut déjà voir le début de la croissance des pattes arrières à 1 mois. Une fois ces pattes bien développées, les pattes avant ne tardent pas à se voir sous la peau, formant comme une sorte de poche. Dès que les pattes avant sont sorti, en général à 1 mois et demi, je retire ces têtards et les placent dans une boite en plastique fermée avec un couvercle et incliné pour formé une pente avec la moitié en eau et une partie terrestre. Ainsi les têtard en train de résorber leur queue, peuvent sortir librement de l’eau sans se noyer.












A 1 mois et 3 semaines (50 jours) les têtards ont résorbé leur queue et sont maintenant métamorphosés en grenouillettes et peuvent être placé en petit terrarium aménagé simplement de quelques plantes, lianes et un fond de tourbe. A ce stade les grenouillettes mesurent 1.5 cm et se nourrissent déjà de grosses proies de 0.5 cm à 0,8 cm comme des jeunes grillons. En dessous de cette taille d’insectes, bien souvent, les grenouillettes ne mangent pas. Il faut donc éviter les drosophiles et micro-grillons. Suivant la croissance des grenouillettes, la taille des proies doit être augmenté également. Un repère simple: les insectes doivent avoir une taille au moins égal voir un peu plus que la largeur de la tête de la grenouille.

[tristan 92-amphibase 0]

Super ! avec des photos magnifiques en plus !
Une question en passant ( qui n'a rien à voir ... ou presque ), la plante rampante du terra des adultes, que l'on voit aussi très petite sous la patte avant en seconde photo, tu connais le nom ? elle survie au passage de tes grosses grenouilles ?

[dendrogecko 0]

super belle fiche elle et trop bien

[Amphiman 0]

Salut,

On m'a donné cette plante il y a plusieurs années. C'est une plante assez envahissante et efectivement assez robuste pour résister aux Phrynohyas. Je ne connais pas le nom mais....

Après quelques recherche on dirai du Ficus sagitatta

http://www.dutch-rana.nl/index.php?page=shop.browse&category_id=25&option=com_virtuemart&Itemid=1

[rassioner 0]

Cool cette fiche...

Espèce soumise au CDC, non..??

[Amphiman 0]

PHRYNOHYAS RESINIFICTRIX est en arrêté Guyane. C'est à dire que tu peut à présent détenir des individus mais seulement si ils sont nés en captivité depuis au moins deux générations (F2) et si tu es détenteur du Certificat de Capacité qui est mondialement reconnu... qu'il est donné à n'importe qui (c'est pour rire ! )

[nicos37 0]

Bonjour,
Trés belle fiche, vraiment complete et en plus bien imagée, Bravo, beau boulot