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Sauromalus ater - Le Chuckwalla

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Sauromalus ater et autres les Chuckwallas en général

Vincent Noël

Classification :
Le genre Sauromalus fait partie de la famille des Iguanidés, qui après sa restructuration ne comprend plus que 23 espèces des genres Iguana, Amblyrhinchus (Iguanes marins des Galapagos), Conolophus (Iguane terrestre des Galápagos), Ctenosaura (Iguanes noirs), Cyclura (Iguanes cornus des caraïbes) Brachylophus (Iguane vert des Fidji), Sauromalus et Dipsosaurus. Toutes ces espèces sont végétariennes ou omnivores. Le genre Sauromalus comprend 5 espèces actuellement bien que d’autres espèces, des variétés insulaires, tendent à se rajouter.
· Sauromalus ater DUMÉRIL 1856
· Sauromalus hispidus STEJNEGER 1891
· Sauromalus klauberi SHAW 1941
· Sauromalus slevini VAN DENBURGH 1922
· Sauromalus varius DICKERSON 1919
Sauromalus obesus (BAIRD 1859) est aujourd’hui synonyme de Sauromalus ater. Dans la littérature comme chez les vendeurs il y a souvent une grande confusion entre S. ater et S. obesus, parfois assimilés à la même espèce et souvent trouvés sous Sauromalus obesus. La description (HOLLINGSWORTH 1998) la plus récente de Sauromalus obesus la nomme Sauromalus ater.

Sauromalus ater (incluant donc S. obesus) est le plus fréquemment rencontré en captivité, les autres espèces sont très rares. On distingue deux sous-espèce de Sauromalus ater : S. ater ater DUMERIL 1856 et S. ater shawi CLIFF 1958.

Répartition et biotope :
Les Sauromalus vivent dans les régions arides du sud-ouest des Etats-Unis, sur le côté ouest (pacifique) des rocheuses et le nord du Mexique. Aux Etats-Unis ont le trouve du sud-est de la Californie, le sud du Nevada, le sud-ouest de l’Utah, l’ouest de l’Arizona, Baja California et le nord-ouest du Mexique. Ils fréquentent les désert de Sonora, Mohave et du Grand bassin. Ce sont souvent des déserts de rocailles, parfois très escarpés, néanmoins la végétation est importante bien que très rustique vu les conditions climatiques.
Dans la nature, les Chuckwallas mâles passent le plus clair de leur temps à surveiller leur territoire, les combats entre mâles sont très violents, néanmoins, dans les moments de grande sécheresse et de disette, la territorialité s’efface au profit de la survie et les mâles ne s’affrontent presque plus. D’ailleurs, ces années là on con,state une absence de reproduction, la survie des reproducteurs étant en jeu. On rencontre ces gros lézards sur les amas de rochers entre lesquels ils trouvent des abris contre les prédateurs dont les plus redoutés restent les rapaces mais aussi les serpents qui vont les dénicher dans leurs cachettes.
Il est le troisième plus grand lézard des Etats Unis après Ctenosaura pectinata et Heloderma sp. Son nom commun « Chucwalla » ou « Chuckuwalla » vient de la langue des indiens Coahuila.

Description :
Les Sauromalus sont des lézards trapus, la queue représente la moitié de la longeur totale qui atteint pour toutes les espèce 40 à 45 cm. La queue est cylindrique et dépourvue, comme tout le corps, d’appendices ou d’épines. La tête est massive, aplatie horizontalement et triangulaire quand on la regarde du dessus. Comme tous les Sauromalus, S. ater est de forte corpulence et le tronc est large, l’abdomen bien tendu et gonflé. Les pattes sont courtes, mais larges et puissantes. Il y a une forte variation des colorations selon l’origine géographique et la saison chez S. ater. On le distingue des autres espèces par sa tête noire, sauf les mâchoires parfois mouchetées de brun clair. Les pattes avant et arrière sont noires de même que la nuque et les épaules. Les pattes arrières sont également noires. La queue est beige à orange vif, surtout en saison de reproduction. Le reste du corps et beige à brun, on distingue des mouchetures crème et chez les plus beaux spécimens, des marques oranges à rouges sur le bas des flancs. Les couleurs des mâles s’accentuent avec la température et changent au cours de la journée. Certains spécimens, sont entièrement noirs avec une queue jaune ou orange.
Les femelles conservent en partie la coloration des juvéniles : Brun clair marqué de bandes sur le dos brun foncé, des ocelles discrètes et une queue rayée de brun sombre. Ces marques s’atténuent avec l’age pour devenir brun clair uniforme, les rayures devenant très discrètes, néanmoins la différenciation ave les mâles décrits plus haut est flagrante, de plus les mâles possèdent des pores fémoraux également visible vers deux ans.

Comportement en captivité :

Son classement en annexe II de la convention de Washington fait que de nombreux spécimens disponibles sont nés en captivité. Néanmoins, il y a parfois des animaux issus du milieu naturel ou élevés en « farming ». On préfèrera bien entendu ceux nés en terrarium, mais ils sont généralement vendus juvéniles et la distinction des sexes est quasi-impossible avant deux ans ce qui peut poser un problème. Il est alors préférable d’acheter un groupe de 5 à 6 individus juvéniles et de les faire grandir avant de choisir un couple ou un trio.
Sauromaus ater, et tous les Chuckwallas, sont des animaux calmes et placides, mais néanmoins méfiants en début de captivité, il faudra du temps pour les mettre en confiance. Il n’aiment pas être top manipulés, mais ils perdront vite le réflexe de se cacher dès que vous vous approchez et viendront vite chercher la nourriture entre vos doigts, surtout les mâles d’ordinaires plus confiants. Dans la nature, il est quasiment impossible de sortir un Chuckwalla de son terrier à moins de défaire tout l’amas de roche au-dessus de lui ou de le tuer ! En fait, lorsqu’il entre dans sa cachette, il aplatie son corps en expirant, cette crevasse a juste la taille pour héberger ce lézard, une fois dedans, il se gonfle et occupe tout l’espace, s’agrippant avec ses puissantes griffes.
Diurne, il passera toute la matinée à se chauffer, dans l’après-midi, après être parti en quête de nourriture, il alternera entre des sorties au chaud ou de siestes dans sa cachette. C’est un bon grimpeur du moment que les surfaces soient assez larges, il ne s’aventurera jamais sur une branche moins large que lui.
La cohabitation entre mâles est vouée au massacre, mais le harem est possible, même s’il faut surveiller les femelles.

Terrarium :

Pour un couple, un terrarium de 120 cm de long sur 50 cm de base est nécessaire. La hauteur a peu d’importance, 40 cm suffisent. Pour un trio on prévoira des dimensions de 120x60 ou 150x50 cm de base.
Le sol est composé d’éclats de hêtre ou de chêne, d’aspen ou de litière de copeaux non poussiéreux. On préfère un sol meuble dans lequel ils peuvent creuser à leur guise. En théorie, le sable ne devrait pas poser de problème, mais il reste assez peu conseillé, outre les éventuels problèmes d’hygiène, le sable alourdi considérablement le poids du terrarium et est difficile à changer. On placera de nombreuses cachettes comme des tubes de liège, des tuiles faîtières, des jardinières en terre cuite ou en plastique percées, ou une cachette construite en bois peint que l’on peut construire de manière à créer de nombreux accès, chambres différentes et niveaux. Elle doit pouvoir la retirer facilement pour son nettoyage. Bien que ne grimpant pas, les Sauromalus apprécient une grosse racine dont le diamètre est lus grand que la largeur de l’animal ou des roches sombres sur lesquelles ils grimpent pour se rapprocher de la source de chaleur. Les plantes seront artificielles vu le régime alimentaire de ces animaux.
Le câble chauffant sera soit placé sous le terrarium soit protégé des animaux par une grille à grosses mailles (pour éviter que les griffes des animaux ne s’y accrochent) ou une plaque de verre. Ces animaux s’expose très longuement au soleil, un chauffage uniquement au sol n’a rien de naturel, les animaux passeront leur temps enfouis sous les roches pour s’approcher le plus possible des câbles avec le risque de brûlure que cela occasionne. Un spot Infra-rouge sera donc placé au-dessus d’un amas de roches sombres ou une grosse souche. Une puissance de 100 à 150W est nécessaire en fonction de la chaleur de la pièce. On peut aussi utiliser des spots pour Reptiles type Powersun, chez les Uromastyx, dont les conditions de maintenance sont proches des Sauromalus, ce type de lampes puissantes ont fait leur preuve.
Température ambiante : 30-35°C.
· Température dans la zone non chauffée : 28-30°C.
· Température sous la lampe (selon que l’animal en s’approche ou s’en éloigne) : 40-45°C.
· La nuit, tous les chauffages seront éteints et la température baissera à 22°C, en évitant de la faire descendre en-dessous de 20°C en période d’activité normale.
La lumière sera fournie par un tube fluorescent pour reptiles à 5% ou à 8% d’UVB.

Alimentation :
Végétarien pur à l’age adulte, les jeunes se montrent plus opportunistes et nécessitent un apport carné plus fréquent, alors que les adultes ont tendance à refuser les insectes ou souriceaux. On nourrit les adultes tous les jours ou tous les deux jours. Chaque repas doit être composé des deux tiers de feuillages : Salades (frisée, scarole, feuille de chêne etc.. mais pas de laitue), choux (chou vert, choux rouge, chousx de milan, Choux de Bruxelle…), feuilles de pissenlit, de trèfle, d’hibiscus, épinards… Le tiers restant sera composé de fruts ou légumes tel que des carottes râpées, navet râpé, betteraves râpées, macédoine (sans mayonnaise !), fruits rouges, fruits de la passion (mangue, papaye), figues, pêches, tomates, pousses de soja… En fait chaque repas est composé d’au moins 3 végétaux différents, et à chaque repas on change un des composants pour assure une grande variété. La meilleure solution est d’acheter des sachets de salade composée et d’y ajouter un ou deux fruits ou légume.
Quant aux aliments carnés, chez les adultes ils peuvent se composer de criquets migrateurs, Zophobas morio, vers de farine ou de teigne et souriceaux.

Préparation des reproducteurs :
Les reproducteurs ne sont matures qu’à trois ans, bien qu’on puise déterminer le sexe vers deux ans.
Dans la nature les animaux subissent une hibernation en hiver. La reproduction a lieu d’avril à juin. On reconstitue la même période en abaissant sur 10 à quinze jours la température du terrarium, la faisant passer de ses paramètres optimaux à environ 16°C. Mâles et femelles sont conservés dans le même terrarium. La luminosité baisse également pour arriver à sa nullité, la lumière ambiante de la pièce suffit. Les animaux ne mangeront pas durant ces quatre semaines de semi-léthargie. Certains amateurs maintiennent ces conditions durant deux mois sans problèmes, d’autres pratiquent une hibernation froide à 12°C.

Pontes et incubation :
Vu l’embonpoint naturel de notre Iguane, il est parfois difficile de savoir si la femelle est gravide ou non ! Néanmoins, à l’approche de la ponte, on voit nettement que cet embonpoint se concentre à l’arrière d l’abdomen, vers le cloaque, la forme des oeufs peut même apparaître quand elle est allongée sur une pierre. Dans les jours qui précèdent la ponte, la femelle prête à pondre se démarque par une frénésie terrassière, elle gratte partout et se fiche cordialement de votre assiette de nourriture préparée avec amour. Ce qui’ l’intéresse c’est trouver un endroit pour pondre. Vous allez lui fournir sous forme de pondoir. Celui-ci sera assez haut (j’utilise pour ma part et pour tous mes reptiles des boites de crème fraiche de restauration). On perce en haut du récipient fermé un trou dans lequel le lézard pourra se glisser sans peine. Sur quinze centimètres d’épaisseur, on dispose de la vermiculite humide et du coton ou du perlon posé au-dessus.
La femelle y pondra 5 à 16 œufs, avec une moyenne de 5 à 10. Le nombre d’œufs augmente avec l’age de la femelle. Dans la nature il est fréquent que les animaux ne se reproduisent que tous les deux ou trois ans.

Statut et disponibilité :

Sauromalus varius est une espèce en voie d’extinction et classée en annexe I de la CITES. Les autres espèces de Sauromalus, dont Sauromalus ater sont classées en annexe II. Il faut compter en magasin 150€ la pièce, chez les amateurs on peut en trouver pour 100 à 120€ la

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