vincent-noel 0 Posté(e) le 19 juin 2008 Maintenance et élevage du Micro –gecko de Tripolitaine ,Tropiocolotes tripolitanus ,PETERS 1880 Par Hervé Saint DIZIER - http://dragonsdasgard.actifforum.com/index.forum **************************Tropiocolotes tripolitanus en vidéo ************************ Cliquez sur l’image pour lancer la vidéo : ************************************************************************************ Classification : Phylum: Chordata ,Bateson, 1885 Sous -Phylum: Vertebrata ,Cuvier, 1812 Infra -Phylum: Gnathostomata Super -Classe: Tetrapoda ,Goodrich, 1930 Série: Amniota Classe: Sauropsida Sous –Classe: Diapsida Infra –Classe: Lepidosauromorpha Super -Ordre: Lepidosauria Ordre: Squamata Sous -Ordre: Lacertilia Infra –Ordre: Gekkota Famille: Gekkonidae Sous –Famille: Gekkoninae Genre: Tropiocolotes ,Boulenger 1891 ™ :Nom déposé . Le Genre Tropiocolotes est complexe et comprend un certain nombre d’espèces dont le statut taxonomique est sujet à controverse .Il regroupe des espèces et sous –espèces de geckos désertiques terricoles élancés et colorés ,aux déplacements vifs et au museau pointu ,ne dépassant pas 100 mm à l’âge adulte ,issus des milieux désertiques et steppiques du Maroc à l’Iran .Certains taxa n’ont été décrits que très récemment ,en particulier dans l’aire orientale de répartition du Genre . A l’heure actuelle ,les taxons valides sont : -Tropiocolotes bisharicus, Baha el Din 2001 -Tropiocolotes helenae, Nikolsky 1907 -Tropiocolotes latifi, Leviton & Anderson 1972 -Tropiocolotes nattereri, Steindachner 1901 -Tropiocolotes nubicus, Baha el Din 1999 -Tropiocolotes persicus, Nikolsky 1903 -Tropiocolotes scortecci, Cherchi & Spano 1963 -Tropiocolotes steudneri, Peters 1869 -Tropiocolotes tripolitanus, Peters 1880 Caractéristiques de l’espèce Tropiocolotes tripolitanus : Longueur totale 52 à 70 mm dont 55 à 60% pour la queue ,poids adulte inférieur à 0,5 grammes .Silhouette fine et élancée ,petits yeux ronds ,bouche assez étroite ,museau en pointe .La queue est effilée et porte un motif annelé alternant couleur vive (jaune citron à beige-orangé ) et couleur sombre (beige à sépia ) .Le corps est de coloration sable avec de nombreuses petites taches plus claires et plus foncées ,assurant à l’animal un mimétisme environnemental optimal .Une bande sombre court de chaque côté du corps ,depuis la naissance des pattes arrière jusqu’aux labiales près du museau ,mais s’interrompt sur celui-ci .Le ventre est blanc immaculé . Ecaillure :7 à 10 supralabiales dont 2 ou 3 bordent l’orbite oculaire . Narines situées entre la rostrale ,la première labiale et 3 nasales ou entre la première supralabiale et 2 nasales .Les postnasales et internasales sont bien plus grandes que les écailles adjacentes .8 à 13 écailles sur la largeur de la tête .Ecailles rhomboïdales et imbriquées (rappelant la structure des Teratoscincus sp. mais sans la possibilité de frottement sonore de ces derniers en guise d’avertissement ). 11 à 17 lamelles subdigitales . Au sein de l’espèce tripolitanus ,5 sous –espèces sont reconnues : -Tropiocolotes tripolitanus algericus, LOVERIDGE 1947 -Tropiocolotes tripolitanus apoklomax, PAPENFUSS 1969 -Tropiocolotes tripolitanus occidentalis, PARKER 1942 -Tropiocolotes tripolitanus somalicus, PARKER 1942 -Tropiocolotes tripolitanus tripolitanus, PETERS 1880 Clé de détermination des sous –espèces : -T. t. tripolitanus (Tunisie ,Lybie ,Egypte ,Niger ) :suture large entre la 1ere paire d’écailles postmentales et la seconde paire d’infralabiales ,42 à 48 rangées d’écailles sur la section du corps . -T. t. algericus (Sahara Marocain et Algérien ) :suture large par opposition à la ssp. précédente ,44 rangées d’écailles corporelles ,suboculaires à structure fine . -T. t. apoklomax (Mali ) :46 à 52 rangées d’écailles autour de la section du corps ,aucun contact entre la deuxième rangée d’écailles postmentales et la première d’infralabiales . -T. t. occidentalis (Sahara Occidental ,Sud Marocain ) :35 à 41 rangées d’écailles corporelles ,suboculaires nombreuses et fines . -T. t. Somalicus (Soudan ,Ethiopie ,Erythrée ,Somalie ) :les bandes sombres barrant les deux yeux se rejoignent sur le cou en formant un motif en fer à cheval . Synonymes : -Gymnodactylus tripolitanus ,PETERS 1880 -Stenodactylus tripolitanus ,BOULENGER 1885: 19 -Tropiocolotes apoklomax ,PAPENFUSS 1969 (Révision du taxon par Rössler en 2000 ) Terra typica: « Tripolitaine ,Lybie » Holotype: CAS 103209 (ssp. apoklomax ) (California Academy of Sciences, San Francisco, USA) Lectotype: ZMB-9668 A (Zoologisches Museum Berlin ,Allemagne ) Photo du Lectotype : Noms vernaculaires : Anglais :Lybian dwarf (dwarven ) gecko Allemand :Tripolis Zwerggecko ,Lybien Zwerggecko Arabe :Wazra Néerlandais :Libiesch Zwerggecko Espagnol :Lagartija enano de Lybia Danois :Lybien dværggecko Suédois :Lybien dvärggekko Norvégien :Tripolis Dverggekko Islandais :Libiansk Dvergurgekkúr Italien :Geccho nani di Lybia Portugais :Gecko Líbio anões Statut légal : Ce gecko n’est pas soumis à la Convention de Washington (CITES ) ni aux directives de l’Union Européenne (CE 338/97 et CE 990/97),et ne bénéficie pas de mesures particulières de protection sur le plan national .Sur le plan international ,l’IUCN le classe comme espèce « à préoccupation mineure » (minor concern ) au niveau de sa sauvegarde .Les exportations sauvages en provenance des pays de la zone de répartition sont cependant interdites sauf accord écrit des autorités locales de protection de la faune indigène .A ce titre ,lors de l’acquisition ,une simple facture d’achat avec les coordonnées de l’éleveur ou du commerçant ,le nombre ,l’espèce ,la sous- espèce et si possible la taille des spécimens est suffisante pour prouver l’origine légale des spécimens .En France ,l’espèce et ses sous- espèces ne sont pas soumises au Certificat de Capacité en- dessous de 40 individus adultes (tous reptiles compris pour l’établissement d’élevage ) . Répartition ,écologie ,mœurs et biotopes : Ce gecko est réparti quasiment de l’Atlantique à la Mer Rouge et à l’Océan Indien ,dans toute la zone Saharienne et Nord-Sahélienne .Il a cependant besoin d’habitats présentant un minimum de végétation pour se fixer et ne fréquente pas ou peu les zones de dunes mouvantes (ergs ) .Il affectionne les hamadas et regs pierreux à végétation pauvre ,les champs cultivés ,les dunes semi-fixées ,les abords des oueds .Sa répartition est donc discontinue au sein de l’aire principale et il forme des colonies de populations denses là où l’habitat est favorable :présence de graminées désertiques ou de céréales ,sol fixe et exposition le préservant des chaleurs les plus intenses . La fixation du peu d’humidité nocturne ou matinale par la végétation éparse de ces habitats est directement liée à ses habitats de prédilection :sans une faible quantité d’eau même sous forme de fines goutelettes condensées ,ce gecko nain ne pourrait pas survivre . Reg du Sud Tunisien : Djebel Ayachi ,Maroc : Steppe près d’un Oued asséché en Cyrénaïque ,Lybie : Environs de Tozeur ,Tunisie : Désert Egyptien : Son écaillure en tuiles est un facteur favorisant la rétention de la rosée matinale dans son habitat naturel et peut lui suffire pendant certaines périodes très sèches pour s’abreuver .Les abords des oasis constituent évidemment une aubaine et un habitat idéal ,cependant on ne le trouvera pas s’aventurant sous le couvert végétal des palmeraies . Il n’est ni franchement diurne ni complètement nocturne ,réservant ses périodes les plus actives au début de la matinée et au soir ,où il s’expose aux rayons solaires pour élever sa température corporelle et part en chasse de proies à sa taille .Le reste du temps ,il demeure caché dans des micro –tanières :trous laissés par des insectes ou des rongeurs dans le sol à une profondeur suffisante pour trouver un peu de fraîcheur ,sous les pierres plates ,dans des anfractuosités rocheuses ou sous du bois mort .Dans tous les cas ,il favorisera les cachettes où la température n’excède pas 30-32°C et où l’humidité se dépose .On l’a même découvert dans le Sud Algérien sous des dépôts d’excréments de dromadaire (Baha el Din ,2001 ) ,qui attirent par ailleurs une quantité de petits insectes coprophages . Il se tient à un habitat terricole et grimpe peu ,même s’il en est tout à fait capable sur des surfaces verticales (obs. pers. en captivité ) .Sa vélocité et son très faible poids lui permettent de se déplacer sur des bancs de sable et autres terrains instables . L’espèce est adaptable à de nombreux biotopes désertiques sahariens et ses exigences écologiques sont assez vagues .Il dépend surtout de la présence de proies constante et en nombre suffisant pour une colonie . T. tripolitanus est un des rares geckonidés grégaires :à l’instar de son cousin namibien Ptenopus garrulus ,il forme des communautés de plusieurs dizaines d’individus rassemblés autour de plusieurs terriers ou cachettes ,sans qu’il y aie de phénomène flagrant de domination d’un ou plusieurs mâles ,et les jeunes cohabitent avec les adultes sans être dévorés .Le régime purement insectivore et l’étroitesse de l’ouverture buccale y sont certainement pour quelque chose ,ceci dit aucune agressivité n’est observable au milieu d’un groupe présentant des individus à divers stades de croissance .Ce phénomène de sociabilité est valable pour toutes les espèces du Genre ainsi que pour le Genre voisin Saurodactylus ,originaire du Maroc . Il subit de fortes baisses nocturnes de température mais ses refuges présentent une amplitude thermique bien moindre qu’à l’air extérieur :à 30 cm sous le sol ,alors que ce dernier peut afficher des températures supérieures à 60°C en plein soleil ,et inférieures à 5°C la nuit ,l’amplitude thermique de ses cachettes ne variera que de 18 à 35°C .Les valeurs relevées dans ces régions désertiques sont donc à pondérer fortement par les conditions particulières ,plus fraîches et plus humides ,qui règnent dans ses microhabitats . Données climatiques de stations incluses dans l’aire de répartition de T. tripolitanus (Source :Hong-Kong Government ): Outre son extrême rapidité à regagner son abri ,il présente une particularité intéressante ,commune aux deux sexes :lorsqu’il est sur le point d’attaquer une proie ,ou lors de l’approche précédant l’accouplement ,il ondule de la queue à la manière d’un chat ,avec des mouvements souples et de plus en plus rapides .Il ne dispose par contre d’aucun comportement défensif spécifique .Son camouflage ,sa taille minuscule et sa rapidité découragent les plus grands des prédateurs mais en font malgré tout une cible facile pour certains habitants du désert :arthropodes (scorpions ,grandes araignées…) ,lézards ,gerboises ,rats ,petites espèces carnivores d’oiseaux… Androctonus bicolor ,un scorpion prédateur : Les geckos du genre Stenodactylus ,souvent sympatriques de T. tripolitanus ,plus grands ,volontiers cannibales et territoriaux ,peuvent constituer une menace : Purement insectivore ,il consomme de grandes quantités de proies de très petite taille et non toxiques :les fourmis sont dédaignées à cause de l’acide formique qu’elles contiennent ,mais il s’attaque aux moucherons ,petites larves ,pucerons ,acariens ,petites araignées ,petites espèces de termites ,petits insectes xylophages et coprophages ,orthoptères …En un seul repas ,il peut sans difficulté manger une vingtaine de drosophiles (moucherons du vinaigre )! Le premier stade de croissance du criquet migrateur ,Locusta migratoria ,est une proie présente en milieu naturel : Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vincent-noel 0 Posté(e) le 19 juin 2008 Terrarium et Maintenance : Un groupe de 2 à 8 individus adultes constitue une bonne base de départ pour un groupe d’élevage .On évitera de loger seul ce gecko ,ou de mettre en présence uniquement des mâles .Pour un tel groupe ,une surface au sol de 50x 30 cm suffira largement .La hauteur importe peu ,ces minuscules lézards n’utilisant pas les perchoirs . Il pourra s’agir d’un terrarium classique pourvu de portes coulissantes et bien aéré grâce à deux grilles opposées ,ou d’un aquarium en verre recouvert d’un fin grillage métallique .On peut même l’élever en « racks » avec des boîtes de type Fauna Box d’une dimension suffisante .Attention ,vu la rapidité de ces geckos et leur extrême petitesse ,toute « faille » dans leur habitat à hauteur du sol sera l’occasion d’une évasion . Le substrat idéal reste une couche de 2 à 5 cm de sable très fin ,par exemple celui utilisé pour les bacs à sable d’enfants ,à la granulométrie fine et uniforme .Les sables grossiers et ceux vendus pour l’aquariophilie ne conviennent pas .Ce substrat sera maintenu sec sur la presque totalité de sa surface .Au point frais et sous les abris ,quelques touffes de mousse naturelle ,de sphaigne ou de Mousse d’Espagne seront maintenues légèrement humides afin d’assurer le bon déroulement des mues .Les exuvies sont d’ailleurs intégralement mangées par les geckos eux-mêmes . L’aménagement pourra être très simple .Il ne devra pas comporter d’élément pesant posé sur le sol et risquant d’écraser les geckos qui veulent trouver refuge en-dessous .Il leur arrive assez fréquemment de creuser sous les éléments de décor .Les gros galets ,pierres ,racines et branches en tout genre sont donc à bannir . Un grand bouchon en plastique posé du côté frais du terrarium servira de récipient d’eau .Il serait dangereux d’opter pour un récipient plus profond ,les Tropiocolotes risquant de s’y noyer . Les cachettes sont impératives .Elles seront posées au sol .On utilisera des matériaux légers :des écorces de liège ,des ardoises aux bords préalablement limés au papier de verre pour ne pas présenter d’arêtes coupantes ,voire des morceaux de plexiglas aux bords également lissés pour pouvoir voir les geckos évoluer en-dessous .Ils apprécient de pouvoir se loger dans des interstices à peine assez grands en hauteur pour pouvoir abriter leur corps minuscule ,on tiendra donc compte de cela pour disposer ces éléments .De petits tubes rigides en PVC débouchant à l’air libre constituent des galeries artificielles appréciées . Il n’est pas nécessaire de planter le terrarium .Toutefois ,si on le souhaite ,de petites plantes désertiques sans épines (Lithops ,euphorbiacées naines ) peuvent être incorporées au décor ,en prenant soin de bien les rincer et d’éliminer toute trace d’engrais avant de les placer dans le terrarium . Lithops sp.: Afin de recréer au mieux le biotope et d’obtenir un effet esthétique pour le terrarium ,on pourra se servir de petits galets naturellement colorés et lisses ,en écartant d’office les graviers colorés artificiellement pour les besoins de l’aquariophilie .Ces petits galets seront choisis avant tout pour leur légèreté et leur absence d’arête dangereuse .La peau des Tropiocolotes est si fine qu’ils se blesseraient à la moindre surface trop rugueuse ou sur un élément pointu ou tranchant . Pour diminuer le stress visuel des geckos ,du poster d’aquarium ,ou mieux ,des panneaux de liège ou de résine pourront être installés sur la face arrière et les côtés du terrarium .Ce sont des animaux timides et ils ne se montreront que s’ils se sentent en sécurité dans leur habitat .Le fait que celui-ci aie des barrières visuelles favorisera les sorties hors de leurs abris . Dans un habitat de taille si réduite ,un chauffage par le haut suffira amplement et imitera l’effet du soleil qui rend le sable brûlant sous ses rayons alors qu’il fait plus frais dans les terriers ou sous les abris .Le point chaud très localisé affichera des températures de 35 à 40°C ,sans toutefois dépasser 40°C ,seuil de tolérance (Température Maximale Critique ) des geckos .Le point frais du terrarium sera quant à lui compris entre 25 et 28°C dans l’air .La nuit ,une forte baisse thermique est nécessaire ,et tout chauffage sera coupé pour atteindre la température ambiante ,de 17 à 22°C .Ma pièce est chauffée suffisamment pour ne pas descendre sous les 20°C été comme hiver . La question de la présence d’une source d’UVB et d’UVA se pose en ces termes :l’espèce n’étant pas strictement nocturne et s’exposant fréquemment aux heures matinales aux rayons solaires ,une source d’UV sera un « plus » incontestable .Cependant ,de nombreux éleveurs maintiennent et reproduisent cette espèce sans recourir aux UV artificiels . Partant de là ,plusieurs combinaisons sont possibles :tube néon ou lampe à économie d’énergie à 8 ou 10% d’UVB si on le souhaite ,et lampe chauffante de faible puissance (ampoule normale de 25 ou 40 watts ,répartissant mieux la chaleur qu’un spot ) .Les températures de l’air seront contrôlées par un ou deux thermomètres dans le terrarium . Une à deux pulvérisations hebdomadaires dans un coin du terrarium ,en prenant garde de maintenir la plus grande partie du substrat complètement sèche ,seront bénéfiques aux geckos .On s’assurera régulièrement que la mousse ou la sphaigne ne sont pas complètement sèches ,et on l’humidifiera à peine en cas de besoin .Il serait néfaste de la gorger d’eau .L’espèce n’a pas besoin d’une « boîte humide » dans le terrarium . Problème posé par l’acquisition de spécimens WC: Cette espèce est le plus souvent présente sur les listings des importateurs et la grande majorité des spécimens est d’origine sauvage .Quelques éleveurs commencent à reproduire régulièrement les espèces les plus courantes de Tropiocolotes (tripolitanus ,steudneri ) .Il n’en reste pas moins vrai qu’un animal déshydraté ou lourdement parasité de cette taille sera extrêmement difficile ,voire impossible à soigner .L’issue d’un tel pronostic sera toujours la mort du spécimen ,à moins de jongler avec des dosages infinitésimaux d’antiparasitaires ou d’antibiotiques . Cependant ,la majorité des spécimens importés s’acclimate plutôt bien .On peut penser que des macroparasites internes présents chez d’autres geckonidés d’une taille plus « standard » ne peuvent pas survivre dans un organisme aussi petit que celui d’un Tropiocolotes .Etant en général peu cher à l’achat ,il est sage quand on constitue un groupe de départ d’acquérir plusieurs femelles en cas de « casse » inopinée .Il faut rester assez confiant lors de l’acquisition de cette espèce :tout en privilégiant les sujets nés en captivité à chaque fois que c’est possible ,investir dans des spécimens prélevés est moins risqué qu’avec d’autres espèces de geckonidés désertiques . Les pierres (galets de granit ) présents au départ dans le terrarium ont été rapidement éliminés ensuite ,par précaution : Alimentation : Ce gecko chasse en fin d’après-midi ,tôt le matin (1h après mise en marche du chauffage et de l’éclairage) ou au crépuscule : on choisira donc ces moments pour nourrir . Les adultes seront nourris tous les deux jours de proies de taille adaptée en nombre important :drosophiles aptères et micro-grillons principalement .5 à 10 micro-grillons par repas et par adulte constituent une quantité de nourriture normale .Les proies sont généralement poursuivies dans le terrarium dans un ballet agréable à observer ,tuées entre les mâchoires ou frappées contre un support dur (pierre ,écorce ) pour les achever ,un peu à la manière des varanidés ,toute échelle gardée .Même les jeunes à peine éclos peuvent être nourris de cette façon ,on leur proposera par contre quotidiennement des proies . Pour que les proies non consommées ne s’en prennent pas aux geckos ,leur causant un stress inutile ,on pourra laisser dans le terrarium quelques morceaux de fruits . Les minuscules « vers de bois » sont également très appréciés (obs. pers. ) :ce sont les larves de coléoptères xylophages creusant des galeries dans le bois mort . Il est par contre crucial de bien nourrir les proies en amont avec des aliments riches en vitamines et en calcium ,et de les supplémenter un repas sur 2 pour les adultes (pas avant 2 mois pour les juvéniles ) .J’utilise pour ce faire du Miner-All I, à la formule parfaitement adaptée aux geckonidés .On évitera comme la peste les suppléments contenant du phosphore ,les proies d’élevage étant déjà déséquilibrées sur le plan de leur ratio phosphocalcique .Ces geckos ,surtout les juvéniles ,sont particulièrement vulnérables aux carences et aux déséquilibres nutritionnels . Reproduction : Ce sont des geckos ovipares dont les femelles ,très prolifiques ,ne pondent qu’un seul œuf à la fois .Celui-ci est aisément visible par transparence sur une femelle gravide ,chose fréquente chez les sujets importés .Cela a d’ailleurs été mon cas . Les Tropiocolotes seront stimulés par deux mois d’hivernage à 25°C le jour au point chaud contre 15 à 20°C la nuit ,en ralentissant sans l’arrêter leur alimentation .En captivité ,une telle période n’est cependant pas absolument nécessaire pour obtenir des accouplements fructueux .Ils compensent leur petitesse et leur vulnérabilité par une extrême prolificité :un ami néerlandais s’étant procuré 3 couples d’origine sauvage ,s’est retrouvé un an après avec une quarantaine d’individus dans son terrarium ! Les mâles se distinguent par la présence de poches hémipéniennes assez marquées ,qu’on peut distinguer en laissant les geckos se promener sur une surface transparente (vitre ,plexiglas ) et en les observant d’en-dessous . Les accouplements ont lieu le soir et sont relativement peu violents :le mâle ne mord pas systématiquement la femelle au cou ,il se contente le plus souvent de glisser sa queue sous celle de la femelle pour que les cloaques soient en contact .L’accouplement en lui-même est précédé de vives ondulations de la queue de la part des deux partenaires et éventuellement de poursuites dans le terrarium .Il dure moins d’une minute . La femelle pond son œuf environ un mois plus tard dans le sable sec .Il est de forme presque sphérique et minuscule (3-4 mm de diamètre ) . Ponte de Tropiocolotes chez moi :par comparaison ,les deux œufs de Chondrodactylus turneri paraissent gigantesques ! Il est préférable de laisser la ponte là où elle a été déposée :la coquille extrêmement fine des œufs se brise au moindre contact .Laissé dans le terrarium ,l’œuf éclot au bout de 42 à 56 jours et donne naissance à une copie miniature de l’adulte avec des couleurs plus ternes et plus sombres ,d’environ 15 mm de longueur totale (LT) .Ils peuvent être élevés sans problèmes au milieu des adultes .La croissance est rapide et la maturité sexuelle atteinte au bout de 7 à 8 mois seulement . L’incubation artificielle peut être tentée en extrayant l’œuf du sable à l’aide d’un pinceau et d’une petite cuiller ,à 32°C diurnes contre 22°C la nuit ,sur sable sec .Dans ces conditions , l’éclosion se produit en moins de 50 jours . Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
vincent-noel 0 Posté(e) le 19 juin 2008 Budget : A l’unité ,le spécimen issu de capture est vendu en bourse terrariophile une dizaine d’euros ,un peu plus cher pour un sujet sexé né en captivité ,mais cette espèce reste abordable par tous .Un terrarium avec toute l’installation et des UV reviendra au grand maximum à 100€ ,bien moins que cela si on « recycle » un aquarium et qu’on se passe d’UVs ,ce qui ,répétons-le ,n’a aucun caractère obligatoire pour le bien-être de l’espèce . Une bonne souche de drosophiles aptères pourra être « repiquée » et servir pendant des mois à l’alimentation .C’est cependant un peu contraignant ,et il faut disposer des ingrédients du mélange nutritif pour drosophiles au moment où les boîtes « explosent » pour séparer celles qui vont être réservées à la reproduction future de celles qui serviront directement à la nourriture . Les micro-grillons ne sont par contre pas toujours faciles à trouver de façon régulière selon l’endroit où on habite ,on prendra la précaution avant l’achat de voir si on peut être régulièrement approvisionné avec ces proies .Ils sont de toute manière plus intéressants que les drosophiles d’un point de vue nutritionnel . La vente des juvéniles issus de sa propre reproduction permet de rentrer dans ses frais initiaux assez rapidement . Accouplement : Conclusion : Espèce financièrement à la portée de tous et assez robuste ,sa maintenance est assez simple .Actuellement massivement importés ,il faut s’attacher à reproduire ces minuscules geckos ,tâche un peu plus compliquée que la maintenance . Il faut être prêt à élever soi-même la nourriture et à disposer de sources de dépannage si une souche de drosophiles « pourrit » et ne produit plus rien .On pourra trouver de l’aide éventuelle auprès d’éleveurs de dendrobates ,qui en ont besoin en grandes quantités pour leurs grenouilles .Cela demande un peu de temps et d’efforts . Cependant ,il vaut mieux disposer d’un peu d’expérience préalable avec du geckonidé de milieu aride pour se « lancer » dans les Tropiocolotes qui restent de minuscules créatures vulnérables et sensibles aux carences nutritionnelles .Certaines erreurs de débutant peuvent en effet s’avérer fatales ,dans la conception du décor par exemple .Ou le fait de laisser trop longtemps ces geckos sans nourriture… Un autre problème qui peut se poser pour un terrariophile français est la prolificité de l’espèce .Sachant qu’un non-capacitaire est limité à 40 adultes d’espèces non domestiques et que ce gecko est adulte à 8 mois ,le quota est vite atteint avec cette seule espèce ,et ce en moins d’une année avec un petit groupe de départ ,sauf si on a les contacts nécessaires pour vendre assez vite sa reproduction au fur et à mesure des éclosions . On veillera dans le cadre d’un groupe d’élevage à introduire du sang neuf de temps à autre ,pour éviter tout phénomène de consanguinité . Par contre ,si on manque de place et qu’on a un petit budget nourriture ,c’est l’espèce idéale .Signalons ,ce qui est une bonne chose ,que l’espèce n’a fait pour le moment l’objet d’aucune manipulation génétique et qu’il n’existe pas sur le marché de Tropiocolotes « phasés » porteurs de tares génétiques . Bibliographie: -A Guide to the Reptiles And Amphibians of Egypt ,Sherif Baha El Din ,Americ. Cairo Univ. Pr. ,2006 -Echsen I ,Rogner, Ulmer, 1992. -Geckos, Henkel and Schmidt. -Gecko Fauna of the USSR and Contiguous Regions, N N Szczerbak and M L Golubev, SSAR 1996 . -Amphibians and Reptiles of North Africa, W Kästle, H H Schleich and K Kabisch, Koeltz Scientific Books, Germany 1996. Hervé Saint Dizier /Thorrshamri Nov. 2007 ,Tous Droits Réservés . Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites