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L’anthropomorphisme et ses contradictions

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L’anthropomorphisme et ses contradictions

1 : L’anthropomorphisme est un anthropocentrisme.

Qu’est-ce que l’anthropomorphisme ? C’est prétendre que les animaux pensent et ressentent les choses comme les humains. L’anthropocentrisme en revanche, décrié par les anthropomorphistes, consiste à prétendre que l’homme est le seul animal doté de raison et par conséquent qu’il a tous les droits sur les autres animaux et sur la nature. Bien entendu l’anthropocentrisme est une hérésie. Mais l’anthropomorphisme entre tout à fait dans l’anthropocentrisme : L’anthropomorphisme considère par exemple que les animaux ont les même droits que les humains et cherche à mettre les animaux et les hommes sur le même plan des droits à savoir appliquer au monde animal les droits de l’Homme. Or, cela veut dire que les droits de l’Homme sont les meilleurs droits sur terre, que l’homme a crée une morale universelle, au-delà de sa seule espèce, applicables aux animaux. L’homme s’autoproclame grand protecteur des animaux et seul à même de savoir ce qui est bon pour eux, à savoir sa morale : les deux pieds en plein dans l’anthropocentrisme : l’Homme se prend pour le nombril du monde, pour un Dieu tout puissant.

C’est un peu comme lorsqu’on considère que telle peuplade du fin-fond de la forêt africain doit rester protégée du monde moderne et conserver son mode de vie. Et si ça leur fait plaisir d’avoir un réfrigérateur et un portable qui fait briquet les pygmées du N’doki ? De quel droit leur refuse-t-on le progrès ? Parce que nous occidentaux trouvons cela folklorique de les voir tailler le silex comme au bon vieux temps et nous transférons notre peur du progrès sur ceux qui ne sont pas encore dedans ? Parce que nous ressentons la culpabilité d’avoir occidentalisé le monde anarchiquement pour faire du pognon nous devons laisser les peuplades des îles Andaman ignorer que la Terre est ronde et les laisser à leur espérance de vie de 35 ans en moyenne ? Ca s’appelle le « relativisme culturel », c’est accepter des particularités locales aussi cruelles soient-elles (genre maltraitance des femmes en Afghanistan) au nom de la tradition séculaire et du « après tout ils ne vivent pas si mal que ça… ». Vu de chez nous et de notre poste de télévision pourquoi pas ! Au nom de la liberté de chaque peuple de disposer de lui-même, de la liberté de croyances et autres libertés, on accepte des pratiques barbares et anti-démocratiques. Or la vraie liberté n’est-ce pas justement de choisir d’adhérer ou non à des traditions, à une religion, à un idéal et de pouvoir échapper à une condition que ne nous convient pas. Avant de vouloir appliquer les droits de l’Homme aux animaux, il faudrait d’abord qu’ils soient appliqués dans tout le genre humain ! Malheureusement, les gens qui prônent les droits de l’homme pour les animaux sont les mêmes qui prônent le maintien, quasiment de force, de certaines catégories d’humains de rester à l’age de pierre…. Parce que vous êtes né amérindien, vous devez rester dans votre forêt et tailler du silex. Belle vision de la liberté ! Bien sûr, la voie occidentale est loin d’être la meilleure ! Au contraire ! Mais ce n’est pas une raison pour rejeter ou interdire le progrès. Il faut surtout que chaque pays, chaque peuple en fonction de ses aspirations au bonheur sache utilise à sa manière le progrès pour s’épanouir !


2 : Chaque espèce possède sa propre « morale ».

Les arguments classiques de nos détracteurs sont : Les animaux en captivité ne sont pas heureux car ils ne sont pas libres. Liberté et bonheur sont des notions abstraites et concernent la philosophie. On ne peut pas considérer ces arguments comme scientifiques. Chaque humain possède sa propre notion de la liberté et du bonheur, il est impossible d’universaliser ces notions, même si c’es à la mode de donner des « recettes du bonheur » à grand coup de pubs et de pseudo-psychologie (la psychologie c’est comprendre les gens, npas leur donner des conseils). Alors comment peut-on dire qu’un animal n’est pas heureux si on ne peut même pas définir ce qu’est « être heureux » chez un humain ? De plus, voilà encore un phénomène « nombril du monde » : l’Homme, par nature, a tendance à ressentir la souffrance de l’autre : c’est la compassion, l’empathie. Un sentiment noble et nécessaire chez un animal social comme l’humain, sentiment que l’on retrouve chez d’autres animaux comme les primates, les éléphants ou les cétacés. Mais dire qu’un Serpent n’est pas heureux dans son terrarium c’est faire un transfert de son empathie, de sentiments humains à un animal, or chaque espèce possède sa propre morale, son propre schéma psychologique initial. C’est un acquis de son évolution. Par exemple le chien : traité comme un humain (les maîtres qui le font manger avec eux, avec son bavoir, qui le laissent tout faire) développe des troubles du comportements : Agressivité, domination et même problèmes de santé : obésité, problèmes digestifs… On le sait bien, humaniser un chien et le traiter comme son enfant ne lui rend pas service ! Il en va de même pour tous les animaux de terrarium. Exemple vécu : « Mon Physignatus se promène dans l’appartement. Il y fait 22°C, moi j’ai pas froid, pourquoi aurait-il froid lui ? » Réponse : Il n’est pas toi. Tes besoins ne sont pas les siens. Chaque animal possède sa raison, son mode de pensée, sa psychologie et son rythme biologique propre à son espèce. Un Python regius est naturellement docile et un Morelia amethystina naturellement agressif. Sans oublier que chaque individu est différent.

Enfin, et même si ça fait hurler les anthropomorphistes de base genre « libération animale », les animaux ne sont pas égaux devant « l’intelligence ». Même si il est hors de question de considérer l’homme comme le SEUL animal doté de raison, chaque animal est doté d’une raison (la sienne), de moyens intellectuels d’adaptation à une situation qui varient selon ses capacités cérébrales. Tout bêtement : Un cerveau plus il est grand, plus il a de neurones, plus il peut traiter d‘informations, les combiner, faire des déductions, et plus il est à même des les exploiter. Le cerveau, selon sa taille, permet un certain nombre d’opérations mentales. Dans un petit cerveau pourront être faits des raisonnements minimaux, de survie : man,ger, fuir, reconnaître un partenaire sexuel… Dans un cerveau plus grand, il y aura de la place pour des opérations plus évoluées (la conscience primaire selon Edelmann) : Apprendre, combiner deux faits pour aboutir à un résultat, créer un langage. Enfin, plus il y a de place « vacante », plus les possibilités sont étendues, jusqu’à la conscience d’ordre supérieur (toujours selon Edelmann) : capacité d’abstraction, langage évolué, maîtrise des symboles, pensée métaphysique… Au fil de l’Evolution, (même si ce n’est pas son but car l’Evolution n’a aucun but, elle est soumise au hasard) les capacités intellectuelles se sont accrues durant des millions d’années et plus les animaux sont évolués plus ils ont de capacités. L’homme est celui qui en a le plus (quantitativement, mais pas toujours qualitativement !). Les Reptiles, Amphibiens ou arachnides en ont aussi, mais le développement de leur cerveau ne leur permet pas d’être aussi évolués que les mammifères ou les oiseaux, ils restent « primitifs ». Ce qui ne veut pas dire qu’ils fonctionnent comme des machines et sont stupides (là encore conception occidentale typique et minable: T’as pas ton bac, t’es un crétin) ! La preuve : Dans une même espèce ou une même portée de serpents on peut trouver de caractères différents. Deux Python molurus bivittatus nés d’une même portée peuvent évoluer différemment côté caractère, l’un pourra être calme et l’autre agressif, ce qui veut bien dire qu’ils se forgent une expérience de la vie et élaborent une psychologie propre héritée de leur expériences. D’ailleurs, s’ils n’étaient que des machines, comme se fait-il que des espèces en captivité mais issues du milieu naturel sont agressives alors que leur descendants nés en captivité seront dociles ? Comment expliquer qu’un Reptile puisse s’habituer à l’homme si il était incapable de « raisonner », de faire des déductions ? Comment dire qu’un reptile n’apprend pas lorsque, au début de sa captivité il vous fuit alors qu’après s’être habitué à vous il vient manger dans votre main ?

Cependant les capacités d’adaptation au stress des reptiles sont limitées. Si un tigre dans sa cage fera les cent pas et développera des troubles du comportement, aussi horrible soit ses conditions de captivité il survivra. Un Reptile stressé est un reptile mort. Comment peut-on alors dire qu’ils sont malheureux dans nos terrariums s’ils sont si sensibles au stress ? Comment expliquer qu’ils se reproduisent si la liberté leur manque tant ? Les problèmes liés à la captivité augmentent avec des animaux comme les mammifères ou les oiseaux, surtout les animaux sauvages capturés et enfermés dans des zoos. On peut affirmer par l’observation clinique de leurs troubles qu’ils supportent mal l’enfermement. Mais en ce qui concerne les reptiles, aucune observation clinique, surtout vu leur sensibilité, ne permet d’affirmer qu’un Reptile est « malheureux en captivité ».

Les anti-captivité fanatiques, qui estiment même qu’un corail est malheureux dans son aquarium (un animal incapable de bouger, comment pourrait-il se plaindre de ne plus être libre ? c’est grotesque !) sont comme tous les fanatiques : Ils n’ont aucun argument tangible et s’appuient sur la mauvaise foi et les arguments d’autorité. Il ne faut pas non plus faire du « captivitisme » fanatique en disant que TOUS les animaux sont enfermables, car c’est faux : Il faut savoir faire la part des choses et nous terrariophiles n’avons pas à culpabiliser. Sans dire que nos animaux sont faits pour être captifs, la nature n’a pas été crée pour nous, elle n’est pas à notre service, on ne peut toutefois pas dire qu’ils en souffrent. Sans oublier que les « écolos-fachos » qui brandissent la protection des espèces mais ferment les yeux sur les sociétés occidentales qui financent la destruction massive des biotopes oublient qu’au rythme où cette destruction se produit, de nombreuses espèces ne vivront plus que dans les terrariums car l’espèce n’aura plus de milieu naturel où vivre! Ils ont bon dos les donneurs de leçon qui nous traitent de « pilleurs de la nature » et qui encouragent indirectement sa destruction. Sans oublier que beaucoup d’espèces dans le commerce terrariophile sont aujourd’hui nées en captivité, mais que les pouvoirs publics ne font rien pour encourager la pratique de l’élevage en captivité.

L’idéal terrariophile est que plus aucune espèce ne soit prélevée dans la nature et provienne d’élevage européens ou indigènes (ce qui permet aux populations locales de vivre sans piller leurs ressources), mais encore faut-il l’encourager et retirer le bandeau qu’on a sur les yeux ! Aucun de nous n’a l’intention de vider les forêts tropicales de leurs occupants, nous ne sommes pas des pervers ni tous des trafiquants que nous condamnons, mais actuellement aucun moyen n’est développé pour que la terrariophilie devienne un passe-temps responsable et s’autogérant.


(c) Vincent Noël - Repto Terra Club.

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