Reptoterraclub-reptoterraclub 0 Posté(e) le 3 juin 2008 parution originale le 19 avril 2006 Rhinoclemmys pulcherrima (GRAY, 1855) – La Tortue forestière ornée. Par Lisa Weiss du WORLD CHELONIAN TRUST – http://www.chelonia.org Traduction Vincent NOËL. Photos: Galerie du WCT. http://www.chelonia.org/rhinoclemmys_gallery.htm Rhinoclemmys pulcherrima incisa – Tortue forestière du Honduras. Rhinoclemmys pulcherrima manni – Tortue forestière peinte. Rhinoclemmys pulcherrima rogerbarbouri – Tortue forestière du Mexique occidental. Rhinoclemmys pulcherrima pulcherrima – Tortue forestière de Guerrero. Introduction : Considérée comme étant une des tortues les plus magnifiquement ornée, Rhinoclemmys pulcherrima est devenue très fréquente dans le commerce des reptiles depuis quelques années. Parfois nommée « tortues forestières d’Amérique centrale », les membres de cette espèce sont facile se procurer et à moindre coût par les commerçants, les éleveurs et les grandes chaînes de commerce animalier (comme Petco et Petsmart) où elles sont souvent mal identifiées et hébergées dans de mauvaises conditions. Parmi les 4 sous-espèces reconnues, R. p. manni et R. p. incisa sont les plus rencontrées. R. p. rogerbarbouri et R. p. pulcherrima sont rarement maintenues dans les élevages privés ou publiques. Description : Rhinoclemmys pulcherrima est native de la côte Est du Mexique et d’Amérique centrale, depuis la région de Sonora jusqu’au Costa-Rica. Vivant principalement dans la partie sud de cette zone de répartition, R. p. manni est la plus colorée des sous-espèces. Dans certaines régions de sa répartition, ces tortues exhibent des ocelles rouges et jaunes sur une carapace sombre ainsi que de vives rayures colorées et alternées sur la face inférieure du bord de la carapace. Enfin, sur la tête une intrication de rayures rouges parcourent sa tête verdâtre. R. p. incisa est nettement moins impressionnante, avec une carapace dont la coloration varie du vert olive au brun. Les ocelles sont radicalement plus réduites voire absentes. Ces deux sous-espèces ont une taille moyenne, le corps est un intermédiaire entre une tortue aquatique comme les Pseudemys* et une tortue boite (Terrapene sp. - Ndt). De profil, la carapace de R. p. incisa tend à être plus plate que celle de R. p. manni qui est plus bombée. Les mâles sont typiquement plus petits que les femelles, avec une queue plus longue et plus fine ainsi que le cloaque situé après le bord extérieur de la carapace. Maintenance : Les deux sous-espèces sont principalement terrestres, préférant les forêts près de l’eau. Les conditions de maintenance pour ces tortues doivent être modérément chaudes et humides. Des fréquentes pulvérisations sont conseillées pour éviter l’assèchement de l’air. Une température ambiante diurne de 24 à 28°C permet une bonne activité et un appétit optimal. Une plaque chauffante peut-être utilisée pour maintenir le sol à une température confortable, mais ils devront être répartis sur une partie seulement de la surface du sol pour que les tortues puisse trouver des endroits non chauffés. R. p. incisa comme R. p. manni aiment de temps en temps se réchauffer sous une lampe. On peut pour cela placer à une extrémité du terrarium une ampoule de 40 à 60 W à 30-45 cm du sol. La température à cet endroit peut atteindre 35°C, il faut bien prendre garde à ce que les tortues aient accès à l’autre extrémité à une zone plus froide où elles peuvent se retirer. Si les tortues sont maintenues en intérieur sur de longues périodes, un tube fluorescent pour Reptiles à spectre complet doit être placé. Les Rhinoclemmys n’hibernent pas, les conditions décrites ici doivent être maintenues toute l’année. Les quartiers d’hivers à l’intérieur peuvent être aménagés dans de grandes caisses en plastique, partiellement couvertes pour maintenir l’humidité et une certaine sécurité. Une épaisseur de 7 à 10 cm de sol, composé pour moitié de terreau et pour moitié d’écorces pour reptiles peut très bien servir de substrat. Des zones recouvertes de mousse de Sphaigne détrempée et de feuilles mortes seront très appréciées des tortues. Bien que les Rhinoclemmys utilisent les cachettes comme les boites ou les tuiles, elles préfèrent s’enterrer partiellement dans le substrat pour se cacher. Parfois elle jettent le sol humide ou les feuilles mortes derrière elle et ne laisse apparaître que le cou et la tête. L’eau doit être disponible tout le temps. Ces tortues se baigneront et se désaltéreront tous les jours et un grand récipient en plastique ou une coupelle à pots de fleurs doit être mise à disposition. Si un petit terrarium temporaire empêche l’accès permanent à l’eau, les tortues s’habitueront vite à boire dans un petit récipient lourd placé dans un coin du terrarium. En voyant que l’eau a été réduite à ce petit bol, ça stimulera les tortues pour explorer leur environnement et elles prendront vite l’habitude d’ajuster leurs besoins aqueux sur ce petit « trou d’eau ». Un autre avantage de mettre à disposition un petit récipient d’eau est qu’elle sera plus propre que dans un grand bac. Dans un enclos extérieur, un large récipient ou un petit bassin de jardin sera très utilisé par les deux sous-espèces. N’oubliez pas de changer l’eau souvent car les tortues y défèquent souvent quand elles se baignent. Si possible, un logement à l’extérieur doit être aménagé. En Californie, l’auteur maintient ses Rhinoclemmys dans des enclos extérieurs depuis la fin du printemps jusqu’en Septembre ou Octobre. Des grands arbres offrent une ombre à travers le feuillage la plupart de la journée, avec des périodes d’ensoleillement complet le matin et en fin d’après-midi. Les enclos sont plantés de buissons, de Lys d’un jour, et de plantes couvrant le sol. Une épaisseur d’écorces couvre le sol ainsi qu’un tas de feuilles mortes pour que les tortues puissent creuser et se cacher. La douche de 45 minutes (avec un pulvérisateur de jardin) est le moment de la journée préféré des tortues ! Durant cette pluie d’après-midi, elles sortent pour manger et se baigner, s’accoupler ou simplement se balader. Elles dénichent également avec habileté les vers de terre qui sortent, attirés par l’humidité. Alimentation : On peut donner à Rhinoclemmys pulcherrima une alimentation proche de celle préconisée pour les Tortues boite américaines (Terrapene sp.). Ces tortues mangent de bon cœur et facilement, néanmoins elles peuvent ignorer certains repas ou rejeter de nouveaux aliments. Une large variété de légumes, plantes et fruits doivent constituer au moins 80% de leur alimentation. Parmi les nourritures préférées on note la Romaine et la mâche, le pissenlit, courges, carottes râpées, tomate, fruits rouges, melon, banane, mangue, poires, pommes et raisin. Les tortues accepteront sans problèmes les nourritures vivantes, ainsi que les morceaux de poulet cuit ou les filets de poisson et occasionnellement de la nourriture spéciale pour Reptiles comme Reptomin ou Mazuri. La nourriture doit être saupoudrée une fois par semaine avec un supplément de vitamines pour Reptiles ainsi qu’avec du Repti-Cal ou autre apport calcique une à deux fois par semaine (plus souvent pour les jeunes ou les reproducteurs). La nourriture préférée est unanimement les lombrics qui sont dévorés goulûment ! R. p. incisa en particulier, peut passer des heures à fouiller le sol en quête de vers de terre. A en juger par l’habileté et la réussite des tortues dans cette chasse, il apparaît que les lombrics représentent une part importante de l’alimentation naturelle de ces Cheloniens. Acclimatation : Un vétérinaire expérimenté dans les Reptiles doit examiner tout animal nouvellement acquis. Les tortues doivent être examinées pour d’éventuels problèmes parasitaires, syndrome de la « carapace rouge » ou des symptômes d’infections respiratoires. Une fois acclimatée, R. pulcherrima n’est pas difficile à maintenir en bonne santé, tant que dureront des conditions optimales et une nourriture appropriée. Ce sont des tortues fascinantes qui en valent la peine, s’adaptant généralement bien aux nouveaux environnements. Les deux sous-espèces peuvent devenir assez vite confiantes, et R. p. incisa est particulièrement active, peu craintive et curieuse. Il est à noter que la recherche sur l’élevage des tortues est en cours. Dès que de nouvelles informations sont disponibles nous les mettons en ligne sur www.chelonia.org . Les éleveurs sérieux estiment que c’est un bénéfice d’avoir l’apport d’autres personnes élevant ces espèces. L’élevage est discuté via notre carnet d’adresse e-mail libre, pouvant être jointe sur le site. Contactez-nous pour en savoir plus sur les bénéfices de devenir membre du World chelonian Trust. * - NdT : « Sliders » dans le texte qui en française ne réfère à rien : « tortue glissante » d’où l’utilisation du nom scientifique qui est plus évocateur. Nota bene : The name « sliders » has no equivalent in french. In addition, in France we use widely scientific names. Egalement disponible sur www.chelonia.org Remerciements à Darrell Senneke. Droits de traduction accordés au repto terra cub seulement - reproduction interdite. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites