Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Reptoterraclub-reptoterraclub

Le criquet-phasme (Proscopia scabra)

Messages recommandés

Le criquet-phasme (Proscopia scabra)

Date de première parution: 19 octobre 2005

Criquet tête de cheval, criquet phasme, Criquet brindille… Ce sont des criquets, bien loin de l’image qu’on se fait de ces Insectes trapus et sauteurs. S’ils ne possédaient pas cette paire de longues pattes sauteuses on pourrait les confondre avec des phasmes et souvent il faut préciser leur véritable filiation pour que l’observateur même averti se rende compte que nous avons affaire à des Criquets.

Le genre Proscopia n’est pas le seul parmi les criquets phasmes, on trouve aussi les genre Prosarthia, Apioscelis, entre autres… Mais les Proscopia sont parmi les plus diffusés bien que ce paisible insecte ne soit pas très répandu. Phasme par son alimentation et son allure, Criquet par ses mœurs un peu moins nocturnes et son mode de reproduction. Il font parti de l’ordre des orthoptères comme les criquets ou les grillons, mais sont membres de la famille des Proscopiidés qui regroupe plus de 130 espèces. La plus grande espèce du genre Proscopia est Proscopia gigantea qui dépasse 18 cm.

Description :
Proscopia scabra KLUG 1820 est le plus répandu du genre Proscopia. Tous les criquets-phasme ont en commun un corps très fin, comme une brindille, des ailes totalement atrophiées, des pattes longues et fines dont la dernière paire est très longue et leur sert à sauter. La face extérieure des tibias est hérissée de petites épines défensives. La tête est très particulière : Le bas est arrondi, on voit nettement les mandibules. Puis la tête monte en cône très haut, au sommet nous trouvons deux grands yeux exorbités et deux petites antennes. Très allongée vers le haut elle a donné à ces insectes le nom de Criquet à tête de cheval, de plus derrière les antennes des femelles on distingue une paire d’appendices ressemblant à des oreilles de cheval !

La coloration de Proscopia scabra varie selon le sexe. Le mâle atteint au maximum 11 cm de long (corps), il est de couleur vert foncé et cuivré sur le corps, les pattes sont turquoises ou bleu clair. Ses yeux sont orangés. La femelle atteint 13 à 15 cm et au maximum 18 cm, elle est brun clair moucheté de sombre. Ce dimorphisme apparaît à la quatrième mue, les jeunes ressemblent aux femelles, les pattes sont mouchetées de blanc. On dénombre un total de 4 à 5 mues chez le mâles, 6 à 7 mues pour la femelle.

Répartition et comportement :


Les Proscopiidés vivent tous en Amérique du sud, sauf l’extrême sud et les régions de haute montagne, même si on trouve d’autres espèces de Proscopiidés jusqu’à 3600 m d’altitude. P. scabra vit dans la végétation des Guyanes (Guyane Française, Guyana, Surinam) et du nord est du Brésil. Il fréquente indifféremment la canopée comme les buissons au niveau du sol. Les Proscopiidés ne sont pas inféodés aux forêts tropicales humides, certaines espèces vivent également dans des zones de savane herbeuse ou arborée.

Ils sont assez éclectiques quant à l’alimentation, ne restant pas toute leur vie sur une seule et même plante comme les phasmes. Plutôt nocturnes, on les voit néanmoins s’activer en journée, plus que les phasmes du moins. Ils passent leur temps à se nourrir, les mâles eux passent presque toute leur vie d’adulte sur le dos de la femelle. Lents, ils ne sautent que très rarement et préfèrent fuir ou exhiber les épines de leurs pattes arrières en dressant celle-ci vers l’agresseur.

Terrarium :

Ces criquets ont besoin d’espace, une douzaine de reproducteurs se plaisent dans un terrarium de 60 cm de long sur 60 cm de haut et 40 cm de large. La surpopulation peut créer des problèmes et une mortalité importante. Le fond est garni de papier essuie-tout ou de journal ou même laissé nu. On dispose quelques branches fines.

Ils sont très opportunistes quant à leur pante nourricière : Ronce, framboisier, rosier, chêne… Les ronces se trouvent toute l’année. Cette pante est changée dès qu’elle est fanée ou dévorée, mais il faut faire attention de ne pas jeter les Criquets !

La température se situe autour de 25°C, il faut néanmoins éviter de monter au-dessus de 30°C surtout pour les jeunes. Une source d’éclairage au-dessus du terrarium est superflue si la pièce est bien éclairée et le terrarium en verre, nécessaire dans le cas contraire. On pulvérise tous les jours ou tous les deux jours pour maintenir un taux d’hygrométrie de 70 à 80%.

Reproduction et développement :

Les Proscopia, comme tous les criquets, enfouissent leurs œufs dans le sol et ne les laissent pas simplement tomber comme beaucoup de phasmes. La femelle dépose une oothèque de 20 à 40 œufs, on dénombre en tout 2 à 6 pontes dans sa vie. Ceux-ci ont la forme d’un grain de riz, rassemblés en grappe, chaque œuf mesure 8 à 10 mm de long et 0.5 à 2 mm de diamètre. Il faut donc un pondoir, on utilise alors un ou plusieurs récipients remplis d’un mélange composé de terreau et de sable. Le tout doit être maintenu humide. Les Criquets sont sélectifs quant au site de ponte, et ils arrive que le femelles fassent de la rétention d’œufs ou les dépose n’importe comment car le site ne leur plait pas. On peut pratiquer une incubation dans le terrarium en prenant soin de maintenir le substrat humide. Sinon on les transfère dans un incubateur : Une boite chauffée garnie de vermiculite humide pour maintenir un bon taux hygrométrique (80%).

Les œufs sont de couleur jaune clair et noircissent au bout de 3 jours. A 25°C, l’incubation dure 3 à 5 mois. Les jeunes mesurent 1,5 cm à l’éclosion. Si il n’y a eu aucune attaque de moisissure (pensez à percer les côtés de la boite pur aérer le substrat), le taux de mortalité est faible. Les jeunes peuvent être gardés avec les adultes, mais beaucoup conseillent de les maintenir dans un terrarium spécifique aux jeunes pour éviter la surpopulation. La nourriture et les conditions d’élevage sont les mêmes.

Le développement durera 5 à 7 mois, parfois plus de 9 mois pour certaines femelles. L longévité peut atteindre 11 mois chez les femelles, les mâles ne vivent pas plus de 6 mois, autant dire que leur vie d’adulte est très courte. Le taux de mortalité de l’éclosion à la maturité n’est que de 5 à 10% dans de bonnes conditions.

(c) repto terra club - Vincent Noël - Reproduction interdite sans autorisation.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...